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LIVRI\

QIJARANTE-Sl\l'TIE~rn.

dans Jequcl al'J•ivaicnl les clébris de J'nrmée, un

rnouvcmcnt rélrograde qui au licll de s'arrétcr

il

Kccnigsbcrg,

i1

Kowno,

h

Grodno, ne s'élail

pas cncorc anclé i1 Posen, la défcclion du géné–

ral d'York , le mouvcmcnt populairc dont celle

tléfeclion nvait été lesigna!en Allcnrngne, étaicnl

des événcmcnls tcllcment graves, qu'il devcnait

eo1wenablc el mcmc urgen! de pnrlcr

a

Innat.ion

frnn~nisc,

de lui dcmandcr de granrls cfforts, el

de la provoquer surloul

a

manifcster ses scnli–

mcnt.s patriotiqucs' en réponsc

a

l'cxoltation

nationalc <1u'on chcrchail

a

cxcitcr contrc clic.

Napoléon

a\lail

sous la nrnin, commc nous

l'nvons dit, cnviron .U.O millcconscrils de 1815,

appclés en seplembrc, et remplissanl déji1 les

dépóts.

11

avail en oulrc les cent balaillons de

cohortes, ccux-la parfaitcmcnt instndts, rcm1rlis

d'hommcs fails, mais ne préscnlnut sous le rap–

port des officicrs qu'unc organisalion pro,·isoi1·c.

C'éiait une prcmicrc ressourcc de

21,0

i1

250

millc

hommcs, fort imporlanlc, el ¡, pcu pres dispo–

nible. Napoléon résolul de la doublcr t.oul de

suite, el de la porler

a

500 millc hommes.

Gr<ice aux facililés qu'on trouvail dans l'insli–

tulion de In garde nalionalc, laquellc avail été

diviséc en trois bans, eomprenant les ciloyens

devingt

a

vingt-six ans,

cr.ux

de

vingL-six

a

qua–

ranlc, enfin ccux dequarnnte

i1soixa11Lc,

on avnit,

en puisant dans le premier ban, eomposé les

cohorlrs d'hommcs non nrnriés, moins néccssni–

res

a

lcurs familles, el aynnl acquis loule In force

virile. Napoléon résolul de se procurer e11core

une ccnlaine de millc hommes de celle qualité,

cn revcnantsur les classes de 180U, 18W, ·1811 ,

18·12, pom· leur faire subir un nouvcl nppel.

Aujourd'hui en Frnnce on ne prcnel que lequarl

011

le cinquicme de chaqne elasse, nfin de ne

poinl épuiscr la populntion, el toule classe, nprcs

l'appelqui lui a clé foil, esl eléfinitivemcnt lihé–

rée. Alors on prcnait le liers, ¡mis on revcnnil

apres coup sur les clnsses qui avaicnl déji1fourni

lcur contingcnt, et on

y

opérait un nouvcnu

t1·iagc pour

y

choisir les hommcs qui avaicnl

ncquis

a

vingt-dcux,

t1

vingt-trois, it vingt-qualrc

ans, les conelilions ele laille et de force physique

qu'ils ne remplissaient pns a vingt et un. C'cst

par un appcl de ce ge111•c sur les clnsscs aneien–

nemcnt libéi-ées que Napoléon songea

a

se pro–

curer cncore les ·I00 mille hommes faits dont il

avait bcsoin, el avcc lcsquels il 1otdail recompo–

ser les corps spéciaux. Mais les six dcrniC..es

classcs ayant foumi nux col1ortcs en vcrtu des

lois sur la garele nalionale,

il

ne s'ad1·essa qu'uux

r¡ualre dernicrcs, ccllcs de 180!J, 1810, 1811,

!8·12. Enfin il résolul d'exigcr toul de suile la

conscriplion ele 18·14, qui dcvail venir rcmplacer

dans les elépóls cclle de 18·15, de nrnniere que

les armées actives complétécs, les dépóls se

trouvcraient encore pleins. Ainsi sur !100 millc

hommes qu'il

aurni~

a

sa disposilion, 550 mille

parliraient imméeliatcment pour allcr former

avec ce qui restnil sur la Vistulc et l'Oder une

masse de 1;50 millc combattants, el on en con–

servcrait dans les elépóts ·150 mille, pour gardcr

l'inifricurel les frontiCrcs, les armécS d

1

Espagne

n'ayant ricn perdu de leur effcclif. Nnpoléon

songcait nussi

it

se foire o1Trir des dons volon–

taires qui nuraicnt, outrc une ccrtainc valcur

mat.éi

'ielle, l'avantage d'unc grnnde maniFcsla–

tion nationalc.

Sur les 500 mille hommes dont nous venons

de parlcr, il n'y avait de mesure législative

o

décrélrr que pour 550 mille. En effel la con–

scriplion de 1815 avait déji1 été votée et levée;

les

WO

mille hommes des coho1·tes étaient 1·éu–

nis, nrnis il fallail pa.r un vote du Sénat se foirc

auloriser

a

les employcr hors des f1·011liercs;

les 100 mille hommcs á prcnclre sur les quatre

dcrnicrcs clnsses, enfin In conseription de ·1811,

étaient cntierement

ti

dcmander. On prépara un

sénalus-consulte cmbrassant ces di1•crses me–

sures; on y ajouta un rapport de M. deBassnno,

oú la défcclion du général d'York était longue–

mcnt et vivcmcnt rncontéc, oU les mouvcments

de l'Allemagne étaienl présentés commc des agi–

lations annrchiques excilécs par les souverains

a

l'insligalion de l'Angleterrc, oú l'on mellait en

comparaisonl'ordrcrégulicrmainlenu enFrancc,

avec le désordre imprudcmment favorisé en

Europc par des princes d'nncicnne origine, oú

i'on cherehait en Un

JllOt

a

réveiller, OUlre Ja

hnine de l'élrange1., un grand effroi des lroubles

révolutior.uaires, effroi, du reste, <¡ué la conspi–

ralion du général

~lalct

a1·nit de nouveau1·endu

asscz génér11l en France.

Avnnt d'cnvoycr ce sénatus-consultcan

Sénal,

Napoléonvoulut eonvoqucr un eonscil extraordi–

nairc, dans lequel

il

s'cnlrelicndrait avec quel–

ques persoonages éminenls de la situation· de

l'Europe, el des mesures

a

prendrc pour termi–

ner lagrnnde lulle daos laquelle on était eugagé.

Pcu habitué

ü

consultcr, mCmc ses ministres, ne

tenani arce ehacun d'cux que des eonscils parli–

culicrs su1· des objets spéciaux, se réscrvant

cxclusivement l'cnsemble du gouvernemenl , il

éiait devenu un peu plus communicatif depuis