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LES COHOHTES. - '""'"" 18-15.

ble 1. Les prctrcs italicns, toujours cnncmis,

quoiquc soumis en apparcncc, ne contribuaicnt

pas pcu

a

propagcr ces folles croyanccs' et

a

irriter de toutes les manic1·cs, sul'lout dans les

campagncs, !'esprit des populations.

Dans les départcmcnts de l'ancicnnc Frunce,

ces mécontcntcmcnts, ces alarmes ne portaicnt

pas

il

la sédition, car si le gouvcrncmcnt était

opprcssif, il était national, et sion lcha'issait, ce

n'était pas commc étrangcr. Mais entre le Rhin

et l'Elbc, en llollandc, en Wcstphalic,

a

U.·cmc,

a

l!ambourg, la vuc des flottcs anglaiscs et l'ap–

prochc des Russcs produisaicnt des tumultcs, et

a

tout instant faisaicnt craind1·c un soulc1•cmcnt

général. Dans le grand-duché de llerg, départc–

ment industricux, que notrc rrgimc commcrcial

incommodait bcauconp, on avait choisi le mo–

ment du tiragc pour se jctcr sur les fonction–

naircs qui présidaicnt aux opérations du rccru–

tcmcnt, pour hattre les gendarmes el les chasscr.

Puis on avait couru aux maisons des douanicrs

et des perccptcurs, et on les avait dévastécs ou

démolics. A Hamhourg, oú l'autorité

fran~aisc

étaitabhorréc commc étrangcrcet commcrcpré–

scntant le blocuscontinental, on avait saisi l'oc–

casion du départ d'unc cohorte pour s'arncutcr

autour, l'cmpechcr de partir, courir ensuite sur

les douanicrset les pcrceptcurs

fmn~ais,

les rnal–

traitcr et les cbasscr au cri de

Vive Alexandre!

vivent les Cosaques

!

Les autorités

fran~aiscs

au–

raient mcmc été cxpulsécs sur-le-champ, sans

un secours de cavalcrie cnvoyé par les Danois,

nos alliés et nos voisins. AAmslcrdarn ,

¡,

Rot–

terdam, on avaitété moinsaudacicux, mais daos

loutc la Hollandc on cntcodait souvent le cri de

Vive Omngel

et une insurrcction

a

l'approche

de l'cnncmi étuit infinimcnt probable.

Toutcfois, quand la classc éclairéc d'un pays

approuvc des mesures, clic lcur donne u11 appui

extrémemcnt cfficacc. En France, ccllc classc

tout cnticrc scntant qu'il fallait se défcndre

énergiquemcnL contrc l'cnnemi cxtéricur,

le

gou–

vcrncmcnt cut-il cent fois tort, les lcvécs s'exécu–

taicnt, et les hauts fonctionnaircs, soutcnus par

un asscntimcnt moral qu'ils n'm•aicnt pas tou–

jours obtcnu, accomplissaicnt lcur dcvoir, quoi–

quc au fond du cccur ils fussent plcins de tris–

tcssc et de prcsscntimcnts sinistrcs. Napoléon

appclail les manifcstations que nous vcnons de

rapportcr des

111011ve111ents del«

canaille,

11u'il

fallait réprimcr sans pitié, et qui ne se 1·cpro-

1

Je rnpporte le témoiguage des autorilés

fr;rn~uisc:;

en

llalie.

duisaicnt point quand

Oll

savait les punir

a

pro–

pos. AParis,

il

avait fait opércr·un ccrtaiu nom–

bre d'arrcstations clonl l'clTct momcntané avait

élé de rcnrlrc un pcu plus pruclcnts les discou–

rcurs de licux publics. Mais dans le duché de

Ilt!rg, il avait ordonné de passcr par les armes

<1uclqucs- uns des 1·éroltés, et lancé plusieurs

colonncs mobilcs qui parcouraicnt le pays et le

rcn1plissaicnt de terrcur. A llambourg, il avait

prcscrit de fusillcr six personncs pour l'outragc

fait aux autorités

fran~nises.

Au surplus ces circonstanccs ne le découra–

gcaicnt jias, et ne lui ólaicnt pas l'espérancc

d'obtenir de la Frunce une manifcstation natio–

nalc qui répondiL

a

l'élan patriotique des Allc–

mands, et qui pút jusqu'a un ccrtain point fairc

tomLcr ccllc asscrtion trcs-répanducenEuropc,

que la France était aussi fatiguéc de son dcspo–

tismc que les nations étrangercs de sa domina–

tion. 11imagioa de se fairc ofüir par les villes et

les cantons des eavaliers montés et équipés, afin

de réparcr les perles de lacavalcric, qui avaient

été inuncnscs dans la dcrnic1·ccampagnc. 11 suf–

fisait de dirc un rnot

a

un seo! préfct, qui trans–

mcttrait ce mota un des conseillcrs municipaux

de son c\1cf-licu, pour qu'unc olTrc fiit faitedans

un~

grandevillc, et imitéc

a

l'inslant dans tout

l'llmpirc. Lamicux placée de toutcs les villcs de

Francc pour prcnd1·c l'initiative, la plus popu–

lcusc, la plus richc, la plus occupéc des événe–

mcnts publics, ccllc de Paris, mise en mouvc–

mcnt laprcmierc,débuta par une olTrcéclatantc.

Un mcmbrc du conscil municipal dit que la

villc de Paris, situéc plus pres du gouvcmc–

ment, micux instruitc par la de ses bcsoius,

clevait donncr l'excmplc, et que nos c11ncmis

f'ondant lcurs principales cspéranccs su1· la dcs–

truction de notrc cavalcric, il failail rcmplaccr

par quarante rnillc cavaliers bien montés et bien

armés les vingt millc qu'un hivcr exlr:wrdinairc

avait détruits; qnc si les monarqucs coalisés se

flaltaicnt d'avoir pour cux l'opinion publiquede

lcur pays, il fallait lcur prouvcr que le héros qui

avait sauvé la Francc de l'auarchie n'avait pns

moins qu'cux

la faveur de

sa nation ; quºil avait

son admiratioo, son atlachemcnt, son dévouc–

ment

sans bornes, et qu'aucunc coalition ne

prévaudrait contrc lui. l!n rncmc tcrnps ce con–

seillcr municipal proposa d'offrir a l'Empcl'Cl1r

un

régimcnt de cinq ccnts cavalicrs rnootés et

équipés. A peine cctlc p1·oposition avait-cllc été

p1·éscntéc, qu'clle ful accucillie, votécavec accln–

mation, et portéc aux Tuilerics par une députa-