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l,IVRE QUARANTE ET UNIEME.

désavouer 1, désavcu qui étail arrivé lrop tard a

Stockholm. Le princc choisi pour ctrc allié de la

Frunce (on vcrra bicntót commcnl il leful) était

élu.Napoléon, ennpprcnant ccllc élection,sourit

avcc une sorle d'amcrtumc, commc s'il avait

pé–

nétré dans les profondcurs de l'avenir.

11

n'cn

pnrla du restequ'avcc indifTércncc , ayanl en sn

force une foi absoluc , el rcgardant J'ingratitudc

qn'il prévoyait comme J'un <les orncmcnt• de la

carrifrc d'un grand hommc.

11

rc~ut

avec hau–

tcur et douccur l'ancicn générnl

Bc1·naclottc.

qui

,·cnait sollicitcr une approbation indispcnsnblc

en Suedc; il Jui <lit c¡u'il élait élranger a son

élévation , car sa politic¡uc ne Jui pcrmcllait pas

de s'cn mClcr, mais qu'il y voyait avcc pl:iisir un

hommagc rcndu a Ja gloirc des armécs fran–

~aiscs ;

qu'il était au surplus bien assuré que le

maréchal Jlcrnadotle, officicr de ses armécs,

n'oublicrait jamais ce qu'il dcvait a sa patrie ;

que daos ccllc confiancc il agréait l'élcction faite

par les Suédois, el que, ne voulanl pas qu'un

Fnrn~ais

fil

i1

l'élrnngcr une

figure qui

ne scrnit

pas digne de la Francc, il avait ordonné a

~l.

Mollien de Jui comptcr lous les fonds dont

il aurait bcsoin '. Aprcs ce discours, Napoléon

avail rcconduit Je nouvcl élu avcc une dignité

gracicusc mais froidc jusqu'a la porte de son

cabincl.

J.,c princc de Ponte-Corvo, qui ne songcnit

:ilors

a

se préscntcr en Sucdc qu'cntouré de la

favcur deNapoléon, av:iit

rc~u

de M. Mollicn un

million, el élait parli sans délai pour Stock–

holm , ou il avail été accucilli avce transport.

Sur.Jc

-champ il s'élait allaché i1 Jlntlcr tous les

pnl'Lis, prcnant avcc drncun un visage

difTércnt,

nvcc l'anciennc cour nffirhant la

rrnmiCrc

d'Ctrc

du vicil nrisloeralc de J'arméc clu Rhin qui se

faisait appclcr

monsieu.r

quand :iillcurs on s'ap–

pclait ciloycn ; avcc le parli libéral ccllc d'un

:incicn général fidclc i1 Ja Hépublic¡ucqu'il arait

scrvic; cnfin avcc les sccrcts partisans de

l'Anglclcrre, dont Ja classc commcrcantc était

rcmplie, laissant pcrccr toule l:i Í1"inc qu'il

nourrissnit au fond du coour contrc Napoléon,

l':iulcurclc sa fortunc.

Pour quclquc tcmps .ces rólcs si contradic–

loircs étaicnt possibles, el dcvaient réussir jus–

c¡u 'au momcnt oú ils fcraicnt place

a

un scul,

cclui d'un cnncmi ir1·éconciliabte de la F1·a11cc,

dcrnicr rólc c¡u'un déplorablc i1-pl'Opos dcvait

1

J'érris ccci tl'aprCs l:i lcllrc tic

tlé~avcu

cxil'ila111 nux

archi\'esdes

affai1·e~

é11·:111gCr1•s.

fairc réussir

u

son tour, lorsquc éclatcrait conlre

nous l'or:igc de In hainc univcrscllc. All:int au

plus prcssé, cherchani quclquc chosc a donncr

tout de suite

a

l'orgucil suédois, Je princc royal

de Sucdc, avec une précipilalion de nouvcau

venu, arnit imaginé de fairc au ministre de

Frnncc une ouvcrturc élrangc, et

1¡ui

prouvait

quclle idéc il se formait de Ja fidélité politic¡uc.

C'était J'époqucou, comme nous vcnons de Je

dirc, Napoléon préparait, mais sans se prcsscr ,

Ja ca111pagnc ele Hussic. On parlait de loule parl

d'uncgrande gucrrc au Nord. Ces bruilsdcvaicnt

bicnlót se calmcr un pcu par la rcmisc des hos–

tilités

a

1:~rnnéc

suivante; nrnis ils avaient en cct

inslanL ton le lcur intcnsilé prcmierc. Le princc

royal de Sucdc, montrant en celtc occasion un

dévoucmcnt affcelé pour Ja Frunce, dita nolrc

ministre qu'il ''oyait bien ce qui se préparnit,

qu'il y aurait bicnlól une grande guerrc, qu'il

se rappclail ccllc de ·1807, qu'il y avail rcndu

d'imporlants scrviccs (ce qui n'était ricn moins

que Yéi'ilablc, commc on doit s'cn souvenir),

c¡u'cllc scrait chanccusc et difl1cilc, qu'il faudrait

a Napoléon de puissanlcs alli:inccs, c¡u'unc ar111ée

suédoisc jcléc en Finlandc, prcsquc aux portes

de Sai11t-Pétc1·sbourg, pourrait élrc d'un im–

mcnsc sccours, mais qu'il élait pcu probablecc–

pcndanl qu'on parvint a rccouvrcr cclle pro–

vincc; qu'cn SuCdc on ne s'cn flallait guCrc,

qu'au conlrairc lout le monde rcgardait la Nor–

wége commc le dédommagcmcnt naturcl, néccs–

sairc, el

le

scul possiblc de Ja perle de la Fin–

Jandc, et, par cxcmple, que si Napoléon voulait

assurer Lout de suite Ja Norwégc

u

la Sucdc,

iJ

rncltrait tous les Suédois

il

ses picds, et disposc–

rait d'cux

a

son gré. Le nouvcau princc royal

cut la hardicssc asscz pcu séantc, aprcs avoir

olfcrl son concours, de mcnaccr de son hostilité

immé<liate, si sa proposition n'était p:is accueillic,

el de s'alLacbcr a monlrcr

it

qucJ poini il pour–

rait nuirc, aprCs avoir rnontré Uqucl poinL il.

élait capablc de servir. II Je fit mémc a1•cc un

défaut de pudcur qui avait quclquc chosc de ré–

vollant, l'hobit de général

fran~ais

étant cclui

qu'il po1·tait quclqucs jours auparavonL et cclui

qui lui avait ouvcrL l'accCs auLrónc.

Le minist1·c de Frunce surpris, ému ele ce spcc–

laclc odicux, se h<ila pourtant, vu la gravité <le

la proposition, d'cn écrirc

1i

Paris, afin que Na–

poléon lui dictnt In réponsc

u

faii·c

a

une parcillc