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LES COHOHTES. -

JANVIER

-1815.

gnité de l'oíl'rir daos l'état préscnt des choscs,

acccptait done l'cnlrcmisc de l'Autriche, et con–

srntait

a

l'envoi de plénipotentiaircs autrichicns

aupres des cours belligéranlcs.

11

ajoutait que,

sans préciser aujourd'hui les conditions de cctte

paix, il était des bases qu'il pouvait tout desuite

indiquer, parce qu'il était résolu

a

n'en pas

laisser poser d'aulrcs. Jamais, disait-il, il ne con–

senlirait

a

détacher de l'Ernpire ce quedes séna–

tus-consultes avaicnt déclaré tcrritoirc constitu–

tionnel. Ainsi !lome, le Piémont, la Toscanc, la

Hollandc, les départcments hanséatiqucs étaient

choses inviolables et inséparables de l'Ernpirc.

Ainsi !lome et Ilarnbourg devaient, quoi qu'il

arriv:it, avoir des préfcts

fran~ais

!

Napoléon ne

s'cxpliquait pas sur le duché de Varsovic, ne

disait pas ce qu'il en voulait fairc, et n'excluait

pas des lors I'idée d'accorder quelque agrandis–

scment

a

la Prusse (chose essentiellc pour ccux

qui tenaicnt

a

rcconstituer l'Allemagnc); mais il

déclarait qu'il ne conscntirait

a

aucun agrandis–

scment territorial pour la llussie, et ne lui accor–

dcrait que <le la dégagerdes obligationsdu traité

de Tilsit, c'cst-a-dire des licns du blocus conti–

nental. Quant

a

l'Anglctcrrc, avcc laqucllc il

était non-seulemcnt désirablc, mais nécessairc

de traiter, car la llussic ne pouvait pas se sépa–

rer d'clle, Napoléon se renfcrmait dans la lcltre

écrite a lord Castlcreagh au rnoment de partir

pour la llussie, et dans laquclle il avait posé

commcprincipefondamental

l'11tipossiclctis.

D'a–

prcs ce principe, l'Espagne, qu'il possédait alors,

dcvait appartcnir

a

Joseph; le Portugal, qu'il ne

possédait jias,

a

la maison de Bragance; Naplcs,

qu'il avaitconquis,

a

Mural;la Sicile,qu'il n'avait

jamais occupée, aux Bourbons deNaples, résul–

tnt du reste déplorablc, car en obtenant sur le

conliocut des tcrritoircs dont nous n'avions au–

cun besoio, nous pcrdions au dela des mcrs

toules nos colonies, tombées alors aux mains

de l'Angletcrre. Assurémcnt il était impossiblc

d'imagincr rico de plus irnprudeot qu'unc tcllc

déclaration. A vouloir se montrer fiers cnvcrs

l'Europe, pour qu'cllc n'abusat pas de notrc

abattemcnt, on dcvait se borocr

a

l'étrc dans le

ton et le langagc, mais

il

ne fallait pas énonccr

des conditions qui allaicnt rcndrc toutc négocia–

tion imp1"0ticablc, et qui, en ótant toutc cspé–

rance

a

l'Autrichc de nousamencr ;, son plande

pacification,dcvaicnt Indécider au fond du cmur

¡,

prendre son partí sur-lc-champ, et des lors

li

précipitcr son changcmcnt d'alliance, qll'il citt

fallu, méme en le prévoyanl, mémc cu s'y

résignant, rctardcr le plus longtcmps possiblc.

L'essenticl en c[et, dansle momcnt, etilétéde

deviner les désirs de l'Autrichc, et <le la satis–

faire daos une certaine mesure, dans la mesure

qui pouvait nous l'attacher, puisquc au licu de

l'écartcr de la !ice on travaillait

á

l'y

atlircr. Que

l'on tint

it

l'Espagne,

a

Ja Ilollandc, mcme

11

Naples, peu luí importait au fond, sion parvenait

11

décidcr l'Angletcrre

a

eéder sur ces divcrs

points. Qu'on ne voulitt aceordcr aucun agran–

dissemcnt

a

la llussic, soiL en Turquic, soit en

Polognc, elle ne demandait pas micux, el ce

n'cst pas pour de telles choscs <JU'<:llC Cut fait la

guerrc. J\lais ce qui l'intéressait, c'était d'aíl'ran–

cbir l'Allcmagnc du joug que nous faisions pcser

sur clic, joug insupportablc lorsque nousavions,

outre le protcctoral avoué de laConfédération

dtt

llhin, des préfcts" Hambourg et

a

Lubcck,

Ull

roi

frao~ais

a

Casscl, lorsquesurtout nousavions

réduit laPrussc

it

prcsquc ricn. Assurément l'Au–

tricbcn'éprouvait pas de scnsibilitéde emur pour

la Prussc; mais laisser la Prussc aussi affaiblic

qu'cllc l'était préscntemcnt, c'étnit

11

ses yeux rc–

nonccr

it

!'unedes forcesesscntiellcsdclaConfédé–

ration germaniquc. Ellenevoulait pasrcprcndrc

laeouronnc impériale, fardcau pluspcsnnt cncorc

que gforicux, rnais clic Youlait retrouvcr son

indépendancedansl'indépendanccdcl'Allcmagnc,

excrcer la prcmicrc influcncc dans ccLtc Allc–

magnc rcconstiluéc, et, c¡uant

tl

ce qui la concer·

nait personncllcmcnt, recouvrcr l'lllyrie, ohtcnir

une mcillcurc frontihe sur l'lnn, étt·r.<léharrasséc

enfin du grand-duché de Varsovic, car clic ne

croyait gucrc au rétablisscmcnL de

la

Polognc,

et en tout cas n'cnlen<lait pas le paycr de la

Gallicie. El[e n'avail jusqu'ici cxprimé aucun de

ces vmux; mais il sutlisait de lamoindrc connais–

sanec de sa iLuaLion pou1· les prévoir, et il fallaiL

a

force d'ambition aroir pcrdu le scns vmi des

choscs pour lui ótcr jusqu'it l'cspérancc sur des

points aussi importants, surlouL enoayant pour

concurrcnls aupres d'ellc la llussicct l'Anglctcrrc

qui allaicnt lui offrir, outrc un changement

complct en Allcmagnc, la rcstitution de tout ce

qu'ellcdésircrail en llalic, en Bavierc,cnSouabc,

en Tyrol, <le touL ce qui avait fait jadis sa gloit·c

et sa puissancc, de tout ce qui causail cncorc,

quand elle y pcnsait, ses rcgrcts et su douleur.

Si oncroyait, apres la <lcst1·uctionde lagrande

arrnéc el avcc une moilié de nos forces cngagée

en Espflgnc, si on croyaiL pouvoir vaincrc

l'Europc cnticrc, l'Autriche compl'Ísc,

ª"

moins

fallait-il, dans l'intérctdclaprochainccampagnc,