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LI! CONCILE. -

Jm•

1811.

57

contre les dogrncsde l'Église, voulant tout laisscr

commc dans le passé sous le rapport du spiriluel,

favoriscr rncmc le développcment de la rcligion,

¡¡

n'avait point

a

craindre un schisme.

11

cspérait

bien que les afTaircs religieuscs élant tirécs, par

Ja régularisation de l'institution canonique, de

l'ornicre ou elles étaicnt vcrsécs pour ainsi dire,

le pape captif, voyant tout allcr, et allcr bien

sans son concours, sans sasouvci·aincté , finirait

par accepter la nouvcllc situation q11'on lui avait

proposéc.

Le mode de nomination et d'institution cono–

nique des évcqucs n'étant point uniforme dans

les difTérents pays , et surtout ayant varié avcc

la marche des sicclcs, soulcvait une qucstion de

discipline localc qu'un concile national po11vait

résoudre,pour la Frunceet I'Italic bien cntcndu,

et cette solution suffisait

a

Napoléon, car le.pape

était alors dépossédé de !'arme don! il se servait

pour tout arretcr.

Par ces divcrscs raisons,

il

fut convenu que

I'on formerait un concilc composé des ércqucs

d'Italie, de Frunce, de Hollandc, d'une partic

de l'Allcmagne, ce qui constituerait une asscm–

blée des plus vastcs et des plus majcstucuscs,

q11'on le réunirait i1Paris, au commencemcnt de

juin, et qu'on lui sourncttrait le graveconflit qui.

vcnait de s'élcver entre le pouvoi1· lcmporcl et

l'Églisc. La qucstion devait

et.re

présentée dans .

un mcssage impérial

a

peu pres daos les termes

suivants.

Napoléon, en arrivant au gouvernemcnt de

la France, avait trouvé les aulels rcnvcrsés, les

ministres de ces autcls proscrits, et il avait relevé

les uns, rappcléJes autres.

11

avait employé sa

puissance

a

vaincrc de rcdo11tablcs préjugés nés

d'une longuc révolution et de tout un siccle

philosophiquc; il avait réussi, et, par lui réta–

blic , la rcligion catholique avail rcílcuri. Des

faits nombrcux et patcnls prouvaicnt quedepuis

son avéncmcnt au tróne

il

n'avait pas

été

com–

mis un scul acle conlrairc

¡\

la foi , tandis qu'il

avait été pris une multitudc de mesures po_ur

protégcr la religion et l'étcndrc. A la vérité, un

fücheux dissentimcnt s'était manifesté entre le

pape et l'Empcrcur.

Napoléon, comptant l'llalic au nombre de

ses conquctcs, avait

~oulu

s'y établir solidcmcnt.

Or , dcpuis qu'il avait ramcné le pape

a

Romc,

ce q11'il avait fait memc avanl le concordat , il

avait rencontré dans le souvc1·ain tcmporeldes

Etatsromainsun cnncmi ouverl oucaché, mnis

loujours intrnitab1c, qui n\wnit ricnnc'gligé pour

ébranler la puissanec des

Fran~ais

en Italie. Le

pape avait donné asile

a

tonsles cardinaux hosti–

lesau roi dcNaplcs,a tous les brigands qui infcs–

taient la fronticre napolitaine, et avait voulu

dcmcurct• en rapport avcc les Anglais, les cnnc–

mis irréeonciliablcs de la France. C'était done,

non pas le souvcrain spiritucl, muis le souvcrain

lcmporeldeRome, qui, pour unequestion d'inlé–

rét toul matéricl, s'était pris dequerelle 'avee le

souvcrain temporcl

dc l'Empircfran~ais.

Etqucllc

armeavait-il cmployée? L'excommunieation,qui

étailouimpuissante, et des IorsexposaiLl'a11torité

spirituclle a la déconsidération , ou dcstructive

de tout.ponvoir, et ne lcndnit

ii

rien moins qu'ii

rcjctcr la Frunce et l'Europe dnns l'anarchir.

lci les plaintcs étaicnt facilcs, el devaicnt

tro11ver de l'écho, car , daos le clcrgé prcsque

cnlier, exccplé la portion fanatique, la bulle

<l'excommunication n'nvnit rencontré que des

improhatcurs, et , parmi les gens éclai1·és de

lous les Étals, il n'y avail pcrsonne qui n'cút dit

que la papauté avait cmployé la un moycn, 011

ridicule s'il était impuissant, 011 coupable s'il

était cfficace, et digne des anarchistes ele '1795.

C'était le premicr cas c¡•Ji s'était réalisé ,

devait-on dire cncorc, el le pape alors avail cu

rccours

il

un sccond moycn, celui de refusc1·

l'institution canonique aux évCqucs

nornmés.Or

,

il

avait déja, pour des intércts tcmporcls, laissé

périr l'épiscopat, en Allcmagnc ,

ii

ce point que

sm· vingt-quntrc siégcs gcrmaniqucs

il

n'y en

avait plus que huit de rcmplis, ce qui dcvail

(aire naitrc une grande lcnlation chczdes prin–

ccs, la plupart prolestants, de s'cmparer de la

dotation des siégcs. Le pape agirait-il de mcrnc

en Frunce? On pouvait le crainclrc, car il y avait

déja vingt-sept siégcs ''acanls, auxquels l'Empe–

rcur avait pourvu, et auxqucls le pape s'était

rcfusé de po11rvoir de son cóté en ne donnanl

pas l'instilution canonique. Or était-il possiblc

d'admettrc que le pape, pour la défensc de ses

avantagcs lcmporcls , pul mctlre l'Églisc en

péril, et laisscr périr le siiiritucl ?

L'Églisc dcvait veiller

a

ce qu'il n'en ftit pas

ainsi , et clic en avait le moycn. Le pnpc

1

en

rcfusant l'institution, avait violé le collcordat.

Des lors leconcordat était un traité aboli, et on

pouvait

a

volonté se rcplacer dans la conditiondes

anciens temps, oli le P"Pe n'inslituait pas les évc–

qucs, ou les évcqucs, élus par les fidclcs, étaient

confirmés et sacrés par le mét.ropolitain. Tcllc

était la question que l'Empercur ne voulail pas

résourlrc

a

lui scul, muis q11'il posail i1 l'Églisc