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LIVRE QUARANTE ET UNIEME.
asscmbléc, nftn 1¡u'cllc pourvtit 11 snproprc con–
scrvntion, cL 1¡11'cllc se snuv:iLdu dnngcr nuqucl
vcnait de succo111bcr l'Églisc d'Allcnrngnc prcs–
quc cnlicrc.
Lníor111c elu concilc, la qucstion 1 lui sou–
mcltrcéL:intm·rCtCcs, lcs principaux pcrsonnngcs
11ui elans les nfTaircs ccclésiastiqucs éclairnicnt
Napoléon ele lcu1·s lu111iercs, et l'aidnicnl ele lcur
conco111·s, le supplicrcnt de tcnlcr auprcs du
pape une dcrnierc démarchc, de lui cnvoycr
dcux on trois prélals de grnnd poids, pour lui
annonccr la
1·éunion
du concilc, et l'cngngcr
i1
rcndrc la ltichcde ce concilc focilc, ennelhérant
ll'~w:rncc
a
ccrlaincs solutions,
qui, une fois con–
scnticsparluilrcncoulrcraicntuncadhésion una–
nimc. On échappc1·nit ninsi
it
la tcmpclc elont on
étnitmcnncé, cton
procurer~itr1
FÚglisc Ja paix
1
la sécudté, la réconciliation avcc Je pouvoir
lcmporcl, et la fin de l'affiigcanlc cnptivité du
ponlifc.
Nnpoléon avnit déjit cnroyé i1Snvonc les
CDl'–
clinnux Spinn et Cnsclli, cL le pcu de succcs de
cctlc mission le
po1·1ait i1
co11sidércr cornmc inu-
1 ilc loutc tcntalivc de ce gc111'c. 11 croyait qne
les p1·élats réunis
it
Paris et sous sa main obéi–
raicnt
i1
ses volontés, qufü formulcrnicnt sous
sn dictée
une
clécision
qu'on
em
1
cr1·nit ensuite
(1
Savonc rcvi:tt1c de l':iuloril.é
du
concilc, et que
le pnpc n'osc1·niL pas y résistcr. Ccpendant on
insista aup1·cs de lui nvcc hcaucoup de force, et
de mnnicrc
n
l'ébranlct'.
Pa1·111i les rcclésiastiqucs dont il avait appclé
le concours,
il
y
en avnitplusicurs
d'unc
grande
nulorité, d"un véi'itablc mérite, et tout
:i
fail
dignes d'clrc écoutés. Ce n'élnit pns so11 onclc,
le ca1·dinnl fcsch, qui, placé par lni ¡,In tele du
clcq,é,
s'y cornluisnit comme son f'rCrc Louis en
lloll;1ndc,
avcc
la
bonne
foi
de
moins;
ce
n'était
pas le cardinal Maury, cnvcrs qui toulc l'l,glisc,
par jnlousic et pnr nfTcctation <l'nustérité, se
montraiL
crucllcmcnL ingrntc ;
ce
n'étnil pas
l'abhé de Prnd1, promu
¡,
l'arcitc1•cché de Mn–
lincs, et J'un deceuxauxqucls l'institution nvnit
été rcfuséc, prélat de bcaucoup d'espriL, mais
il'unc pétul:rnce
d'hnmeu!'
qui formnit
:nee
su
robe un contraste clwquant: surloul dnns un
sieclc oú l'Églisc avaiL rcmplncé le aénic par In
gravité; ce n'étaicnt pas non plus M. l'abbé de
lloulognc, éréquc de Troyes, M. <le Droglic,
éréquc de Gand, qui nprcs a\oir été les appuis
les plns ícrmcs et les plus utilcs tic N<1poléon
lors du co11cord'1I, nvaicnL passé de l'adhésion
la
plns chaudc
¡,
une irrilalion 1•iolcnlc, lrrs-
nalurcllc, trcs-Iésitimc, rnais imprudente; c'é–
taicnt M. de llarrnl, nrchc1•équc <le Tours,
M. Duvoisin, évcquc de Nantes, M. Mannay,
é1·équc de Trcves, etquelques autrcs cncorc.
M. de llarral étail un des prélals les plus
rcspcclablcs, les plus instruits, les plus 1;crsés
dans la connn·issancc des traditions de l'llglisc
frnn~nisc,
et les plus íormés au manicmcnl des
nfTaircs.
11
nvaiL été agent génét-al du clcrgé, et
jouissail d'unc
grnn~c
autorité. Quant
a
M. Du–
voisin, évCque de Nantes, nucíen pl'ofesscur en
Sorbonne, et profcsscur des plus rcnommés, il
joignait i1 une connnissanec proíondc des rna–
tiCres ecclésiastiqucs
une
linute
raison, un tacl
cxtrCmc, l':irt
de
traiter
nvcc
les
liommes,
cn6n
un 1·cnrnrquablc esprit poliliquc, esprit qui dc–
vcnait chnq\1c jour plus rarc ¡rnrmi les chefs de
l'Églisc, et qui ne -consi,tc pas dans l'u1·t de
captcr la confi:mcc des souvcrains pour les do–
mincr, mais dans ce bon scns supéricm· <¡ui a
porté l'Églisc
ii
s'adnptcr an génic des siceles ou
clic nvécu, el les lui nfoil Lrnvcrscr victoricuse–
mcnt. M.
~lnnnay,
cnlin, évéque de Trcvcs, in–
férieur aux prcmicrs, et de plus ío1'l timide, élait
néanmoins un sagc et savant homme, toujours
utilc ¡, ronsullcr.
MM. de llarrnl, Duvoisin, Mnnnay, ne cl1cr–
ehnic11t point i1s'cmparcr de Napoléon potn• lcur
nvantage p1!1·sonnel, cnr
M. Duvoisin,
notnm–
mcnl, ne
voulanl
pcrdrc aucun
muyen
de con–
tril.n1cr nubien en se faisant
soup~onncr·
d'nm–
bition, nvaiL rcfusé toules les promotions que
Nnpoléon lui avait sueccssivcmc11L ofTerlcs. Ces
prélals,
tout
en déploranl le carnctCrc
domina–
lcur de Napoléon, qui "oulnil placer l'Eglisc
dnns Indépcndancc de l'E111pi1·c, lont en élant
profondémenL nffiigés des violcnccs qu'il s'était
permiscs
cnvcrs
le saint-pCrc, éttiil d'avis toute–
fois que, puissant cornmc il était, destiné sans
doulc ¡, fontlcr une
el¡
nastic, ami de l'Églisc
quoiquc n'nyant que la croynnec d'un philoso–
phc, doné de tous lesgenres
el'
esprit,etmnniablc
quand on savait ne pns le hcurlcr, il follait cher–
clicr
i1
le cnlmcr el
i1
le diriger, nu lieu de l'fr–
ritcr par une opposilion dont l'inl<·nlion n'élait
que
lrop fncile
a
dcvinc1·, car elle 11'Ctail ni rcli–
gicusc ni encare moins lilJPrale, muis royalistc.
L'I\giisc pourdomincr nrait cmployé quch¡ucíois
J'int1•iguc;
ne pou\'ait-clle pas, qunnd il
s'agis–
saiL
non de clominer mais d'existcr, cmploycl'
Ja
pru<lcnce, nlln de dirigcr un liommc de
génic
loul-puissant ? llcaucoupdegenscl'nillcurserai–
snaicnl ele
\'OÍi'
duns Nnpoléon un nouvcl