418
Lll'HE
QUAfiANTE-SEP'r!E~!E.
luthériensoucatholiques,maiscommeAllemands, AIlcl'lin, devant la belle t1·oupc de Grenicr, les
pl'éts
a
mourir jusqu'au dernicr pour leur pays; Pl'Ussicns n'osant faire éclater lcurs rcssentimcnts
la préfé1·cnce donnéc
a
tout ce qui était d'originc ni par des acles ni par des cris, Jaissaicnt mir
allcmande,en industrie,en usages,en littératurc, néanmoins sur lcurs visagcs la joie la plus insul-
lelles étaient les idées et les sentiments que ces tante, la manifestaientachaquenouvellcfacheuse
sociétés s'étaient attachées
a
répandre, et qu'clles pour nous, et rcfusaienl tout
¡,
nos soldats,méme
avaient propagés avec un
SllCCCS
inoui, car ces
a
prix cl'argent. Cependant, comme
a
cóté des
idécs et ces scntiments convenaicnt
a
toutcs les scnliments les plus sinceres la cupidité sr. foil
classcs de la nation germanique, et répondaicut encare jour quelquefois, on obtcnait
~a
et la des
a
l'amour de l'égalité chcz les uns,
a
!'esprit vivrcs,mais ades prixcxorbitants. Aussi lesréqui–
monarchique chez les aulrcs, et au patriotisme sitionsdont nons avions tant usé, en payant a1·ec
de tous, horl'iblemcnt froissé par notre domina- des hons liquidables
ultérieuremcnt~
n'étaicnt–
tion. Ces sociétés avoicnt porté de Kmnigsberg elles plus possibles,
a
moins de provoqucr un
aux exlrémités de l'Allcmagne non pas seulement soulcvement immédiat.
l'émolion, qui était nalurelle et immcnse, et
On doit comprcndrc la surprise, !'embarras,
n'avait pas bcsoin de moyens artificicls pour se
la pcrplexité du malhcurcux roi de Prusse et de
eommuuiqucr, mais les mols d'ord1·e
a
suivre. son principal ministre, M. de.Hardcnbcrg. Ce
Partout, selon l'al'is transmis par clics, il fallaiL
roi probc et sage n'avait cessé de se trouver
courir aux armes, donner
a
l'Etat sa personnr.
et ·
dcpuis le commcneemcnt de son reg11e dans les
ses bicns, se réuni1'
a
l'empcreur Alcxandrc, déli- positionsles plusfausscs pour un honncte hommc,
vrer les rois asservis
a
l'alliance
fran~aise,
et et un hommc de bon scns. On l'avait cnt1·ainé
déposcr comme indignes ceux qui, pouvant en
1806
contre son gré et conlrc son inslinet
s'alfranchir dccettc alliancc,voudraicnt lui rcster secrel,
a
se ruc1· eontrc
Ja
Francc, et
il
y avait
fidelcs.
Vive Alexanclre! vivent les Cosaques!
presquc perdu sa couronnc, car c'était l'avoir
a
étaient les eris que dans un déiirc général on
pcu pres perdue que d'etre privé des dcux Liers
foisuit enlend1·c de Loutcs parls. 11 y avait memc de ses Él•t.s, et d'clrc, pour le tiers 1·cslant, dans
de jeunes Allcmands qui dans Jcur exallation
une dépcrnlancc absolue. Résolu
a
ne plus tombcr
palrioliquc p1·cnaicnL Ja barbe desCosaqucs, el, dans une semblablc fautc, il s'élait en
I812
ce qui n'cst pas moins digne de remarque, les
attaché
a
l'alliance
fran~aise,
l'avait meme solli-
princes et les nobles excilaicnt cux-memes ce
citée, parce que, abandonné par l'Autrichc et Ja
mouvemcnt, qui, malgré un mélangc de fidélilé Bussic apres avoi1· été mis en avant par clics, il
monarchique,étaitcnréalitéprofondémentdémo- s'élait cru, lui aussi, le droit de se sauver en
cratique, commc en Espagnc, ou l'on monlrait pactisant avcc le plus fort. Tandis qu'il agissait
une égalc passion pour la liberté et pour le 1·oi
de la sorlc, il avait voulu., par un exces de pré–
caplif. Onsoulevait non-sculcmcnt lc patriotismc caution, fai1·c approuver
a
l'cmpereur Alexandre
national, non-seulement la fidélité aux princcs lui-mcmc la conduilc qu'il lenait, et lui avait
détrónés ou abaissés, mais l'amour de la liberté cnvoyé M. de Knesebeck, qui, aulorisé ou ·non,
queNapoléon s'était vanlé de conlcnir en l"rance avait poussé les excuses jusqu'a Ja duplicité
et daus Je monde. Ainsi ce qu'il flélrissait chcz
cnvcrs la F1·ance. Or, voila ce roi,qui, encroyant
lui sous le nom d'idéologic, dans toule l'Eul'opc él1·c en
·1812
plus sage qu'cn
l80G,
scmblait
sortait de dessous !erre pour l'assaillir
!
Singu- s'elre égaré cncorc, et se voyait condamné ou
¡,
lierc
Je~on
qui aurait dti servir
a
lous, et qui ne manr¡ucr de parolc c1wcrs la Franco, ce qui
devail profiter
a
personne, cm· ces nobles, ces éLait uu mauvais aetc eL un péril, ou
a
se ballrc
princes, ces prétres, invoquanl la libertéaujoul'- pour la France qui l'opprimait, conlrc des amis
d'hui conlre Napoléon,allaienl bienlót,Napoléon qui s'offraient a ctrc ses lihératcurs. L'exccllenl
1·en1•crsé, laconlesler et la1·efuscra lcurspeuples. princc ne savaiLplus que penscr, que fairc,' que
CeLcnlraincmcnt, qui 11c pouvait cL1·e eom- dc1'c11ir
!
La joie de voir disparaílre Ja domina-
paré qu'li CC\uj QUC flOUSavions é¡JJ'OUVÓ flOUS- tion
fr;_w~aisc
S
1
étnit
faitjOUI'
cfans SO!l zreur, mais
mcmcs en
1792,
n
l'apparilion du ducde B1·u11s·
la confusion <le s'clre do nouveau trompé en
wick, s'était produiL
¡,
la fois
¡,
Bcrlin, malgré li1
dcvcnant l'allié de la France, la erainle de
présence de nos soldals,
¡,
D1·estle,
a
~lunirh,
¡,
passer
JlOUI'
lrailre
Clt
l'abandonnant,empoison-
Viennc, malgré
naire
nllirincc,
h
Hnmhourg, U nnicnt la saLisfaction qu'il éprouvait.
Le
cri
Ill'Cme,a Cnsscl,malgrénotrcdominatiou Uircctc. ''iolent,
mena~ant
mómc de
ses
sujcts, pouvait