LE CONCILE. -
JUILLH
t8t1.
tion por laqucllc
il
scrait stipulé, par excmplc,
que les chaircs ne rcstcraicntpas plusd'un an va–
cantes, que six mois seraient donnés au pouvoir
tcmporel pour nommcr, six mois au pape pour
institucr, et que, ces six mois écoulés, le pape
scrait censé avoir délégué au métropolitain le
pouvoir d'iustituer les sujcts promus
a
l'épisco–
pat. On pouvait en outre termincr cetlc Jéclara–
tion en remerciant le pape d'avoir, par cct arran–
gement émané de Sa Saintcté, mis fin nux maux
de l'Église.
-~1.
Duvoisin ajouta c¡u'il lui sem–
blait impossible que lacommission ne voulút pas
agréer une solution que le pape avait lui-mcme
acceptée.
Napoléon consentit
a
Caire cctte nouvelle ten–
tatil'e, et
a
remettre au lcndemain l'usage de son
autorité supreme, qui
a
ses ycux était suffisante
pour tout résoudre, quoi <1u'il arril'at et quoi
qu'on put dire. MM. Fcsch et Duvoisin se retire·
rent done avec mission de faire adoptcr ce nou-
1•eau plan
a
la commission.
La commission, suivant l'usagc de ce mal–
heureux concile, flottant entre deux maitres et
entre deux craintes, entre Napoléon voulant étre
obéi et l'opinion voulant ctre rcspcctéc, la com–
mission, récalcitrante la vcille, 1rnrut trernblante
le lcndcmain. Le cardinal Fcsch
fit
grand étalage
du courroux de son neveu. M. Duvoisin nedissi–
mula point c¡ue si on ne savait pas prcndre un
parti, on allait exposer l'Église a de dangcrcux
hasards, que certainemcnt le pape était bien 11
plaindrc, mnisqu'il fallait le tirer de son a!Trcuse
posilion en se
pla~ant
entre lui et l'Empcrcur,
qu'on en avait le moycn dans la note de Savonc
par lui acccptéc, qu'on n'avait qu'a la convertir
par un décret du concile en loi de l'État, rcmcr–
cicr ensuite Pie VII d'avoir par le consentcment
accordé
a
cette solution sauvé lui- méme l'Églisc
d'un abime; que celte fin donnée
a
une partie des
controverses religieuses, les autres trouveraicnt
leur solution i1 leur tour, car Napoléon satisfait
devicndrait plus accommodant sur tout le reste,
et certaincmeut mcltrait un terme
a
la captivité
du pontifc. Les paroles fort sensées de M. Duvoi–
sin ayanl déeidé la commission, son avis ful
adopté, et ladéclaration·deSavone ful convertic
en décret du concile,
a
l'unanimité, moins dcux
rnix , cclles de l'arehevcque de Bordeaux et de
I'évcque de Gand, toujours trcs-obstinés et lrcs–
véhéments.
Bien qu'en principel'institution dutappartcnir
puremcnt et simplement au sainl -siégc , on ve–
nait de faire ce qu'il y avait de plus raisonnable
dans la situation préscnte, puisque c'était tcrmi–
ncr avcc le consentement du pape un conílit des
plusrcdoutablcs. 11 y cut done
ti~c
vraic satisfac–
tion de ce résuttat parmi les gens sages; il y en
cut une tres-vive surtoul dans la pctite cour du
cardinal Fesch, car bien que ce cardinal se van–
tat sans ccsse de l'héro!smedont il fnisait preuve
contre son nevcu, ses fomilicrs nimaicnl micux
ne pas le voir conelamné
a
déploycr ccthéro·ismc.
On trouvait plus commode de jouir avcc lui
des bonncurs de la résistancc et des profils de la
parenté. On se réjouil méme trop fort, car
avertis de ce triompl1e, les gens de partí, roya–
listes ou dévots, s'agilcrenl toute la soiréc,
toute la nuit, ci1·convinrcnt les mcmbres de
la
commission, les e!Traycrent de ce qu'ils avaient
fait, leur soutinrent qu'ils s'étaient désl1onorés,
qu'ils avaicnt livré l'Églisc
a
son tyran, que tout
étail perdu, et qu'il fallait qu'ils se rétrnctasscnt
en cxpliquant leur vote
a
la prochainc séancc.
Cesmcncmspicuxgagncrcnt enfin leur cause, et
on leur promit, apres al'oir cssayé de se sauver
de Napoléon dans lajournée, de se sauvcr le len–
dcmain du déshonncur.
Le lendcmain, en cfTct, la commission s'étant
réunie de nouveau parut complétement changée.
Ce n'était plus la crainlcdeNapoléon,c'élait cellc
du parti catholiqucqui elominait. Les cardinaux
Caselli et Spina, csprits scnsés mais faibles,
fu–
rent les prcmicrs
a
se rétracter. lis prétendirent
c¡u'en''otant, lavcille, i]s ignornient le vraicarne·
tere des lois de l'État., qu'ilsavaicnt apprisdcpuis
qu'elles élaient irrévocables de lcur nature, une
fois consacrées par le sénat, et que, eles lors,
tout en pcrsévérant dans l'aeloptiondu elécrct, ils
étaient obligés de dcmandcr le consentemcnt
préalable du pape, ce qui élait une rcchutcdans
la
vi~ille
ornicre, celle de l'incompétcncc du eon–
cilc. L'évéquc de Tournai, ce mcmbrc du parti
cxlrcme, dont les rnreurs faisaient avec ses opi–
nions un si singulicr contraste , ne mil pas la
méme précaution dans sa rétractation.
JI
rcvint
ele tous points sur l'opinion qu'il avait adoptée
la vcille, et déclara ne plus vouloir du décrct.
Les éveques de Comacchio et d'Ivréc, racillants
comme les prctrcs italicns n'avaient cessé ele
l'ctre elans cclteaffaire, explic¡ucrent lcur vote
il
lcur tour, et le rctirerent. M. de Doulogne, plus
forme ordinairemcnt, repril aussi le sien, et il
ne resta plus ricn ele l'ouvrage de la veille. On
lomba alorsdans une étrange confusion, et fina–
lement, pour en sortir, on admit le fond dudé–
crct, qui était basé sur !'incontestable note de