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LES COllORTES. -

JANVIElt

1815.

511

Lous les sotwcni1•s, l'aim:rnt commc sa rclioion

rnaternelle, sachant ele que! prix clic était pour

les ho111mes, et résolu

a

la cléfrndrc et ¡, la fai1·e

fleurir' - C'cst en ce point surtout que Napo–

léon fut hcnrcusemcnt inspiré, et produisit une

vil'e impression sur le ponlife. - Supprimez, lui

disait-il, entre nous, eette mine diffieullé tle la

souvcrninclé tcmporelle, supprimez·la, et vous

vel'l'CZ ce que, vous

el

moi,

libres de

ces cunuis,

nous ferons pour Inreligion

!... -

Et

alor·s il luí

montrait l'Églisc gwuaniquc délruitc, privéc de

ses biens par l'avidiié orclinairc des princes allc–

mands, n'altcndant et ne pouvant obtcni1· son

rélablissemcnt que ele lui scul ; l'Églisc ele llol–

lande, l'Église eles provinccs hanséatiques, pou–

vant Ctrc nonpas mainlcnucs, cnr elles n'cxis–

taicnt plus clepuis clcux siceles, mais restaurécs ;

unsicgc catholiquc, ¡rar cxcmple, 11 larcillcd'ctre

rélabli

a

llambourg;

l'l~glise

cspagnole, l'Église

italicnne actucllcmc11t clélruitcs et ayant besoin

d'un sauveur, lout cet univers chrétienenfin dé–

pendant de !'cmpereur des

Fran~ais,

ele sa vo–

lonté puissante, et pres de reuailrc ou de s'a–

néantir, sur un molde sa bouche

!

Eh bien, ajou–

tait-il, réconcilié avcclc Pape, renclu nu rcpos par

la paix europécnuequi nepouvait tarcler, n'ayanl

plus

a

débattrc avec

le

pontife ele vulgaires inté–

rc\ts de terriloire, dignes 1 peine cl'oeeuper eles

princesdequatricmeordre,muisnullementlechef

de l'Eglise unil'crselle el lechef del'Empirc fran·

~ais,

il s'uppliqum1it

a

faire

a

la rcligion plus de

bien 11ue ne lui enav:dt fail Charlemagne. En pré–

senccd'un te!arcnir,comment cliscutcr,eomment

hésiler

!

La Providcnce avait choisi un punlife

doux, verlueux, moclcslc, pou1·rcndrca lareligion

la pureté, le désinlfressement des apótrcs,et avec

leurdésintéressement lelll' inllueneesur les:\mes,

ellui,hommedeguerre, habitué

a

vaincrélescliffi·

eu!Lésdelatcl'l'e, pour opérercetle révolutionsans

quelarcligion en lüt affaiblie, de manii:reaucon–

Lrairc qu'elle gagnot en puissance morale tout ce

qu'elle pcrdrail en puissance maléi'iellc

!

L'excellent Pape,

a

qui

011

avait souvent écrit

ou dit des ehoses semblablcs, maisqui n'avaitja–

mais enteudu personne les cxp1·imer avec lacha–

leur, l'éloquence, l'air de persuasion que Napo–

léon

y

apporlait, le Pape était sécluit, vaineu , et

se disait qu'en effet beaueoupde choses étaient

changées, que beaueoup changeraient enco1·e,

que vraisemblablemcnt la puissaner. trmporclle

des papes était une deces ehoses dcstinécs

il

finir,

nrnis que, Napoléon aidanL, r.lle n'cmp01·1erait en

clisparaissant aucnn des appuis de Ja rcligion,

aucun de ses moycns cl'inllucnce. C'était un sa–

crifiec lout matfricl

a

fai1·e dans l'intérc\t de la

religion clle-111c\mc, el c'élait des lurs :rete ele

désintfrcsscmcnt et non de J'niblcssc, :rete hono–

rable et non pas honlcux, que ele consentir aux

arrangcmcnls p1·oposés

!

11

plaidail ainsi en son

cccur nvcc Napoléon, el puis, quan<l il fal!ait se

décidc1', il lombait dans <les pcrplcxités insur–

lllOnlables.

Apres trois ou quatre juurs de ces c11l1·eticns

répétés, Napoléon fit comprcndre au Papr. qu'il

follait en finir, et commc la réd:iction touchait le

pontifc a'u moiusautant que le fond des cl10scs,

il luí prolllil de tl'OUl'Cr une forn1cqui n'évcille–

rnit en ricn ses scrupulcs,

el

ne chargcrait sa

mémoire d'aucun poids cliffieile

1i

porler. Kapo·

léon manda tout de suite un de ses sccrétaires,

et011 se mit 1 l'reuvrc. Ce qui coúlait le plus

a

Pie VII, c'était <le 1·ceonnait1·e la prise de pos–

session du patrimuinc de saint Pierre par une

puissanee quelconquc, et d'en faire l'ahandon

formr.I par l'acccptation d'un établissement hors

d'ltalie. Napoléon trancha ccltédiffieulléen con–

venant r¡u'on ne parlerait ni de l'abandon ele

Home, ni de l'établisscmcnt 1 Avignon, mais de

l'existen•e inclépcnclante du Saint-Pi:rc, et

<l

u

libre excreiec de sa puissancc pontificale au scin

de l'Empirc

fran~ais,

commc s'il élaiLdans ses

proprcs Etats. En conséqucncc, on adopta le

tcxtesuiranl :

S" S"inlcté excrcern

fo

¡iontifiwt

en Frcmce et dans

le

royrwme

1l'llalie, ele

111

111c111e ·11uwiii'c el

etvec les

111émes

/'armes que

ses

¡irédécesswrs.

11

fut seulcment cntendu que ce

scrait

a

Al'ignon et non ailleurs.

11

ful ajoulé

cnsuitc en termes furrncls que le Pape rcccvrait

aupri:s de luí les an1bassadcu!'s des puissanecs

chrctiennes, rc\'cLus de la plénitudc eles lll'ivi–

légcs diplolllatir¡ues, t1u'il rccou1•rcrait la jouis–

sance et l'aclmi11ist1':1tion des bicns non vendus

clans les Élals 1·onrnins, qu'il touehcrait dcux

millionsde revcnuencléclommagcment des bicns

aliénés, qu'il nonunerait i1 tous les siéges suhur–

bicaircs et

¡,

dix én!ehés qui srraient désigués

plus lard, soit en Franec, soit en ltalie; 1uc le

anciens évequcs titulaircs tic !Úat romain con–

serve1·aient lcur t.il1·e sous la forme d'évcehés

in

¡ietrtibus,

et joui1·aient d'u11 traitcment égal au

rcvenu de lcur siége; que le Pape aurait auprcs

de luí les cliverses adrninist1·ations composanL la

chaneellerie romaine; r¡ue l'Empcrcur et le Pape

se conccrtcraicnt pour la création de nouvcnux

siéges calholiqucs, soit e11 Hollande, s·oit dans les

<lépartcmenls hanséatiqucs (clause

a

laquclle le