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(í04

LIVl\E QUAl\ANTE-SEPTlllME.

tions publiques. Mais il n'y avait pas 1 en parlcr

1 Napoléon, et il fallaiL songer 1 une autrc rcs–

SOtll'CC.

Uneé111issionderentes, qui aurait réussi pcul–

clrc si on avail tenté plus tul cl'cn donncr rha–

biLudc au public, était impossiblc actucllcmcnt,

ou du moins lres-difficilc, el il cut été singulicr

en efTcl, n'ayant pas cssayé du crédil en 1807cL

en 1808, deeommenecr

ii

en user en 1815. Les

produils des douanes, qui avaient été, avcc les

prélevcmcnts sur le trésor cxtraordinairc, la

ressourec cmployéc pom· couvrir les déficits an–

téricurs, et nolammenl les írais du grand armc–

menl de 1S·J2, étaicnt épuisés, car il n'y avait

plus, commc en 1810 el en ·18H , d'immenses

saisics

a

opérer. Toutcíois les produilsordinaircs

des douancs s'étaicnl ío1'l accrus, et étaicnl

montés de 50 millions 11 80, gdec au famcux

tarií de50 pour cent, dcrcnu l'instr·umcnL prin–

cipal du bloeus continental. Pour ccLlc annéc,

ne pouvant plus cspércr la paix de la délrcssc

de l'Anglctcrrc, et n'ayanL

a

l'altcndrc que des

hntaillcs qui allaicnl se livrcr en Allcnrngnc,

voulant de plus rcnclrc aux villcs de Ilordcaux,

deNantes, du llavrc, de Marscillc, quclquc acli–

vilé eommcrcialc, Nnpoléon avaiL accordé une

quanlilé de

licences

tclle,qu'on pouvnit considé–

rc1· commc prcsquc rétabli le commcrcc avcc

l'Anglclerrc, eLqu'il s'était cru autorisé

a

éva–

lucr

a

·I00 millions l'impot ordinaircdes douancs.

Aussi les rólcs élnienl-ils inlcrvertis, et tandis

que dcux nnnées nuparavant Napoléon torturait

l'Europc pour intcrdire les· rclations avcc l'An–

glclcrrc, c'élail l'Anglctcrrc mainlcnant qui ,

s'npcrccvant des :wantagcs que procuraicnU1son

cnncmi les communications par

lícences,

lravail–

lail

a

les remire impossihlcs.

Ne voulanL augmcntcr ni l'impol dircr:t ni

l'impót indirccL, le crédiLn'étnnt pns en usngc,

les saisics commcrcialcs ne produisnnt prcs'luc

plus ricn, rcstaiL le vicux moycn des aliénations

de domaincs nationaux, employé d'unc maniere

si dommngcablc pnr nos prcmiercs asscmblécs

révolutionnnircs,

et

avcc nsscz d'nvnnlngc pnr

Napoléon, parce qu'il s'c11 étniL scrvi lcnlcmcnL,

et en ayanL rccours ;\ l'inlcrn1écliairc de la

caisscd'nmortisscmcnt. Mnis ce moycn

ltii~mCmc

n'ofTmit plus que des rcssources cxLrcmcmcnt

rcstrcintcs. Napoléonavait rcstilué aux fomilles

émig1'écs une asscz

notnblc portion de lcurs

bicns. Qunnt nux hicns qui n'nvaicnt poinL été

aliénés, il ne voulniL pns nssnmcr l'odicux de les

faire vcndrc, cnr c'cüt été donner suite i1 des

confiscations auxquellcs son gouvcrnemcnt avait

cu l'honncur de mellrc fin. Les sculcs aliénalions

que Napoléon se pcrmil sans scrupulc, c'étaicnt

ecllcs des domaincs de l'Égtisc.

11

ne répugnail

pasa ccllcs-li1, et le publie non plus, parce qu'il

)' avait

a

fairc valoir

a

lcur égard la raison tres–

sérieuse de l'aboliLion de la mainmorlc. Les im–

mcnscs bicnfoits résullant de la mise en valcur

des lel'!'es de l'Église étaient une réponsc quoLi–

dicnneet vivanlc

a

loutes lesconlradictionsdont

cegcnrcd'aliénations pouvait encorcetrc l'objet.

Mais de ces lcr1·cs il n'cn rcstait prcsque plus.

Les pays rcligicux ajoutés

a

l'Empirc,con1mc les

provinecs du Rhin, ccrlaines porlionsde n talic,

ct.surtoul l'État pontifical, avaicnt fourni lamo–

liere dequclqucs ventes, que la caisse d'amor–

tisscment avaiL opérécs asscz avantageuscment;

rnais le termeenétait alleinl, cxeepté pour cellcs

de l'État pontifical; et, quant a ces dcrniercs, il

avait fallu les suspcndre par une rniso11 que

nous fcrons bicntót connailrc. Quclqucs annécs

auparavant Napoléon avail pris la doLalion de

l'UnivcrsiLé cLccllc du Sénat, qui élaicnL l'unc

el l'autrc constiLuécs en propriétés íoncicrcs, les

avaiL rcmplacécs par une rente sur le grand·

livrc, eLavait foil <l'cndrc les propriélés provc–

nant de ccllc origine par l'intcrmédiairc aecou–

tumé de la caissc d'amorlisscmcnl.

Rcslait·il cneorc quelque opératio11 decegenre

á

cssaycr, <¡uelques bicns de nrninmortc 11 prcn·

drc, en indcmnisant les propriétaircs de ces

bicns avcc des rentes sur le grand-livrc? Telle

élait la question, et elle conduisiL hicntót

a

ll'OUVCI' la ressourcc tant chcrchéc.

11 rcstait encfTct un propriélnirc mninmorta–

blca dépossédcr,cL11indcmniscr avcc des rentes,

cLce p1·opriélairc, c'étaicnt les communcs, Dnns

prcsquc tous les

d~partcmcnts,

et partieulierc·

mcnt dans quclqucs-uns, les communcs possé–

daicnt des bicns considérablcs et mal adminis–

trés. S'il c1'1L íallu porlcr la main sur tous ces

bicns sans úistinction, la chosc cúL élé non·

sculcmc11L iniquc, mais impralicablc, et infini–

mcnt dangcrcusc, car on se scrnit cxposé

:1

des

séclilions. Mais on pouvaiL distingucr entre les

propriétés cornmunalcs, et on

y

élait íort dis–

posé. Au nombre de ces propriétés, il y avnit les

btitimcnts scr\

1

nnt nux usngcs communaux, tcls

que les hOtcls de villc, les écolcs, les hópiLaux,

les é¡;liscs, les places publiques, les promcnadcs,

do11L il élait impossiblc de songcr 1 s'emparcr.

Cctlc prcmii!l'C cxccption allait de soi, el n':ivnit

prcsquc pas bcsoin d'étrc énoncéc. 11 y av•it