LES COllOllTES. -
mrnn
1813.
485
pas fntig11c1· et compt·omcllrc rlnns des mou"r-
-
ments prémnturés les troupes réunies
a
Brrlin,
il nutorisn le prinee Eugene
i1
rnpprochcr dé lui
ladivision Lngrange
1
ainsi que lecorpsdu géné·
rnl Grenicr, el lui dit avcc rnison q11·ayant des
lors pres rlc
1,0
millc hommes ª"ce les 10 millc
r¡ni suiraicnt le qunrticr général, il ne scrait
cerlainemcnl pasallnqué pnr les Russcs, s'il pre–
nait une atlitude fcrme et déeidée. C'élait d'ail–
leurs un mois lout au plus
o
passcr de la so1·lc,
car Napoléon n'aynnt pas pcrdu une minute
depuis vingt jours qu'il é1.ait
a
Paris, allait clrc
en mcsui·cd'envoyer sur l'Elbe 60 miliehommes
de renforl, ce qui éle1•crail
¡,
100 mille les forces
du princc Engcnc, et Je rcndrait inattaquablc
pour quclquc cnnemi que ce fUt. Du reste, les
Russcs obligés de laisser nu moins 60 millc
hommcs dcvnnt les pinces de la bassc Vistulc,
40 millc sous Varsovie, n'nvaienl pas encore de
quoi portcr en avant une m•sse ofTensivc de
quelquc importance. Posen et l'Oder srmblnicnt
done ctre Je terme extreme ou dcvait s'arrctcr
notre fatalc retraitc.
Ce qui prcssait le plus c'élait la ca"nlcrie, cnr
les Russes en avaicnt une immcnse, tant régu–
liCrc qu:irrrguliCrc, et scmaicnt la terrcur en
tous licux en poussnnt dc1•anl cux les Cosaques
qu'on craignait parce qu'on ne les connaissait
pas, et qu'on ignorait qu'il suffisnit de quclques
hommes ; pied pour les mettre en fui le. 11 nurnit
fallu nvoir sur-le-champ plusicurs milliers de
cavalicrs, et soit en débris de la garcle, soil en
cavalcrievcnue d'ltnlie avec le général Grcnicr,
le princc Eugenc n'avnit pas trois millc hommes
it
cheval. Nnpoléon ordonna au général Bourcicr,
qui était clrnrgé en Allcrnagne et en Pologne
d'assurer les remontes, de paycr les ehcvaux
comptant et
it
tout prix, ele les prcnrlre de force
qunnel il n'en lrouvcrait pas
it
achctcr, de rcmet–
trc ainsi
a
ehcval les cavaliers rcvcnus
¡,
piecl ele
Russic,
et
d'expédicr sans rctard
m1
princc
Eugcnc toul ce qu'il scrait parvcnu
i1
équiper.
Napoléon fit inviter, en outrc, les princcs de la
Confédération du Rhin, dans l'inlérct de lem·s
proprcs Élals cxposés aux courscs eles Cosaques,
¡,
lui envoycr ce qu'ils auraient de disponible en
fait de cavalcric, fiil- cc un escadron ele cent
hommcs, s'il était pret
a
partir. Le roi ele Saxe
avait gardé deux régimcnts de cuirassiers, et
dcux régirnents dehussarclset ele chasscurs, for–
man! un corps d'cnviron 2,1.00 cavalicrs de la
plus execllcnle qualité. Napoléon les lui fit de–
mander
!H'CC
inst<lncc,pour les dirigcr surPosen.
Tonl cela devnit sous quelques jours procurcr
lrois
it
quatrc mille hommcs .de ca••alcric au
princc EugCnc, qui en aurait ninsi six ou scpt
mi lle, et pourrait contcni1• l':iuclace elescourcurs
cnncmis.
Nnpoléon rccommandnau princc EugCnenprCs
nroir pourvu de forlcs ga1·nisons les deux prin–
cipales places de la Vistule, Thorn et Danlzig,
de foirc rcflucr sur les pinces de rodcr lesdébris
des anciens corps rlonl on avail d'abord assigné
le rnllicment sur la Vistule, d'approvisionner
immédialemcnt Stcllin, Custrin, Glog•u, Span–
dau,
d'y·
employcr Pm·gcnt, aprCs !'argent la
force, el'cnlcver
n
dix ou quinzc licues
it
la ronde
les grains, le bétail, le bois surtout, de couper
pour se procurer du bois jusqu'aux nrbi·es des
prómcnadcs publiques, de ne pass'inquiétcr des
aulorités prussicnncs, avcc lcsquelles on s'cnlen–
drait plns tard; de s'occuper cnsuitc des places
de l'Elbc, dcslinécs
,¡
former une troisiernc lignc,
de Torgan, de Wittenbcrg, de
~lagdcbourg,
de
Hambourg, de les armcr et de les munir ele
vivrcs, de rccueillir dans ces places Je matériel,
el lescaisses publiques, donl on nvait laissé enle–
vcr la principale, cclle de Wilna, ce qui nous
avait coúlé dix millions; de n'avoir danschaquc
cndroit q\1e les fonds indispensables; d'achemi–
ner sur le Rhin presquc lous les cadres de Ja
grande arméc, puisqu'il fallnit rcnonccr
a
l'cspé-
1·ancc de fo1·mcr avec les soldals rcvcnus de
Russie, non pas trois, non pas dcux bataillons
par régimcnt, mnis un seul ; de conscrver un
cadrc de bataillon par six ccnts hommcs, de
rcnvoyer le reste. et notammcnt cettc rnassc de
généraux sans troupes qui tcnnient au quartier
général le lang•gc le plus fdchcux, de ne gardcr
auprcs de lui que le maréchal Ney, pour le lan–
ccr sur les premiers Russesqui se préscntcraicnt,
rlc presscr cnfin la réorganisation des t1·oupcs
polonaises, de leur fournir l'nrgent donl elles
auraicnl besoin, el de les rassurcr sur leur sort
en
annon~anl
que, que! que fút le deslin de Ja
Polognc, les Polonais scraicnt tous ; la solde de
la Frnncc, el sernient
Fran~ais
s'ils ne pouvaicnt
ctre Polonais.
Ces prcmicres dispositious d'urgencc une fois
priscs
1
il
s'occupa
i1
l'instant mCmc des mesures
foudarnentalcs. Ces mesures décidécs dans son
esprit des le premicr jour, útaicnt ccpcndanl
l'objct de quelque doulc encore, sous le rapport
de l'étcnduc, parce qu'il avait voulu , nvnnt de
les :rnnonccr, que les circonstanccs se f'ussent
plus complétemenl dércloppées. Le triste état