Table of Contents Table of Contents
Previous Page  49 / 570 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 49 / 570 Next Page
Page Background

· LE CONCILE. -

JVIN

181

l.

He111·i -Vlll, prél

ii

pousscr sa nation daus une

sortc d'iudépendance religieuse

~ui

nurait fini

par un véritablc p1·otcstantisme. Nnpoléon en

mcna~uit

souvcnt, et quand on

voyaiL

des

pféfcls

franrais adminislrant

il

llambourg et :\ Home,

une archiduchcsse épousant un simple ollicicr

d'arlillerie et donnant le jour

a

l'hériticr de l'uu

eles plus granrls cmpircs de la lor1·e, pouvait·on

allirmer qu'il

y

cut alors quclque ehosc d'im–

possible?

Telles étaic11t les raisons de ces prélats pour

uscr de ménagcmcnts cnvcrs Napoléon, bien

qu'ils déplorasscnt le dcspotisme inscosé qui le

po1·tait3 vouloirclrnngcr laconstitution du saint–

siége, et :\ rncllrc niglisc dans la dépendaneceles

empcrcurs, commc elle nvait pu

y

ctrc sous

Constaulin, et commc elle n'y était déji1 plus

sous Charlcmagne. M. Émery, le chef si res–

pecté de Snint-Sulpicc, était mort. 11 était en–

nemi de Napoléon par roynlismr, mais <l'avis

ccpcndaut que le 1·óle de l'Église était de ména–

ger César, et ccrtaincmcnt il cut partagé l'opi–

nion de MM. de ll:irral et Duvoisin. Ces mes–

sieurs, aidés du cardinal Fesch et de bcaucoup

de prélats réunis

a

Pn1·is,

ªY""~

insislé, Nt1pull'on

eonscnlil

a

envoycr

a

Savone une nourelle dépu–

talion, composéc de MM. de Bal'l·al, Duvoisin,

l\lannay

1

ponr fairc, avnnt 11ouvcrlurc du con–

cilc, une démarchc conciliatrice r1uprCs de

Pie VII.

Ces lrois prélals <levaienl parler non point au

non1 de l'Empcrcur, qui élnit supposé connailre

et pcrmotlre celle mission, s:rns loutefois l'or–

donncr, mais

au

nom

d'unc

foulc

d'évi:c¡ucs

déj;'1

réunis i1Paris

1

et désirnnt,

nvant de

se fo1·mcr en

eoncile, se conccrtcr avec le <'hefde l'Église, pour

ngir d'accord avec Iui, s'il élait possiblc. Une

trentainc d'évCqucs, aprCs avoir conféré entre

eux el avec le cardinal Fesch, avaienl écril des

lellrcs pour le saint-pcrc, dans lcsquellcs, lout

en fuisnnL profcssion de lui étre elcvoués, de

vouloir mainlenir l'unilé eatholique, ils le sup–

plinient

de

J·c11drc

la

paix l1

l'l~glisc

nwnacéc d'un

nouvcau schisrnc par la puissancc ele l'ho1111nc

qui l'avail rétablie, et qui scul pouvaiL encore la

SllU\'CI'.

M.

l'a1•chcvcque de Tou1·s, MM. les évcqucs ele

Naules etdcTrcves, dcv11icnt.rcmcllrcccs lcu.1·cs

au pnpc, et cnsuilc lui proposcr, loujours nu

nom elu clcrgé

frnn~ais,

prcmii:1·cmcnt de <lon–

ncr l'inslilulion eanonique aux vingt-scpt prélats

nornmús ¡rnr l'Empc1·cur, afin de !'aire cesscr la

viduilé d'un si grand nomlire d'Egliscs,

el

ele

metti·e un lor111e aux conílils soulcvés p111· In

créntion des vicaircs

cnpitulai1·cs,

sccomlcme11t

el'ajoulcr au concorelat une clause 1·elalire :\

l'iustilution cnnoniquc.

11

n'y avail pe1-so11ne

cl:ins le clcrgé 11ui ne fUl f1•appé de l'usage alJ11sif

que pouvnit foi1·c un pape tic Pi11sliLulion c:wo–

ni<J11e, en !n refusant

ii

dessujcts elont il

110

eon–

tc tnit l'idonéité ni sous le rnppo1·tdes

mccu1·3,

11i

sous celui dtt sa\'oil', ni sous cclul de l'01'Lho–

doxie, nrnis dont il voulait punil' ou contn1ricr

ou contrnindrc Je sou\'Crain, en nrrCtant dans

ses Étals la marel1e des affoircs religieuscs. Elle

élail UCs lors unearme chrns ses mains pour sntis–

faire un ·rcsscnlimcnt ou servi1· un

int.L~l'Ct.

Les

trois prélals envoyés

a

Savone elevaicnL done

Jll'opose1· une clause d'aprcs laquelle le pape

serail obligé de donncr l'institution <lnns

un

cspace de trois mois. s'il n'avnit

ü

faire valoit·

nucu11c raison

cl'indignité

contrc les sujcts

choi–

sis. Ces lrois moiscxpirés, le n\ét.ropolitnin, ou

i1

son défaul le plus ancien prélt1Lele la provincc

ecclésiaslique, scraiL aulorisé :\ conféi·cr l'insli–

tution

cano11i1p1c.

Si <J11clquc ehosc peut prouvcr

¡,

que! poinL

l'Ílglise fran9aise, si cmpressée dcpuis

a

sac1·ilicr

nu sainl-siége jusqu'il ses lraditions nationnlcs,

a

été

dnns ce siCclc inconsistuntc clans ses opi–

nions, c'csl nssurément ce qui se passnit ici. Ce

n'élaicnt pas sculcment lrs morlfrés du clergé,

portés

ü

lransigcr nvec Nnpoléon, qui étairnl

cl'avis <le

pré,•eni1·

l'us~lgc

abusif qu'un pape pcut

fail'e de l'instilution canonique eL de li1niler

sous cu rapport les prérog<1tivcs du sni11L-siége,

c'ét;iicn t

rnCmc les plus

f'ougucux cnncrnis de

Nnpoléon. c'étaient eles prélats, ardcnts roya–

listes1 qui allaicnt s'cxposcr bicnlOt

t1

Ctrr, cnfcr–

més

a

Vincennes. Or il suílll de l:i plus silllple

l'éllcxion po111· apc1·cevoi1· toule In faiblcssc de

doctrine qu'une tclle cr1·cu1· supposail <lans le

clcrgé ele ccLtc époque.

S"il y a une clisposition qui soiL confo1·111e ""

bon scns,

¡,

la politique, aux droils rcspeetifsde

l'il¡;lisc el de l'État, c'est i11conteslableme11t ccllc

qui

confCre le

clioix des

éVC1¡ucs

nu souvcl'ni11

tcmporcl tic cJrnquc pnys, et la

co1llirJ1Jalio11

de

Ce ehoix a11 chef de J"ÉgJise universelle,

SOllS

forn1c d'instit.ution cnnoniquc. Un pouvofr tel

<JUCcelui des évcc1ucs ne saurait en cffcl

¡H·o–

vcnir fJUC <le

dcux autorités, du souvrrain lc111-

porel d'ahor<l, car scul il doil conffrcr des

pouvoirs cllicaccs dans l'étencluc clu Lcr1·itoire

nationnl, el scul d'ailleu1·s ilpc11lj11gcr clu mérite

des sujctsdn11sJe pays oi1il gouve1·11c ; el sccon-