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!.ES COHORTES. -

JANVIER

1813.

491

chaque jour avcc ccux qu'il entrelenait, puis

s'élendit sur ses vaslcsarmemenls,surlapromplc

revanche qu'il allail prcndre, et leur affirma

qu'avant trois mois lesRusses seraienl rejetés au

dela non-seulcmcnt de la Vistule, mais du Nié–

men et du Dniéper. Quant au projel de la cour

de Prussc de se rctircr en Silésie,

il

déclara ne

pas

y

mctlrc obslaclc, lrouvanl toul naturcl,

disail·il, qu'ellc n'aimot point

a

résider aumilicu

desarmécs bclligéranlcs; mais il n'admetlait pas

qu'elle enlral en rapporl dircct avec la Russic

pour oblenir la neulralisation de la Silésie, el

y

voyait un acle positil' de déíeclion, car la pre–

micre condition qu'cxigerail

la

Russie scrail

l'abandon de l'alliance

fran~aise.

Quanl aux

demandes d'argent qu'onlui préseotait,Napoléon

convint que, d'aprcs le dernier trailé d'alliancc,

il était lenu de compler el de paycr sans délai

les fournilurcs failes

a

son arméc; il declara

néanmoius qu'aprCs un

prc1"!licr

examen, clics

lui paraissaienl inférieurcs non pas seulement

aux

%

millions réclamés par l'adminislralion

prussienne, mais mémc aux

1,s

millions dus

!i

la Francc; que loulefois

i!

conscnlail, préalable–

menl

a

lout examen,

a

rendre

a

la Prussc ses

1,g

millions d'engagcmenls; mais qu'on dcvail

comprendrc qu'avanl dedonncr de('argent

a

une

puissancc placéc si pres de ses enncmis, il fallail

qu'il ful bicn rassurésur l'usagc qu'cllc en pour–

rail faire. Quanl aux places forlcs de la Vislule

el de l'Oder, il enferma les deux diplomates

prussicns dans un dilcmrne donl il lcur élail

difficile de sorlir. Si la Prusse, disait-il , étail

son alliéc sincere, elle ne dcvait pas rcgrcllcr

de 1•oir· ces places dans ses mains; si elle ne

l'élail pas, il ne dcvail les lui rcndre

¡,

aucun

prix, et, d'aille11rs, dans un momcnt oU l'on

~11lait

cmrcprcndrc sur la Vistulc et l'Oder une gucrre

si active, ce n'était pas le cas de se dessaisir des

points qui commandaicnt ces deux ílcuvcs. S'élc-

1·anl cnsuite i1des considél'ations plus génél'ales

sur la situation de la Prussc, Nnpoléon dil que

des événcmcnls

a11Léricurs,

dont il

oiavait

pas

été le maitrc, l'avoicnl détourné de faire pour

lamaison de llrandcbourg ce qu:il aurnil ''oulu ;

qu'il le regrcllait aujourd'hui, mais qu'il étail

tcmps encare de fairc ce qu'on n'avait pas

foil,

que la rcconslitulion de la Polognc n'étanl plus

Vl'aiscmblablc, c'étnit en Allcmagne mCmc

qulil

fallait chcrcher

a

crécr une puissance inlermé–

diairc, capable de résislcr i1 la llussie, el que

ccllc puissancc ne pOUl'ait cite que la Prussc;

qu'il le pcnsait a111si, et étail prcl

a

concourir

ti

l'accomplissemcnl d'une telle pcnséc ; que si une

paix raisonnablc étail proposéc,

il

étail disposé

a

renforcer la Prussc rlu cólé de la Polognc, et

memc l'Cl'S la Wcstphalic, si la pacificalion, au

lieu d'clre simplcmcnt continentalc, élait en

mcme tcmps marilime. Aces insinuntions, Napo·

léon ajoula des témoignagcs d'cslimc pour le roi,

des traitcmenls g1·acieux mais dignes poilr ccux

<1ui le 1·epréscnlaicnt, néanmoins ricnde lrcs-po–

silivement satisfaisanl quanl au fond des choses.

En lout autrc lemps, ces dcrni-ouvcrlures

rclativemenl au sort futur qu'il était possiblc de

ménager

a

la PJ'USSC, auraicnl été de grandes

consolalions pour le roi Frédéric-Guillaume;

mais actucllcment, sous l'empirc d'unc opinion

publique cnt1·ainéc, conlre l'inílucncc des pro–

mcsses magnifiques que lui faisaienl parvcnir la

l\ussie el I'Anglcterrc , ces vagues cspéranccs

élaicnt de bien faiblcs licns pour le ratlachcr

a

nous, surtoul en lui refusanl deux choscs aux–

quclles

il

lcnait csscnticllemcnl, !'argent el les

places de l'Odcr et de la Vistulc. Le roi étail

économc en foil de financcs, comme il était pru–

dcnlcn failde politiquc.Danslcmomcnl il voulail

armcr, afin d'Ctrc aunivcaudes circonslrinccs, et

ilauraitdésiréqucccsarmemcnlsne luicoúlassent

ricn. Dc'plus, il lcnail i1clrcmaltrcchcz lui, ctil

11c croyait pasl'clrc11uandles

Fran~aisoccupaicnl

a

la fois Spandau, Glogau,Cuslrin, Slcllin,Thorn

el Danlzig. Cesdcuxrcfusdcvaicnldonel'affectcr

scnsiblcmcnl, et précipile1· le mouvcmcnl déja

si rapidc qui Je poussaitvcrs nos cnnernis.

'fandis que Nopoléon s'cxpliquait ainsi ovcc

les puissances allemandcs réputées alliécs, il ne

négligeait rienpour se meltre

en

mesure de se

passcr d'cllcs. 11 avait cnvoyé au Sénal lesdécrcls

dont nousavons faiL mcntion,

et

qui~

la

conscrip–

tion rlc ·18·15, cléja décrétéc et amcnée sous les

drapcaux, ajoulaicnt ladisponibilitédcscohorlcs,

l'appcl de cent mille hommes su1•lesquat1·c dcr–

nicrcs classcs, et cnfin la lcvéc immédialc de la

conscriplion ele ·1811" 11 étail impossiblc de ne

pas nccucillir ces mesures; elles furenl votécs

nvccsoumission par le Sénal. Elles l'au1·nicnl été

ovcc chalcur poi· une asscrnbléc libre, el avcc

des

manifcslnLions

de

scntimcnts

qui

nuraicnt

cxcrcé sur l'cspl'it

du pays

la plus hcu1·eusc in–

ílucncc. Que le gourer11cmcnL cut lort, qu'il cút

follcmcnt compromis une grandcur qui nous

arniL

coUtC

tant

de sang,

ce

nepouvait Ctrcdou–

tcux

pour pcrsonnc.

Muis

quiconquc

avait des

lurnic1·cs el clu patl'iotismc ne pouvait pas con–

testcr non plus que l'élrangcr ayanl élé atliré