LE
CONClLE. -
JUll.LET
·1811 .
guerrc. lis nvaient micux jugé ce princc en
l'écoutant, et l'nvaicnt admis au concilc nvcc
l'un de ses suffragants.
11
fallait cnfin abordc1· la grande qucstion pour
laqucllc le concilc était asscmblé, et M. Duvoi–
sin avait annoncé que I'Empcrcur rxigcait qu'on
s'cnoccupdt immédintemcnt. Cctlc réunion, en
clTct, incommodait Napoléon, ctil ne voulait pas
qu'elle rcstát i1 rico faire. On ajouta a la eom–
mission qui avait rédigé l'adrcssc, l'évéque de
Trevcs, l'un des cnvoyés
a
Savonc, l'évcque de
Tournai , Alsacicn de mreurs rclaehécs et d'opi–
nions '•iolentes, et on lui déféra la qucstion si
épineusc de l'institution canonique. Le gou1•e1·–
ncment avait déclaré que le concordat était
violé
a
ses ycux par le refus d'institution qui
Jaissait vingt-sepl siéges vncants,
qLt'il
se tcnait
done pour dégngé a l'égard de ce traité, et qu'il
ne pourrait y revenir que si on adoptait des rno–
difications qui prévinssent le 1·ctour des abus
dont il avait
a
se plaindre. C'était nu concilc
a
imagincr et
a
volcr ces modifications.
l ncommission, composéc de douze mcmbres,
se réunit chez
le
cardinal Fesch. Enfi11 elle était
au creur de l'reuvrc.
11
fallait rcnoncc1· i1 toutcs
les tcrgiversations, et s'cxpliqucr sur la g1'.avc
rnaticre soumisc auÍ Pcres asscrnblés. Si qucl–
qu'un en ce moment avait
été
a
Jui seul la sa–
gcssc arméc, ce qui malhcurcuscmcnt cst rarc,
il aurnit du prononccr
a
la fois que le principc
de l'institution canoniquc dcvait rcster invio–
lable, et que le pape dcvait inslitucr les vingt–
sept prélats nomrnés; si de plus il cut été la
sagcsse
puissamment nrmée, il aurait a
mené
Na–
poléon ou
a
rcstituer Romc
a
Pie
Vil,
ou
a
luí
donner
au
moins Avignon, sans cngagemcntcon–
traireaux justes suseepliliiliLés de ce ponlifc; il
lui aurait, par
excmplc,
accordé Avignon,
~escar
dinaux, son gouvcrncmcnt, convcnalilemcnt do–
tés, sans lui faire sanclionncr l'abandon du lcr–
ritoire romain,
saos
Jui foirc
rcconnaitre cdtc
déclaration de ·1682, si vraic sans doute, si em–
barrassante néanrnoins pour le chef de l'Église
rornainc, et si peu honorable
ii
acccpter dans la
position ou il se trouvait. La papaulé aurait ainsi
vécu dans un licu hisloriquc pour clic, libre et
honoréc,
Dieu rcslant clrnrgé de !'avenir, comme
il convicnt a sa puissance, et non
a
la nótrc.
C'était la lout ce que le temjJS comportait. Mais
personne n'ayant le pouvoir de fairc prévaloir
celle soluLion rnoyennc, qui existe presquc tou–
joursdans chaque circonstance, et qui est le plus
souvent la mcillcurc, on disputait violemment,
chocun ayanl en ses moins un fragmcnt de la
vérité.
La prcmiere chose
a
foirc était d'cxposer ce
qui avait été conrenu
a
Savonc entre le saint–
pcre et les lroisprélatsqu'on lui avnitcnvoyés, ce
qui du reste se rapprocl1ait beaucoup des conclu–
sions que nous venonsd'énonccr commcles plus
acccptablcs. M. de Barral lcfit avcc une g;•andc
convenanec, un rcspcct pour le pape melé de la
plus vive sympathie, el une cnticrc sincfrité.
11
communiqua In note consenlic par Pie VII, en
ayant soin de relranchcr le dcrnicr nrticlc, qui
était dcvcnu de la parL du pon tife l'objet de tan!
de scrupulcs. Cetle nole conlcnait i1 clic scule
un arrangement tont foit, et par ce molif
mCmc
ne répondait guerc aux dispositions hostiles de
la cornrnission. On demanda pourquoi ccLtenolc
n'était pas signée; M. de Barral ledit, et le car–
dinal Fcsch lut la lcllrc du pape, qui donnail
a
cctlc note une véritablc authenLicité. la lcttrc,
la note, touL fut écarlé. On ne voulut voir duns
ceLle piccc non signée qu'un documcnt sans ca-
racli:rc, surpris pcut-ctrc
a
la rcligion clu pape,
arrnché pcut·Ctre
aussi
i1
sa
captivité,
et nprCs
tout un
commcnccmcnt d'arrnngemcnt, non
un
arrangemcnt p1·écis et
définit.if. Tout étnit donr.
a
fairc,
selon les
membrcs
de
la
commission,
con1me si on n'
ava.ilpas vu le pape.
Lasolution si simple
a
laqnellcon avait amcné
Pie VII étalit écartéc par des csprits qui n'élaient
pas disposés
a
cherchcr les facililés ele la qucs–
lion, il fallait lrailer le sujeten lui-mcme, el le
prcrnicr point
¡,
examincr était la compétencc du
concilc. M. Duvoisin établit alors cell.c cornpé–
tencc avec autanL de nelleté que de vigneur de
Iogique. 11 était évidcnt,en cll'cl., qu'incompélent
pour une question de dogmc et de discipline
généralc que I'Églisc universcllc aurait pu sculc
résoudrc, le concilc était plcinemcnL compélenl
pour une qucslion de discipline nationale, qui
ne rcgardait que l'Églisc
fran~aisc
; et la preuvc
qu'il s'ngissait d'une qucstion de discipline pnrli–
culiere, c'est que le mode de nomination et d'in–
stiLution varic de pnys 11 pays,ctsc regle par des
trnités spéciaux
enlrc
les divers gouvcrnerncnts
et l'Eglisc. En
éeoulant
ces
raisonncmcnts,
l'é–
vcque de Gand (M. de Droglic) , l'évéquc de
Tournai (M. d'llirn), l'archcvcquc de Bordcnux
( ~l.
d'Aviau), trépignaicnt d'impaticncc , et dc–
manclaicnt
a
répondrc au
savant
profcsscur de
Sorbonne, qu'ils appelaicnl lcue maiLrc en fail
de scicnce ccclésiasliquc, et auqucl ccpcndant
[OUSvoulaicnL npprcndrc
a
pcnSCI' juste
Slll'
Ja