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486

I.IVRE QUARANTE-SEPTIEME.

taircmcnt rcnoneé,

~ui

le faisait parlcr de la

sorle' mais le dévouement

a

une dynaslic

¡,

laqucllc il s'élail allaché,

a

laFranec,qu'ileroyait

en péril. M. de Bassano était el'un avis lout con–

lraire. Ayant beaucoup de liaisons partieuliercs

avce la cour de Vicnnc dcpuis le mariage de

Napoléon, il voulait négoeicr par le canal ele

l'Autriche, devenir ainsi l'nutcur d'unc paix que

toutlemonde<lésirait,qu'ilelésiraitlui-mcmc,mais

a

lamanicrcdcNapoléon,e'cst-a-dircaveedesexi–

gcnces qui <levaicnt la ren<lrc impossiblc. M. de

Tallcyrand, qui cmployaitarircde

~l.

de Bassano

le tcmps qu'il ne consacrait plus au scrvice de

l'État, et que Napoléon etit mieux foil <l'uliliscr

pour lui-mcmc en le rappelant au minislcre,

M. ele Tallcyran<l, par des raisons fort plausibles,

et par avcrsionpour M. de Bassano, était, conlrc

sa coutume, opposé

i1

l'Autriche, el

11

l'impor–

tance qu'il s'agissait de lui donncr.

llest hicnecrlain qu'ii voirlcsallurcsdclacour

de Vicnne, on pouvait craindre qu'cn olTrant de

s'cnlrcmcllre, clic ne passat prochaincmcnt el'un

rólc offieicux

a

un rólc <lominatcur, et qu'aprcs

avoir modcstcmcnt conscillé la paix, ellene finit

par l'imposcr les armes

a

la main. Dans ses rap–

ports avcc la Franco surlout, la médiation qui

commcn~ait

par le langagc le plusamical, le plus

patcrncl memo, était une maniere parfaitcmcnt

commoelc ele ¡iasserdu rólcd'alliéacclui d'arbitrc,

et bicnlót peut-clrc,sil'arbilrc n'élait pas écoulé,

au rólc d'cnncrni. ,\ussi la foirc cntrer le moins

possiblc daos les grandes alTaircs du momcnt,

rcnonccr aux scrviccs mililaires et politiqucs

qu'on pouvait en oblcnir, si on ne voulait pas

les paycr, et la négliger pour s'arlrcsscr dircc–

tcmcnt

a

la Russic, était ce qu'il y avait rlc

plus sagc et de plus habilc. Mais il y avait

une difficullé prcsquc insurrnonlablc

1

suivre

ccttc eonduilc:c'étaicnt les nourellcs <lisposilions

de l'empcrcur Alcxan<lrc. M. de Caulaincourt

l'avait laissé tirnide, lremblant Al'idéc de rcn–

conlrer Na¡ioléon sur un ehamp de bataillc, et

prét aux plus grands sacrifices pour éviter cctlc

cxtrémité. 1\Iais arrivé tout

h

coup par suite

d'événcmcnts cxtraordinaircs nu rólc de vainw

qucur de Napoléon, enorgucilli au <lcrnicr point

decellc situationsi aouvcllc, cníléde l'cspérancc

d'ctre le libératcur de J'Europc, cnivré par les

applaudisscmenls des Allemands, il élait dcrcnu

inabordable,etprobablcmentM.dcCaulaincourt,

rencontrant auprcs de lui des égards pcrsonncls

maisaueunccondcscendanec, ctitsupportémoins

qu'un nutre ceehangerncnt d'attilude si récentet

si complef. et ctit rompu brusqucmcnt. L'abou–

ehcrncnt dircct avcc Alcxandrc élait done

a

pcu

pres irnpraticablc, et des lors il n·y avait de

rccours possiblcaux négociations que par l'inlcr–

médiairc de l'Aulrichc. Sous ce dcrnicr rapport,

M. de Bassano avait raison; mais en quoi il se

trompait, c'était dans la maniere d'cm¡iloycr les

bons officcs de la cour de Vienne , et surtout

de les paycr. Dans le fond, ccttc eour n'avait

l'inlcntion ni <ledétl'Llirc, nid'abaisscr la France,

par crainlc cl'abord . car Napoléon l'clTrayait

toujours, par pudcur aussi, car le mnriagc était

trop réccnt pom· qu'on n'cn tint pas comptc.

Maiscllcvoulail profilcr de l'occasion pour refairc

la situation de l'Aulrichc el de l'Allcrnagne, ce

qui était fort natnrcl et forl légitimc.

11

íallait

le rcconnailrc, s'y résigncr, quclquc désagréablc

que cela ptit clrc, parce qu'on s'y étai1 cxposé

par de grandes foulcs, parce q11'a11 fond l'intérct

!'écl de la Francoy était moins compromis que

l'amour-proprc de Napoléon, et, une fois résigné,

cntrcr franchcmcnt en communication avcc la

cour ele Vicnnc, se mcllrc d'aceord avce clic, la

laissm· fairc ensuilc , pcndant qu'on gagncrait

cncorc quclques grandes balaillcs, qui scraicnt

dans ses mains un mayen de rendrc les coalisés

raisonnablcs, el dans les nólrcs un moycn de

lui paycr,

1

clic, ses scrviccs un pcu moins

ehcr.

Si onne voulail passe plicr aux circonslances,

ce qui aprcs l'cxpédilion de Russic élait le plus

triste des égaremcnts

1

il

y

avait cncorc une au–

lrcconduilc

a

lenir: e'était, enalTcclant les bons

rappo1·lsavcc l'Aulrichc, en écoulant ses conscils

avce une déíércncc apparcnlc, de se lenir

!t

<lis–

tance d'cllo, de ne pas eherchcr

1

l'cmploycr,de

ne réclamcr de sa part aucun scrvicc ni diplo–

rnaliquc ni militaire, car toutccqu'on lui <lcman–

<lait sous le rapport diplomatiquc l'autorisait

ii

se mclcr des conditions de la paix, ce qui était

un achcrnincrncnt

1

les dictcr, et ce qu'on lui

dcmandait

SOUS

Je rapporL mililairc J'aulorisait U

armcr, ce qui élait un achcmincmcnt

a

nousfoire

laguerrc.

ll follait done ou s'adrcsscr <lireclemcnt et

lout de suite

a

la Ilussie,si la cbosc était possi–

blc, ou, si clic ne l'était pas, s'adresscr

¡,

l'Au–

trichc, franchemcnt, cordialcmcnt, en étant pret

a

lui payer ses scrviccs, ou cnfin, si ort n'avait

pas ccllc sagessc, l'cmploycr aussi pcu que pos–

siblc, et ne pas agrarnlir nous-mCmes une im–

portancc et des forces qui dcvaicnt bicn1ót cltre

cmployécs contrc nous. Toutcs autres vues que