Lll CONCILE. - '""
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terme qui les eontcntut tous deux, et sorlir ninsi
d'cmbnrras, l'loglisc sauve, Je·pape tiré de sa pri–
son,el Napoléonsnlisfail. Pourlnnl, qu'une éLin–
celle vi11L rneLtrc le fcu
¡,
tous les sentimenls
cachés nu fond des crours, et il pouvnit en jaillir
une explosion. Personne ne s'cn doutait, et prr–
sonncdans le gouvernement de Napoléon n'était
rapnble de le prévoir.
M.
Bigot ele Préameneu,
ministre honnetc el cloux, n'avait aucunc idéc
des assemblécs clélibéranLes, et Napoléon lui–
mémc, quoique habitué a dcviaer tout ce qu'il
ig11orail, croyait,
h
en juger par son Corps légis–
latif, qu'ilviendraiL
a
bout deses él•équcs comrnc
ele ses législnLeurs muets eLappointés.
11
nes'in–
quiétait·guore
p1us
ele sondiffércncl avec le pnpc,
que d'un clilférend qu'il aurait cu a1·cc le grancl–
duc de Badc, hicn qu'il flit importuné de cettc
querelle cle ¡¡ret.res,
eomme il l'appelait, querelle
qui pour son gout clevenait lrnp longuc el. lrop
tennce. Le cluc de Hovigo sen!, quoiquc n'ayant
jamaisappris par expéricncc ce que pouvait de–
venir uneasscmbléc délihérantc, mais tres-avisé,
nya11t gagné adroiLcmcnt la conr.ance de plus
rl'un prélat, et sachant comhicn les royalistcs de
Pnris mcUaient de soin
¡,
circonvcnir les mem–
brcs du eoncilc, avait
eon~u
quelques appréhc11-
sions, et en avait foil part a Napoléon. Cel11i–
ci ayant toujours
iJ
sa clisposition Vinccnncs, ses
grenadicrs, sa forlune, el toul élourcli d'aillcurs
de l'effet JH
0
oduiL par Ja naissancc du lloi de
llome,cffcb qui égalait l'éclat de sesplusgranJcs
viétoires, n'avait tcnu aucun eomptc des craintes
qu'on avait cherché
ii
lui inspircr.
Le concilc
1
qui clcvait d'ahord <ilrc réuni le
jourdu haptcmc, ne l'ayantpas été par la raison,
vraie ou simuléc, elel'impossihilité pou1· des vieil–
lards rFassistcr
a
deux grandes cérémonics en un
jour, le ful la scmainesuivantc, le lundi
17
juin,
n
l'églisc de Notre-Dame. Sur les vives instanccs
d11 cardinal Fcsch,qui prétcndait a Ja présidcncc
du eoncile en verlu de son siége (il était archc–
vCquc <le Lyon), on avait consentí, dans une
ré11nion préalahlc tenue chez lui, a lui défércr
cet honneu1'. Les él'cr¡ues avaicnt adopté ccttc
résolution non point par considération pour sa
qualité de primal des Gari!cs, qu'ils ne rccon–
naissaient voint, mais pour commcnccr les opé–
rations du eoncilc par un actc de défércnee en–
vers l'onclc de l'Empercur. lis avaient décidé
égalcment qu'on suivrail le cérémoninl adopté
au eoneilc d'Emb1•1111 en
1727,
el qu'ou prcterait
le sermcnL de flcl1ilité au sainl-siégc, qui dcpuis
Je coneile de Trente avait été imposé
¡,
toutc
réunion de prélats, provincinlc, naLionale ou
généralc.
.
Le
·17
juin au nrntin, car<linaux, arehcvcqucs,
évequcs, au nombre de plus de cent, se rcndi–
rent proccssionncllerncnt de l'arche,•cchéa Notrc–
Dame, en ohscrvant lecérémonial 'usité dans les
coneiles. Ilicn que N':¡ioléo11, ne connaissnnt
d'autre précaution contrc la liberté que·Ic si–
lcncc, cút sévcrcmcnt orclonné ·l'cxcl11sion clu
publie el notamment cel!c des journnlistcs, 11n
grand nombre de curieux étaicnt aecourus nux
portes, les uns pour reeucillir tout ce qu'ils pour–
raient, les nutres pour rcpaitre leurs ycux de cel.
imposant spcctaclc.
On céléhra la messc avcc beaucoup de pompc,
ap1·cs quoi
M.
l'ahbé de Boulognc, évcq11c de
Troycs, chargé de prononecr le scrmon d'usage
;~
l'ouvcrlurc eles concilcs, prCcha longucmcnl.
et arce une éloqucnec apprétéc. Dans sa hnran–
guc, il tint In balance assczégalcentre le pontife
et l'Empcrcur, parla avce respcct des cleux puis–
sanecs, de l'importancc dc leur accord, 11on pas
avec la grandcur de Bossuct en
•J
682, mais avec
un ccrlain éclaL de langagc qui frappa les assis–
tants.
JI
exprima fol'mellcment sonadhésion aux
doctrines ele Bossuct, dit aussi. qu'cn cas de né–
ccssité une Églisc dcvait trouvcr en elle-memc
de quoi se sauver, ce qui étnil la doctrine impé–
rialc tcnclanl
ii
se
passcr.dupape, maisen méme
tcmps
r.t
grande profcssion de dévoucmenL cL
d'amour eovcrs le pontifc p1·isonnicr. Singulier .
symptómc des scnLimcntsqui rcmplissaicnt tous
les creurs
!
Ce qu'il clit eles doctrines ele ·1682, ele
Ja néccssité oú une Églisc pouvait Ctrcde se sou–
vcr cllc-mcmc, passa comme doctrine de cou–
vcntion nccordée au·x cxigcnccs du
momcnl, rL
ce qu'il exprima dercspcct pour la puissance pa–
palc produisit au contrairc une sonsotion pro–
fondc. Aussi son discours, quoi1¡11e
l'Cl'll
et·
censuré por le cardinal .fcsch, cut touLe l'appa–
rence d'unc manifestation secrctcmcnt hoslilc
a l'Empcrcur.
lmmédiatcmcnt aprcs le scrmon , le cardinal
Fesch, Ja mitre en tete, montant sur un tróne
drcssé pour cct usagc, prcla le scrment prcscrit
pat•Pie IV:
Jernconnais la sainte Église catlio–
Liqueet apostoliquc ro111aine
mi:re
el rnailrrsse
de toutes les emires Ji'glises; je
7¡ro111cls
el je jure
wie
vérituúle oúéissance au. pontif'e
1·0111rii11,
s11c–
cesse111· de s«int Picn•e, princc des a¡iutres et.
viwfredc Jós11s-Christ.
.Ces p;irolcs., quoiqu'cllcs ne fusscnt qu'unc
formule co1wcnuo, émurcnt profondémcnt les