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LIVílE QUAílANTl\-SEPTJÉ!rn.
tircr de cctte situation, el il résolut,en sauranl
sa fortune pcrsonnclle d'un faux pas, de refaire
relle de 1'1\utriehc, celle de l'Allcmagne, sans
nrnnquer
a
la France dont il était l'allié actucl
elavoué. D'accord en lout point avcc l'cmpcreur
Fran~ois,
qui danscetlcconduile voyait ses inté–
rCts de souvcrain, ses dc,
1
oirs de pCrc, et son
honneur d'homme et ele princc minngés
a
la
fois, il agit des le premier jour avce la promp–
titudc, la suite, la fcrmclé cl'unc résolution bien
réflechic et bien arrctéc. A l'inslant momc il fit
commencer les armemcnls rle l'Autrichc. puis il
se mit
a
nouer des liens secrcls avcc la Prussc,
avcc la IlaviCre, avec Ja Saxe
1
!1
lcur parlcr
:'1
toutcs d'unc paix
con~:ic
elans l'interét de l'Allc–
magnc, et
¡,
parlcr en mémc temps
i1
la France
de paix prochaine, de 1inix suflisammcnt glo··
rieusc, mais urgente, et indispcns:iblc
:1
clic
commc
a
toutcs les nulrcs conl.récs ele l'Europc.
En réponsc
it
la lettre que Napoléon avait adres–
sée de Drcsdc
a
l'cmpcrcur d'Autrichc, M. de
Mctternich fit écrirc par lehcau-perc nu gcndre
une lcltre :imicnlc, pnlerncllc, conscillnnt la paix
sans elétour, la conscillnnt commc beau-pcrc,
commc ami, commc allié.
M.
de .Bubna, envoyé
1París sur la provoeation ele Nnpoléon qui avail
demandéqu'il y etit quelqu'un d'important pour
représenlcr l'empcrcur
Fran~ois
aupres de lui,
M, ele Ilubna ful chnrgé de proteste!' ele la ficlé–
lité de l'Autrichc
a
l'nlliancc
fr.1n~aisc,
mais ele
rccomrnandcr fortemcnt la paix, au nom de
l'Europc qui en avait bcsoin, au nom de la
Francc
¡,
qui elle n'étnit pas moins néccssairc;
ele elirequc sion n'y prenait garde,on lrouvcrail
bientclt peul-etrcle mondecntier soulevé contrc
Napoléon, que la luttc alors pourrait devenir
terrible; ele dirc cela trcs-nmicalcrncnt, snns pa–
raitrc donncr une
le~on,
mnis avec un acccnl
qui
nmrnn~ot
une convietion profondc, et qui
plus tard autorisat :\ se eonsidérer cornmedégagé
envcrs un allié sourd
¡,
tous les snges conscils.
M, de llubna ful memc positivcmcnt chargé
d'olfrir l'intervention de l'Autriclic, qu'on n'al–
lait pas cncorc jusqu'i1appclcr une médiation,
aupres eles diverses puissanccs bclligérantes.
Tellcs sont les communica'tions qui dans les
premiers joursdejanvicr 1815 assaillircnt toutes
a
la fois le génic ele Napoléon. Au licu des restes
'Voicila preuvc Jece foit,quiscrait1iiíllcilcticroiresans
leJocumcntquenouscitons.
« Allvict-roi,
~ Je rc~oi~
\'Olrc lcllrcdu IG. Je \'Ousai Mj<\ fait connailre
irnposants de la grande arméc réunis sur le
Niémrn, et
y
tennnt tete aux Russcs depuis
Grodno jusqu'i1 Kmnigsbcrg, en altcnclnnr que
lrois cent millc jeuncs soldnts vinssent les re-'
joindre, Nnpoléon voyait ces restes
a
pcu pres
détruits, se rcpliant sur l'Oelcr sans pouvoir s'ar–
rétcr nullc part, vivemcnt poussés de front par
les Russcs, fortcment mcnacésen arrierc par les
Allemands; il cntcnclnit les cris enthousinstcs
ele l'Allcmngne prcte
¡,
se soulcvrr tout entiere,
et il élait entouré d'alliés qui, pm·lant de lcur
fielélité pour la forme, donnaicnt drs conseils,
signifinicnt des conditions, et non-sculcnient foi–
saicnf, elouter de lcur dévoucmcnt, mais sem–
hlaient cux-mcmcsdoutcr de cclui de la France,
épuiséc de sang, fotiguéc de clcspotisme.
Quoiqu'il se ful foil un cmur de soldat, qui
passc sans etrc abattu de la prospérité aux rc–
vcrs, Napoléon fnt profondément affecté; mais
il résolut de se roielir, et ele ne pas laisscr aper–
cevoir les :igilations de son :imc, oú les plussi–
nistrcs prcsscntimcnts et les plus avcuglcs illu–
sions se succédaicnt tour
a
tour.
Aprcs s'cti·c livré
¡,
un prcmicr mouvcmcnt
cl'irritation contrc Mural, auqucl
i1
imputait
a
t.ort les malhcursde la rclraitc,
a
ce point qu'il
:tvnit songé un momcnl
a
le faire nrrCter
1 ,
il se
calma, confirma la nominnt.ion du prince Eugene
qu'il cut nu surplus choisi lui-mcmc s'il al'ait
été sur les lieux, et fil annonecr ce changcmcnt
par un arlicle au
/lloniteur.
Cetart.iclc, cxtrcme–
mcnt mcheux pour Mural, élait
con~u
clans les
termes suivants : "
!,e
roí de Naplcs étant inclis–
" posé, a dti quittcr le commanelemcnt de l'ar–
u
méc qu'il
:t
rcmisentre Jcs mains du vice-roí.
" Ce elernicr a plus d'hnbitudc d'unc grande
" adrninislration , il a la confiance cntierc ele
" l'Empcrcur. «Napoléon prcscrivitcnsuitc,avcc
la stireté dejügcmcnt qui luí était ordinairc, les
dispositions réclamées par les circonstanccs. JI
témoigna confiance nu princc Eugcnc afin de
l'encouragcr; il
s'c!for~a
de le rnssurcr sur les
elangcrs qui le
mena~aicnt,
luí fil sentir que
les Russcs n'oseraicnt point al'anccr en l'Oyant
/¡.Q
millc
Fran~ais
a
lcur droite dans les places
de la Vistulc, et
¡,
lcur gauche, autour de Var–
sovic, 1,0 millc Saxons el Autrichicns, fidcles
cncorc quoiquc peu actifs. Bien qu'il ne
~oultit
"r1ucje\•ois aree plaisirle commandemenl Je l'arméeentre
•
\'Osm::iins. Je trom·eln couduile<luroi (deNaples)cxtrava–
"
ganfc, cl tcllc qu·i1 ne s'cn faut de rien queje ne lc fasse
"rim!tcrpour\'cxcmplc,etc...
.. fon1aineblew,'!3janviertBl3.•