Table of Contents Table of Contents
Previous Page  489 / 570 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 489 / 570 Next Page
Page Background

LES COHORTES. -

JANl'!ER

'1815.

4i5

défection du corps prussien, et en voyant les

manifcstations de sentimenls que cct événemcnt

provoquait chcz les habitants de Ko:migsberg,

on

n'hésita plus

a

quiltc1· cette villc, et

a

renon–

cer

a

la Jigne du Niémen, qui avait cessé d'en

él.!le une dcpuis que ce fleuve était gelé, et que

les Russes le passaient ,de toutes parts sur Ja

glace. Disputer le tcrrain n'cüt serví qu'it faire

égorger nos dix ou douze mille malades, nombre

que la mort diminuait saos ccsse, mais que réta–

blissait continuellemcnt l'arrivée successive de

nos trainards. On pouvait en se retirant conficr

ces précieux restes sinon

a

Ja bienveillancc, du

moins

a

l'honncur de Ja nation prussicnne. On

Jaissa des infirrniers et des médecins it nos

malades pour les soigncr, des fonds pour lcur pro–

curer des vivrcs, car il ne fallait plus rien espércr

tic la bonnc ''olonlé des P1·ussicns, el se tc11ir

pour bien hcureux de n'clre pas égoq;és par le

pcuplc furicux de Krenigsbcrg. On sorlit cnsuilc

de ccttc capilale de Ja Vicillc-Prussc.

Le mnréchal Ney fut encore chargé de formcr

J'arricrc-garde avcc Ja division Heudclct, el avcc

dcux mille hornmes reslant de la division Loison.

11

se mit en marche su1· füaunsbcrg, Elbing et

Thorn. Commc Je froid avuit dimioué, cornmc

on trouvait des 1•ivres , comme les bandes de

nos traiuards s'étaient pcu

¡,

pcu écoulées, et

c¡u'on n'avait plus Ja contagion de Ja débandadc

a

cruindrc' on put marchcr en ordre ' pré–

cédé des étals-majors sans troupes qui avaicnt

grande h:\tc de rcgagncr Ja Vistulc.

On avait été si prcssé de quitter Krenigsbcrg,

qu'on ncs'.étaitpasoccupédu maréchaJMacdonald,

faissé

a

Tilsit,

a

vingt licues de Krenigsbcrg,

cntouré d'enncmis, et n'ayant avcc lui que scpt

ou huit millc Polonais, fidcles rnais cxténués.

11

demandait it grands cris qu'on l'attcndit; car,

réuni

a

Jui, on aurait cu quinze ou scize millc

hommes, et on aurait pu se fairc rcspcctet" Ses

letlres, qui devaicnt allcr chcrchcr Murat déj1t

transporté

a

Thorn, dcmcurercnt sans elfel. On

marcha ainsi jusqu'au 15 janvicr, chacun ne

pensant qu'it soi, les restes <le l'ancicnnc a!'ll1éc

se retiran! par délachcmenls de cinquanle ou

cent hommcs, obligcant les habitants it Jcur

donncr des vivrcs quand ils étaient les plus forts,

rnournnt de faim ou de froid quand ils n'avaicnt

ni force ni argent pour se fairc écouter, et les

dcux scules troupes organisées qui subsistassent,

la division Grandjcan sous Macdonald, In dirision

Heudelet sous Ney, cbcminanl

a

dix ou quinzc

licues l'une de l'autrc.

Heureusernent les Prussiens, auxquels on avait

laissé en Icor Jivraut Krenigsberg une proic fort

capable de les occupcr, lesRusscsquiétaicntcxté–

nués, et que Macdonald et Ncy rudoycrent plus

d'une fois, ne nous poursuivireot pns asscz vite

pour nous cnveloppcr. Vers le milieu de janvicr

on arriva sur la Vistule, et on se jeta daos les

places que Napoléon avait largcment approvi–

sionnées. Le général Rapp avait devaneé J'arméc

a

Dantzig.

11

restait dans cctte villc un ramassis

de cioq

a

six mille hommcs de toutes nations el

de toutes armes.Mural y envoya, outrela division

polonaisc Grandjean, cellc du général Hcudclct,

etcequi restaitdeladivision Loisoo. llapp cutainsi

sous la main environ 25 mi lle hommcs valides.

JI

avaitdesgrainsctdcsspiritucux enabondancc. JIfit

avcc sacavalcrie une battuc dans l'ilc de Nogath,

ramussa bcaucoup de troupcauxctdc fou rragcs, et

s'cnfcrma cnsuitedansles vastcsouvragcs de

Dnnl~

zig pours'ydéfenclrcjusc¡u'1tIndernicrccxt1·émité.

Sur le conseil pcrsévérantdu maréchalDavoust,

on assigna sur la Vistule des points derallicmcnt

aux divcrs corps de l'ancicnnc al'!née. Les cadrcs

de ces corps durcnt se rcndi·c les uns

¡,

Danlzig,

Jcs nutres

i1

Thorn,

lt

Maricnwcrdcl', 3 Maricn–

bourg. TouL solclnt qui arl'Ívait, clcmandanl du

pain et des vclcmcnl.s, dcvait clrc cnvoyé

lt

son

dépót dans ces places. Aprcs quclqucs jours il y

avait 1,500 hommcs cnviron au

·I"

corps, colui

de Oavousl, et un nombre propot•tionné dans

le 2°, cclui d'Oudinot, Je 5', cclui de Ncy, le 4•,

cclui d'EugCne.

Le qua1·Lic1· général étnit établi

a

Thorn. Apres

y etrc demcuré dcux ou trois jours, Murat ne

crut pas mcrnc pouvoir s'y ar1·clcr. En elfet, les

divisions Heudclct, Loison et Grundjcan ayant

élé jclées daos la place de Dnntzig, il ne rcslait

plus, pour accompagncr le quarlicr géné1·al et

l'immcnse qunntité de drapcaux qu'on y avait

réunis potu· les sanvcr, que dix millc hommes

saos ensemble el sans cohésiun. Ces dix millc

homrncs comprcnaicnt ·l ,800 rccrucs qu·on avait

rcncotit1·écs en roulc, et qui étaicnt destinécs au

corps de Davousl, ·l ,200 hornmes d'élite napo–

litains,

1.,000

Bavurois partís réccmment de Jeur

pays pour rccrutc1· l'arméc bavaroise, enfin

5,000 homrucs de

Ja

gardc impériaJc,qui s'étaient

peu

a

pcu rnlliés depuis Krenigsberg, parmi les–

qncls se trouvaient un millic1·d'hommes

a

chcval

et douze pieccs d'arlillcric. Le général Gérard

qni commandaiL ce rassemblcmcnL, se scntant

trop pressé aux environs de Tborn, s'élait préci–

pité sur l'cnncmi avcc son éncrgic ordinaire, et