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LIVRE QUARANTE ET UNIEME.

dement du souverain spirituel, qui doit inter- des deux,

il

fallait revenir

a

toutesdeux, et des

venir pour s'assurer si les sujcts nommés sont en lors rétablir l'éleetion. C'était fairc rélrogradcr

conformité avcc la foi catholique. Sans l'inter- les sicclcs et la raison elle-mcmc.

vcntion de la prcmiere autorité, l'État n'est plus

On demandait par conséquent une étrangc

maitrechez lui ; sans l'intenention de lascconde, eonccssion au pape en exigeant de lui l'abandon

l'unité eatholique est en péril.

11

cst bien vrai de l'institution canonique.

11

est vrai qu'il ne

qu'un pape peutabuserdel'institution canonique, s'agissait pas de la lui eontestcr en prineipc,

comme un souverain tcmporel peut abuscr aussi puisque le pape avait trois mois pour instituer,

de la nomination. L'un el l'autre abns sont pos- et qu'il pouvait refuser l'institution par des rai-

sibles, et se sont produits dans des tcmps !na]- sons d'indignité. Mais de ces raisons, qui devait

heureux, clont pourlant l'Église et l'État sont ctre le juge en définitivc? Évidemme1it l'Empe-

sortis sans périr. Mais la destruetion du double reur, dans le projct proposé, puisque·, s'il insis-

lien qui raltaehc les pasteurs au chef de l'État et tait, le métropolitain devait finir par institucr.

au chef de l'Églisc, scrait le renversemcut du Des lors l'institution éclrnppait au pape. Mais en

beau systeme qui dans l'étendue ele la ehréticnté ce momcnt tous les csprits étaicnt .vivcment

a pcrmisqu'il cxistat elcux gouvcrncrncnts a eóté frappés de la destruetion de l'Églisegermanique

l'un de l'autre, sans choc, sans confusion, sans par la v·acanee ele presquc tous les siéges, clu

empiétemeut, gouvcrnement rcligienx chargé dangcr qui

mena~ait

l'Église

fran~aisc

par la va-

d'élcvcr les <imcs v.crs Je

cicll

gouvcrncment civil

canee d'un qunrt des siégcs cxistanls, et cnfin

chargé de les plicr i1 tous les dcvoirs de la so- du spcetacle de Pie VII faisant de l'institution

ciété polilique.

canonique une arme défensivc dans une cause

Les partisans de l'opinion conlrairc, profcssée assurément trcs-légitimc, mais une arme aprcs

en ce momcnl par Napoléon, qui al'ait pensé tout, et pcrsonne n'était disposé

a

accordcr que

autremenl

il

l'époquc du concordat, faisaient l'institution put ctrc nutre cl1ose qu'un moycn

valoir les ancicnnes traelitions, et rappelaicnt de maintenir l'u11ité de la foi, en repoussant eles

les prcmiers te111ps de niglise, ou le pape n'in- prélats indignes sous le rapport des mreurs, du

stituait pas les évéqnes, car en Franec la faculté savoir ou de l'orthoeloxie.

de les instilucr n'al'ait été reeonnue au sainl-

Ce qu'il y aurait cu de plus sage, c'cut été de

siége que par le concorelat de Franqois I" et de chcrcher 11 obtcnir clu pape, de sa douceur, de

Léon X. A cela il y avail une réponsc fort sim- sa prudcnce, l'institution des vingt-scpt prélats

ple, c'est que si le concorelat intcrvenu entre nommés par l'Empercur, de la luí demnndcr

Léon X et

Fran~ois

I" avait reconnu au saint- dans l'intéret de Ja religion, et de n'cxiger de lui

sirge le pouvoir d'institucr,

il

avait aussi re- aucun sacrifice;de principe. Ala vérité, il se scrait

connu 1 la 1·oyauté le pouvoir de nommer, et si désarrné pour le présent , mais désarmé d'une

on remontail plus haut encore , on ne trouvait armedangcreuse, car Napoléon s'emportant pou-

pas plus le chef de l'Étal nommant les él'équcs vait briser et cette arme et

~icn

d'autrcs encore,

que le pape les instituant. On trouvait la sim- et en ''cnir

a

J'égard de l'Eglise aux dcrniercs

plicité des temps prirnitifs,c'est-a-dire les fieleles extrérnilés. Or on ne prévoyail alors ni Moscou

élisant leurs pasteurs, et le métropolitain les

ni Leipzig, et ce n'était pas d'ailleurs dans le

eonsacranl. Avcc les siceles ces pouvoirs avaienl elergé que se trouvaient des poli tiquesassezclair-

été peu 1 peu déplacés: la faculté cl'élire avait voyants pour dcvincr ces grands changcments

été succcssivemcnt transportée des fielclr.s as· ele fortune.

11

aurait done fallu arracher 1 PieVII

semblés aux chapitrcs, des chapitres aux rois, une concession de fait , non de principe, en lais-

et la faculté de confirmer l'élection, elans rin- sant le tcmps et la raison agir sur Napoléon,

tércL rcligici1x, avait élé transférée du simple ponr l'arrangemcnt général de toutes les affaires

métropolitain

11

celui qui était le métropolitain

de l'Église.

clu métropolitain , c'est-a-dire au pape. C'est

Quoiqu'il en soit,les prélatsquiavaicnt chargé

clans un g1·and inlérél moral et religieux

qu.il

les trois cnvoyésdeparieren leur nom appuyaient

en avait été ainsi, car il faut reconnaitre que de la clause aeldilionnclle au concordat autant que

nos jours l'élection appliquée

~

la nominalion Napoléon lui-mcme. Quant

a

lui,

il

mettait Je

eles é1·cc¡11es produirait d'étrnngcs eJTets. On ne maintien du concordat

a

ce prix, et eomme on

pouvnit done pas plus revenir a l'unc de ces s'étail fait de ce mot

concordat

une sorte de mot

traditions qu'a l'autrc; si l'on revenait a l'une

1

magique qui signifiait : rétablissemcnt des au-