!.ES COHORTES. -
JANVIER
1815.
/i,!)9
lie. 011 avait tiré 2 ou 5 millc chcvoux des pays
évacués, cL on présumait qu'on en tircraiL 9ou
1Ornillc eneore des pays eomprisentre l'Elbc et
le Rhin. Avce les .¡o rnillcehcvaux de troit dont
nous venons de parler pour l'ortilleric, e'étaient
20 mille environ
a
trouver dans ces eontrécs.
Le général Ilourcier était occupé
a
acheter des
chcvaux,
a
prcsser la confection des selles,
i1
1·c–
cucillir les hommes qui rcntraient épuisés,
a
les
vétir,
a
les faire reposer de lcurs fatigues pour
r¡u'on put les remettrc en ligne. Ce n'était pas
sans ele grandes diíl1cultés qu'il
y
réussissait
mCrne avcc
fa.
force
rL
l'argcnt, carces pro\'inccs
étaient fort maldisposées. Quoique NapoMoneút
ouvert des crédits illimités au général Iloureier,
on avait la plus grande peine
a
se procurcr des
traites, tant les rclations commerciales étaicnt
troublées dans ce moment de erise. Se flattant
que
le
général Iloureier aurait de quoi monter
15 ou 14 rnille eavaliers, et 1c doulant qu'il ne
lui en rcvicndrait pas de llussie un nombre égal,
il lui en expédia 2 ou 5 mi lle
a
pied des cléputs
du llhin. 11
fit
partir sur-lc-champ ele Paris les
généraux Latour-MauLourg et Sébastiani, pour
aller se mctlre
a
la tete de la eavalcrie remontée
en Hanovre.
11
leur orclonna cl'en formcr dcux
corps, parlic cuirassiers, partic clrnsscurs et
hussards, et, des qu'il
y
aurait seulemcnt six
millc cavalicrs capablcs de nrnrchcr, de les ame·
ner au princc Eugcnc.
Napoléon pensnit que les dépóts de cavalcrie,
ayant
re~u
sur les conscriplions de ·1812 et do
18·!3 la part qui lcur rcvcnait, nuraicnt tic quoi
fournir cncore lO millc caraliers instrui!s.
J,c
duc de Plaisance était chargc de les réunir en
cscadrons répondant aux ancicns régimcnls de
la grande arrnée, puis, quand ils scraicnt f'or·
més, de les conduirc aux coi•ps de Latour-Mau–
bourg et de Sébastia11i, de f'ondrc chaquc déta–
cbcrnent dans le régimcnt auqucl il nppartcnnit,
et de rcconslituer ninsi les régimcnts en cn–
tier. Ces 10 mi lle cnvalicrs, ajontés aux 1;;
011
H
mi llequ'on rcmontait enAllemngnc, dcvaicnt
procurcr 25 ou 21. millc hommes
a
chcval,
ce qui étoit un commcnccmcnt de cavalcric.
Les chcvaux ne mnnquaient pas en Francc
pour les lO mille cavaliers dont la promple
organisalion étnit confiéc au due de Plnisancr.
11 enétnit resté 5 rnille sur les remontes dc1812.
Des marchés passés en assuraicnt encorc 7
a
8 mille. Napoléon ordonnn une réquisition de
1;; mi lle chevaux de grossc cnvalcric, en
complant cornmc pour les ehevaux de
Slll'C
rigourcusc, nous vcnons de le rcconnattrc,
mais justifiée par les circonstances. Les dons
volontaircs avaicnt fourni 22 millc chevaux, en
gé11éral de cavnleric légcrc. 11 clcvait clone
y
avoir en France ele quoi montcr 45 mille horn–
mes, lcsqucls joints
i1
ecuxqu'on espérait se pro–
curer en Allemagne, porteraicnt
a
pres de
60 millc, et 1 tiO millc au moins, In ca\•aleric
disponible pour celte cnmpagnc. l,cs cl1cvaux
étant obtcnus, Jcs hommcs dcvanL se trouvcr
dans les eonscriptions de 18'12 et ·1815, il
rcstait
il
cherchcr les cadrcs. 11
y en avait
<l'cxcellenls en Espagne. Napoléon ordonna de
tirer de ccue contrée un ca<lre rl'cscadron P"''
régimcnt de cnvnlcric, en prcnant, commc il
avait foil pour l'infantcrie, les otlicicrs el
sous-oíl1cicrs a1·cc quelqucs hommcs d'élite. 11
prcscrivit nussi ele les cnvoycr en poste sur
le Rhin. Ces cadrcs rcmplis avcc les cavaliers
qu'on trourcrait formés et montés au dépól,
allnient cornposcr un second rasscmblcment ,
qui , sous le duc de Padouc, irait rejoindrc
cclui qui serait parti sous le duc de Plaisance.
Pour le momcnt Napoléon dcvait avoir en
Allcmagnc, d'abord 15
¡,
,¡¡, mille cavalico·s,
puis
2'•
mille lorsquc le duc de Plnisance y au–
rail amcné son rasscmblcrncnl, el cnfin40 mille
lorsque ledue dePadoucy aurait eonduitlesien.
Le reste était destiné ;, venir plus tard. L'lta–
lic préscntait desressourccs pour cnviron 6mille
ca,•alicrs dont la moitié prcts
u
l'ouvcrlurcde la
campngnc,cc qui dcvnit procm·ercnviron 5 mille
hommcs lt clieval nu corps d'arméc du général
llcrtrand.
A toutcs ces forces Napoléon voulait ojoulcr
la
gnrdc imp(!rialc, constiluéc d'r1prCs des pro·
portions toutcs nouvelles. Elle avait crucllemcnt
sou!Tcrt enHussic; pourlant clic avait cncorc en
1\llemagnc, en Fr:rnce el en Espagnc, des
CfH.lrcs
asscznombrcnx. .En Espagnenolnmmcnt se lrou–
rnit une
division cntiCrc de la
¡cune
g.mlc. Nn–
poléon résolut deseservir de ces diversélémcnts
pour recomposcr rcltc troupe d'élite. 11 lcnait
il
la ,·icillcgardc ;, cause de sa fidélité, r¡uolitéque
les événemcnts pouvaicnt rcndrc précicusc; il
tcnait
;'1
In jcunc, parce qu'cn
n'y
introduisant
que des
hommcs
de
ehoix, clic pouvnit, gr:.icc
a
l'csprit de corps, acr¡uérir en trcs-pcu de lcmps
lavaleurclcsrncillc11rcs troupes. En conséqucncc,
il fit demandcr
:'1
tous les corps qui n'avaicnt
point sou!Tert du rlésnslrc de Moscou, et parli–
culiCremcnt
ii
ccux d'Espagnc, un ocrlnin nom–
bre d'ancicns solclats pour complélcr la vicillc