LES COHORTES. -
JANVIE"
1815.
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prodigieux génie d'organisntion dont il avait
donné tant de prcuves. Des qualrc )ll'incipalcs
rcssourccs dont il pouvait disposcr, et s'élcvant
ensemble
a
500 millc hommes, dcux étnicnt
déja rénlisécs, la couscription de 1813 et les
cohortes. La troisicmc , eelle des cent millc
hommcs pris sur les <1uatrc dernicres classcs,
pouvaiL ctrc obtcnuc en févricr. QuanL
a
la r¡ua–
tl'iemc, Ja eonseription de 18H , il suflisait de
l'oblcnir daos le couranL de l'nnnéc, puisc1u'cllc
n'élait destinéc qu'a rernplacer dans les dépóls
la conseription de 1815, qui allail clre vcrséc
en enticr dans les bntaillons de gucrrc. Voici
eommcnt, avecces rcssources, Napoléon rccom–
posa son arméc.
Aprcs s'ctrc fait illusion un momcnt sur ce
qui restait entre la Vistulc el l'Oder, il était
maintcnant parfaitcmcnt éclairé, et savail qu'il
ne pouvait comptcr que sur quclqucs débris,
eonsislant surtoul en eadrcs. 11 ordonna done
qu'on ga1·dat su1· l'Odcr sculement un eadrc de
eompagnic par 100 hommcs, el un cadre de ba–
taillon par 600 hommes. TouL le reste dut ctrc
rcnvoyé en Francc. Memc en se réduisanl de la
sorle,
il
n'y avait pas de quoi formcr un balail–
lon par régimcnt, bien que les régiments de la
grande arméc comptassent au départ cinq balail–
lons de gucrrc préscnts au drapeau. Ce prcmicr
bataillon était destiné 1composer cxclusivcmcnl
la garnison des places de l'Oder. QuanL
a
cclles
de la Vistulc, telles que Dantzig et Thorn, clics
se trouvaicnt déja bloquécs, el clics avaicntd'ail–
lcu1·s
rc~u
des divisions cntieres, tclles <¡uc les
divisions Grandjcan, llcudelcl., Loison. En ra–
massanl lout ce qui se préscnla de soldats crranls,
et rcntrant les uns aprcs les autrcs, on pul 1
peine complétcr un bataillon par régimcnl. On
renfor~a
ce bataillon, en y adjoignant les com–
pagnies <l'infantcric qui avaicnl été mises en
gal'nison sur les vaisscaux. On se souvicnl sans
douleque Napoléon avait pl'is dans les bataillons
de dépól une compagnic d'infantcric, ponr la
placer
a
demeurc sur chaque vaisseau de haut
hord. En généi'al, e'étaicnt des soldais de lrois
elquatrc ans de servicc. Héduit a fairc rcssourcc
de louL,
il
ordonna de mcltrc
a
terrc ces com–
pagnics, et celles qui élaicnt sur l'Escanl et
le
1Cenomhredc5G régimcutsd'iufantcric pa1·ait1·a ¡1cul-Clrc
bien pcu considérohlc, comparé
:w
totalde la gr:wdearmCc,
qui élnil,<l\'Ons·no11sdi1
1
1lc(il2millchommcs
saus lcs Aull·i–
cliicns.Mais il s'cxplir1uc1"<1facilcmcnt si 011 son¡;c <1u'il s'a¡;iL
icisculcment tic la
portio11
de Jugraude
année
qui 11énCtra
ll:iusl'inléricurdcla nussic, quelcuombrc dcshatuillons tic
Tcxcl furent ncheminées immédiatemcnt sur
l'Odcr, pour ctrc incorporécs · daos les pre–
miers bataillons, dits des places de l'Oder.
Ce premier bataillon
a
peu 1n·cs refait dans
chaquc régimcnt, on rccucillit ce qui i·rstait des
cadrcs des nutres bataillons, et on lc réuuit par–
tie dans l'intéricur de l'Allemagnc, parlicsur le
Uhin. Les régimcnts fran9ais de l'armée dc'nus–
sic élaicnt au nombre de trcnlc·six 1, donl seize
au corps de Davoust (le I"), six au corps d'Ou–
dinoL (le
2'),
six au co1·ps de Ncy (le
5•),
huit au
corps du princcEugcnc (le
4•).
Napoléon décida
que le 1
d
corps scrait réorganisé
a
scizc régi–
mcnts et rcslcrait sous le marécbal Davoust; que
les 2• et5•corps, confondus en un scul de douzc
régimcnts, scraicnt réorganisés et confiés au
maréchal Viclor; que le 4' enfin, cclui du prince
Eugcnc, scrait réorganisé en Bavierc. Les corps
du maréchal Davoust el dn maréchal Viclor de–
vaicnt comprcndrc par conséquent vingt-huit
régi111cn1s. Napqléon voulut qu'on rclint a Er–
furt le cadrcdes scconds bataillons de ces vingt–
huit régi1ncnls, cxpédia sur·lc-champ legénéral
Doueet pou1· les commandcr, et
fit
partir des
dépóls, en conscrils de 1815 déji1 inslruits, de
quoi portcr ces vingt-huil bataillons
a
800 hom–
mcs cliacun. La place <l'Erfurt étail alors une
posscssion
fran~aisc,
pourvue d'un immensc mn–
léricl, et le catl1·c employanl 1 vcni1·
a
Erfurt le
tcmps
<JUC
JCs rCCC'UCS mctlaienl
a
s'y rendrc de
lcur colé, la réorganisation se faisail 11 moilié
chemin, des lors moitié plus tót, el moitié plus
p1·i:s du théatrc de
la
gucrrc. Napoléon avail
cnvoyé des fonds pour indcmniscr les oflicicrs
qui avaicnt toul pcrdu en Ilussic, pour lcur paycr
lcur solde arl'iéréc, et lcur procurcr ainsi qucl–
qucs consolalions. Aussitót ces balaillons rcmis
en état, ils dcvaicntjoindrc sur l'Elbc, les uns le
maréchal Davoust, les autrcs lemaréchal Viclor.
Les cadrcs des lroisicmcs, quatricmcs et cin–
quiemcs balaillons dcvaicnt vc11ir se rccrulcr
sur le ll.hin, avee les hommcs plus forls, mais
point cncore inslruits, des <1ualrc classcs anté-
1·icures. Par conséqucnt, ces dcrnicrs bataillons
ne pouvaicnt. pus Ctrc réorganisés avant trois ou
quatrc mois. J,c projcl de Napoléon élail d'cn–
voycr au moinsdCsqu'il pourrniL lcurs lroisiCmcs