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LE

CONCILE. -

rn1•

ISH .

41

tcls, ccssation de la persécution des prClrcs, et

mille aulrcs bicns précicux, Napoléon en disanl

le concordat aboli , scmblait annonccr implicilc–

mcnt que loulcs les gnrantics donnécs

a

la rcli–

gion, au culle, aux prclrcs, scraicnt abolics du

mémc coup, et qu'a l'égard de ces choses on pou–

vait rcvoir tout ce qu'on avait vu. Aussie.spérait·

il produirc et produisait·il un grnnd cfTct en

proclamant le conco1·daL aboli, dans lecas

la

nouvcllc clausc rclative

u

l'institution canonique

ne serait pas acccptéc.

Si les trois envoyés trouvaicnl le pape plus

trailable qu'il n'avait paru l'elre jusqu'ici, ils

étaic11L autorisés par Napoléon

a

étcndre pcu

a

pcu l'objet d'abord rcstreint de leur mission,

it

parler au saint-pcre de la situalion du saint–

siégc' de l'établisscrncnt futur des papes, et

a

s'avancer mémc

jusqu,a

signer avcc lui une con–

vention pro1•isoire sur ce sujet. Les condilions

devaient clre les suivanlcs. Le pape pourrait

it

son gré rési<ler

a

Rome,

a

Avignon ou

a

Paris,

dans une seule de ces résidenccs, ou dans toutcs

les trois allcrnatil•cmcnt. Un élablisscmcnt ma–

gnifique lui scrait assuré aux frais de l'Empirc.

Le pape y jouiroit de dcux millions de rcvcnu,

sans •ucunc des charges de la papauté, car les

cardinaux et lous les ministres du gouvcrnc–

ment spiritucl scraient richcment cntretcnus par

le trésor impérial. Le pape aurait la faculté de

rcccvoir des ambassndcurs de toutcs les puissan–

ccs, et d'cntrctcnir des rcpréscnlants nuprcs

d'cllcs.

11

serait cnticremcnt libre dans le gou–

vcrncmcnt des affaircs spirilucllcs, et ne rclcvc–

rait

a

cct égard que de sa propre volonté. Tout

ce qui pouvnit contribuer a la prospérité'

a

l'é–

clal, a la propagation du catholicismc

scrail.ou

maintcnu, ou étcndu, ou rétabli. Les missions

étrangCres seraient restaurées avcc tout l'appui

du norn de la Francc. t es pcres de la tcl'l'e

sainlc scraient protégés, et les Latins rcmis dans

tous les honncurs du cultc

a

Jérusalcm. Mais

a

cct élat somplucux, auqucl il ne manquait que

l'iudépcndancc, Napoléon mctlait une condilion.

Si le pape préférail larésidcncc deRomc, il prc–

tcrait

1

l'Empercur le scr.mcnt que lui prclnicnt

tous les prélats de son Empirc, ce qui cnlrainait

évidcmmcnt l'nbandon par le papedu palrimoinc

de saint Pierre, et si cclte condition lui répu–

gnait trop íortcmcnt, etqu'ils'aceommodat d'Avi–

gnon, il promcltrail simplcment de ne rien fairc

contre les príncipes conlcnus daos la déclaration

de

1682.

Ainsidone, s'il s'agissait derctourncr

1

Romc,

scrmcnt qui entrainait J'abandon des États ro–

mains

ii

J'Empire, s'il s'agissait de vivre libre et

bien doté

a

Avignon, reeonnaissancc eles lihcrlés

gallicanes, telles élaient les conditions queNapo–

léon cxigcait pour fairc cesser

la

captivité de

PieVII et lui accoreler un étahlisscment magni–

fique mais clépcndant. Les trois cnvoyés étaicnt

sccrctement munisdes pouvoirs nécessnires pOlll'

signcr une convcntion sur ces bases. Mais ils dc–

vaicnl laisscr ignorcr

a

toul lemonde, et surtout

au pape , qu'ils avaient ces pouvoirs, jusqu'il ce

qu'ils cusscnt la ccrtitudc de réussir dans lcur

mission, tant pour ce qui rcgardait l'institution

canoniquc que pour ce qui rcgnrdait le nouvcl

établisscmcnt de la papauté.

Commc il rcstait pcudejours entre le moment

oú Nnpoléon se décida

a

cnvoycrccllcdéputntion

et l'époque de la réunion du concilc, les trois

prélals parlirent en toutc hale, car

il

ne leur

élnit aceordé que dix jours pour rcmplir lcur

mission

it

Savonc.

M. l'archcvcquc de Tours (de llarral),

MM.

les

évéques ele Nantes (Duvoisin ),

do

Trcvcs (Man–

nay), partís sans rclard pour Savonc, y arrivc–

rcnt aussi vite que le pcrmcttaicnt les moycns ele

communication clonl on disposait alors. Lepnpc,

quoiquerésignéavccuncrarcdouceur11 unecapti–

vilé forl aggrnvéc dcpuis quclquc lcmps (il étail

sans papicr, sans plumes, sans cncrc, sans secré..

tairc, et toujours survcillé par un officicr de gcn–

darmeric), le pape scnlait néanmoinslapcsanlcur

de ses chaincs, et, bien qu'il appréhcndat ce

qu'on pouvait venir lui annonccr sur l'objet du

concilc, bien qu'il craignit, par excmple, commc

cela s'élnit vu dans <les sicclcs anléricurs, que

Napoléon n'cút réuni ce concilc pour l'y fairc

comparailrc et jugcr, il éprouva une sorle de

soulagemcnt en apprenant que trois p1•élals re–

vctus de la confinncc impérialc élaicnl cnvoyés

pou1·l'cnlrctcnir. JI savait de qucl poids, eleque!

mérilc étaicnt ces homrncs; il savaitaussiqu'ils

étaicnt conlraires aux opinions qu'on appclle en

Franec ullramonlaincs, ce qui 'équivalait pour lui

a

clrc du parti cnnemi ; mais lout cela étnit de

nuJlcconsidél'ntion U

SCS

ycux. L'irnporlant

JlOUI'

lui

1

c:cst qu'ils cussent mission de le visitcr,

c'csl qu'ils cusscnt quclquc chosc i1lui dirc. L'iu–

fortuné pontifc étail commc le prisonnicr qui

éprouvc un lrcssaillcmcnt de plaisir

a

cnlcndrc

Olll'ri1• Ja JlOl'te de

SO

priSOll, aiOl'S

ITIClllC l(ll'CllC

ne s'ouvrc pas pour lui rcndrc

la

liberté.

Pie Vil n'avail de communication qu'avcc le

préfct de Montcnottc, qui lui avait plu, commc