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COHORTES. -

JANVIER

18"5.

487

ccllcs-lo étaient, dans le momcnt, dénuées de

raison.

Ce sont ces divcrses qucstions, cclles de la

paix, du modc des négoci,1tions, de l'étcnduc

des armcmcnls, que Napoléon voulut traitcr

clans un conseil spécial, qu'il réunit aux Tuilc–

rics dans les prcmiers jours de janvicr', et qu'il

compasa d'hommcs parfaitement compétcnts.

Dans un pays ou les ministres auraicnt été res–

ponsables, c'esl-i1-dircaulcursde la direction des

affoires, il aurait dti n'y a<lmellrc que des mi–

nistres; dans un pays oú il était scul auleur de

toulcs les détcrminaLions, i\ choisit parmi les

hommcs de son cntouragc les plus cxpérimcntés

dans les maticrcs qu'on ovait

a

troitcr. 11 désirait

tircr de ce conscil quelques lumicrcs, s'il pou–

vnit, rnais surtout fairc preuvc de dispositions

pacifiques, et, une fois qu'un systcmc aurait été

adopté, obtenir autour de lui un complct accord

de volontés et de langagc.

Les pcrsonnages nppclés, et la plupart d'apres

la désignation de M. de Bassano, furcnt, outre

M. de Bassano lui-memc, l'archichancclicr Cam–

bacércs, le princede Tallcyrand, M. de Caulain–

court, M. le duc de Cadorc (de Clrnmpngny),

nncicn ambnssadcur et ancicnministre des affoi–

res étraogCrcs, cnfin les dcux principnux com–

mis de ce départcmcnt, MM. de la Bcsnardicrc

et d'lfautcrivc. Ccrlcs il ctit été difficilc de réunir

plus de savoir, et plus de vrai désir de sauvcr

Napoléon el l'État lui-mcmc.

Napoléon, calme et grave, cxposa brib·cmenl

In situation, ordonna la lccture desdécrclsqu'on

dcvait présenter au Sénat, puis préeisa commc il

suit la qucstion qu'il voulait fairc approf'ondir.

- " Je souhailc la paix, dil-il, mais je necrains

point la guerrc. Malgré les perles que nousa

causées larigucur du climat, il nous reste cncore

de grandes

rcssourccs.Au

dcdans, la tranquillité

regnc. La nntion ne vcut point renonccr

i1

sa

gloire et

a

sa puissanee. Au dchors, l'Autricl1c,

la Prussc, le Danemark donncnt les plus forles

assurnnces de Jeur fidélité. L'Autrichc ne songe

pas

¡,

1·ompre une alliancc dont elle attcnd de

grandsavantnges. Le roi de Prussc offre de rcn–

forccr son contingcnt, et vicnt de défércr ;, un

conscil <le gucrre le général 1l'Y

01·k.

La Russic a

hesoin de la pnix. Quoique travnillée pnr les in–

trigues de l'Anglet.crre, je ne pcnsc pas qu'clle

veuille pcrsistcr dans une \ultc qui finirn pnr lui

etrc funeslc.

" J'aiordonné une lcvécde 550 millchommcs

(faisant, commc on !'a dit,

500

avec la conscrip-

tion ele

1815);

le ]ll'Ojct de sénntus-eonsulle cst

rédigé et va ctre présenté.

Un

autrc décrct est

prépnré pour

In

convocation du Corps législntif,

nuquel je n'nurni pas d'impOts nouvcaux ¡, dc–

nrnndcr, nrnis dont la préscncc pcut cLre utilc

dans les conjoncturcs actncllcs, et auqucl il se

pourrait qu'on etil

a

proposer des mesures légis–

latives.

" Apres avoir ainsiréglé le dévcloppcmcnt de

nos forces, convicnt-il d'attcndrc des proposi–

lions de paix ou d'cn faire? Si nous prenons

l'initinliyc, fnut-il traitcr dircctcmcnt avcc la

Russic, ou cst-il préférablc de s'nd1·csscr i1 l'Au–

trichc, et de lui demander so'n inlcrvcnt.ion?

'fclles sonl les questions sur lcsquellcs j'aLlends

et appcllc vos lumiercs. •

A la suite de cct cxposé eoncis et forme, clia–

cun pnrla dans son propre scns.

M. de Caulaincourl soutint, en hommc con–

vaincu et en bon citoycn, la néecssité de la pnix,

et la convenance de traitc1· dircctcmcnt arce In

Jlussic.

11

appuyaccllc opinion deconsidérations

qui dans sa bouchc devaicnt avoir un grnnd

poids, ayant vécu lant d'nnnécs et avcc tant

d'bonncur

ii

Saint-Pétcrsbourg. Le sngc Camlrn –

cérCs, avcc son instinct ordinnil'c de prudcncc,

inclinan!

a

s'adrcsscr lout de suite au plus fort..

:\ cclui de qui tout dépcndait, c'csl-1\-dirc i1l'cm–

pcrcur de Russie, et:\ tout tcrmincr avcc lui du

micux qu'on pourrait, se défiant particulicrc–

mcnL de l'Autriche, qui n'oíl'rait ses bonsofficcs

quepour les mcltrci1lrcs-haut prix, opinacomme

M.

de Caulaincourl, et appuya trcs-fort sn p1·0-

posit.ion.

M.

de Tallcyrand, en quclques moLs

brcfs et sentcncicux, exprima !'avis de s'adrcsser

immédiatement

a

la Russic, pour avoir la pnix

sans Jongs détom·s, l'nvoir promplcmcnt , et,

sclon lui, pas plus chercmcnt qu'cn passanL pnr

les mains de l'Autrichc.

Aprcs ces mcssicurs, M. de Bnssano dévcloppa

longucmcnt le dirc contrnirc, et, s'ét.ayant de ce

qu'il rccucillait chaquc jour, parla avcc bca11-

coup de raison de la difficulté de snbouchcr n1·ec

la l\ussic, auprcs de laquc\lc tous les nbords

étaicnl fm·més, et de la facilité au contrairc de

passcr par l'Autrichc, donL toutcs les voics s'é–

laicnt spontanémcnL OUl'Cl'lcs. Mclant

a

une opi–

nion vraic les illusions d'un esprit c1·édulc, il

afficha Inplus cnticrc confinncc daos le désinté–

rcsscmcnt de In com· <le Vicnnc, dans son alln–

chcmcnt :1

l'allinncc, <lnns l'amour en fin du

beau-pere po111· legcn<lrc, et n01rma que tout sc–

rait fncile de ce cóté, mcmc súr, s:111s indiqucr