LES COHOllTES. -
.JAOVIER
·1813.
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lons qui dcvaicnt continucr
¡,
servir au dela des
Pyrénécs, et
étair.ntensnitc revcnus en Francc
réduils aux officicrs, aux sous-officicrs et
1i
tjucl–
ques l10mmes d'élite. ll y avait de quoi formcr
avcc ces divcrs cadrcs trente et quclqucs ré¡;i–
ments
a
deux ou trois hataillons. On se h<ila de
les recruler avec
la
conscription de -18:15, qui
élait
a
moitié instruitc, et dont on se proposnit
d'acbcvcr l'éducation pendant les marches. Mal–
heureusement ces balaillons, pris
~u
et In, se
trouvaient rarerncnt deux
a
la fois dn meme re–
giment. DCs qu'il
y
en avail dcux dans ce cas,
on avait soin de les reunir pour figurcr sous le
numero du regimcnt 111i-memc, avec ses olTiciers
supérieurs et son drnpeau.
º"
s'éludia
a
tirer
des autres parties de l'cmpirc les bataillons des
merncs régimcnts qui étaicnt disponibles, afin de
les faire servir ensemble. Cctlc fachcusc disloca–
tion des corps était, nous l'avons déja dit, la
suite de la politiquc dérégléc qui, dispcrsant les
forces de la Francc dans toutc l'Europc, portait
quclqucfois les divcrs bataillons d'un mcrnc re–
gimcnt en Illyric, en Portugal, en Polognc.
Quant aux bataillons isolés, on les réunit au
nombre de deux ou de trois sous la forme pcu
consistantc de régimcnts provisoircs, avcc l"in–
tcntion de rncttrc le tcrmc le plus prochain il
ccttc organisalion tcmporairc.
Avec huit des dix cohortes restantes, et une
partie des trente et quclques régimcnls dont
nous venons d'exposcr la formation, Napoléon
composa le prcmicr corps du Rhin, le dislribua
en quatre bcllcs divisions, et le confia au hél'os
de la rctraitc de Russic, au maréchal Ncy, qui
s'étail livré, Jui aussi,
a
un mouvcmcnt passagcr
de dépit lorsqu'il avait vu l'arméc abandonnec
par son chef, mais qui, en apprenant su1· l'Oclcr
J'écJatanlcet juste recompense aCCOrcléc i1 SCSSCr–
ViCCS (il vcnait d'étre creé princc dela Moskowa),
avait retrouvé son ardeur, et ne clcmandait qu'il
rcncontrcr les Russcs pour lcur faire cxpier les
succes de la dcrnicrc campagnc. Une einquicmc
division, comprcnant les Allcmands des princcs
alliés, devait porter son corps
1i
iíO millc horn–
mcs, et rnémc
·¡,
GO mili.e en eomplant l'arlillcric
et la cavalcric. Ce corps etait dcsliné i1 frappcr
les prcmicrs et les plus rudcs coups. 11 allait se
formcr
n
Maycncc d'aborcl, puis
ii
Francfort,
Hannu, Wurzbourg,
el
se rnctlrc en marche un
mois aprcscclui del'fübc, c'esl-i1·dircau •15 rnars.
Le maréchal Ncy, rcvenu
i<
Parisdcpuisquclqucs
jours, moins pour y prcndre un rcpos dontsa
constil.ution de
fci·
n'avait pas Lcsoin, que pour
y rcceroir l'invcstiturc de son nouvcau tilrc, cut
ordrc de repartir immédiatement, et de se rcn–
drcsur les bords du Rhin, afin de veillcr il l'or–
ganisation des troupes qu'il dcvait commandcr.
Le sccond corps rlu Hhin fllt compasé de
quclqucs-uns eles regimcnts provisoircs, et de
l'infantcric de marine, dont
lo
créationdéjn an–
cicnnc étail duc
a
cctlc active prevoyancc de
Napoléon,qui,sachant bienque jamais il n'aurait
lrop de rcssourccs pour les affoircs qu'il s'atti–
rait, enfontait une organisation nouvcllc , dCs
qu'il en avait l'occasion, le tcmps et les moycns.
Al'époquc en cfTct oú il révait de vastcs cxpédi–
tions maritimcs, portécs sur cent vaisseaux de
lignc, el partant des magnifiques porls ele l'Em–
pirc clcpuis le Tcxcl jusqu'a Tricstc, il avait
formé une troupe habitucc au doublc servicc de
l'arlillerie et de l'infanteric, et proprc
a
combat–
trc sur
lCl'l'C
commc sur mer.
11
avnit cnviron
~O
millc de ces artillcurs fantassi11s, pouvant
fournir
'iG
millc hommes au drapcau, soldats
instruits, vigourcux, el nyant
le
ficr esprit de Ja
marine. Napoléon or<lonna lcur départ imme–
diat pour les bords rlu Rhin ," ce qui devait lcur
plairc beaucoup plusquede rester oisirs dansles
arscnaux, ou cl'etrc cnvoyés au delo des mers
dans les clinrnlsmcurlricrs de nos colonics.
Napoléon les réparlit en quntrc regimcnls
il
qualre bataillons, et les fil cntrcr,avec quclqucs–
unsdes regimcntsqu'il vcnait dereconslituer en
hale, dans le sccond corps du Rhin. Ce c01·ps,
qui allait se formcr tout de suite aprcs le pre–
mic1" et le rcmplaccr :\ Maycnce, pouvait clrc
prCt un mois plus Lard, c'cst-U-dirc au Hl avril.
11dcvait etrc de quatrc divisions, et d'cnviron
40 millc hommcs d'infanlcric. Napoleon le ré–
servait au maréchal Marmont, le vaincu de Sala–
manquc, condamné par l'cxpéricncc commc gé–
néralen chef', maiscapablc d'etrc cncorc un bon
liculcnant. J,a blcssurc de ce maréchal, jugéc
d'abord mortcllc, faisait cspercr un rélablissc–
rncnt complct. 11
rc~ut
égalcmcnt l'ordrcde se
rcndrc
il
Maycncc des que sa sanlé le lni pcrmct–
trait.
Napoléon reso!\1t de ti1·c1· cncorc du pcrsonnel
et du matéricl de gucl'J'c, accumulés dcpuis
longlemps en llalic, un corps de 4.0
il
50 rnillc
hommcs, qui, dcsccn<lant en Davicrc pendan!.
qu"il déhouchcrait lui-mcmc en Saxc, eomplétc–
rait
la
massc des forces qu'il voulait réunir sur
J'Elbe. II chargca de ce soin legénéral Bertrand,
gonvcrncur de l'lllyric, qui, s:rns nvoir une
grande habiludc de manier les lroupcs
(il
etait