Table of Contents Table of Contents
Previous Page  62 / 570 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 62 / 570 Next Page
Page Background

?i2

LIVRE QUARANTE E1' UNIEME.

avisés des prélats se halan! de quiller leurs

siégcs

ann

d'cntraicrJcsautrcs

pnr·

lcurcxcmplc,

et

laiss~rnl

!es

plus nnimésdemandcr qu'on ne se

séparilt poinl

snns

avoi1·

délibéré.

Malg1•é le silcncc des journaux, l'cffctdc cclte

séance f'ul grand dans Paris. La joie ful vive

parmi

les cnncmis

de Napoléo11,

autrcfois

pcu

nombrcux, el par sa fautc

commcn~ant

a

le

de~

venir bcaucoup. Les gens de

parti

se pressairnt

nulour des Pcrcs clu concilc, les flallaient, les

cncourageaicntpour les pousscr plus loin cncorc.

Mais

ces

rnalhcureux évCqucs, étrangcrs

U

lapo·

litiquc, bienque quelqucs-uns fussent d'nncicns

lm lisnns de la maison de Bourlion, étaient tout

étonnés de

ce

qu'ils avaient osé, et, sortis

de

Notrc-Damc, avaicnt

sentí

rcnailrc

Ja tcrrcur

que leUI' eausait le duc de Rovigo. Cclui·ei, en

effet, n'avail pas manqué de leur foire dire par

des prélalsaffidés, qu'il fallait qu'ils réíléchissenl

UIcur conduitc, car il n'était pas homme

h

les

ménagcr, et

a

lcur laisscr rcnouvclcr les scCnes

de la révolution en habit religieux,

Le Corps législatif, réuni dans

le

moment,

parce qu'onavnitvoulu qu'itassist:it au baptCmc,

et qu'une fois réuni on enprofitait pour lui don–

ner

le

budgct

a

homologuer, élail surpris, eon–

fuset jnloux. Corps sans vie, oisif,payé, n'aynnt

aucune question séricuse

a

résouclre, il était

honlcux de sanullité, et oncntendait ses mcm–

brcs dire de toute part que, si on n'y prenait

gardc, la convoeation de ces prctres allait deve–

nir la convocation

des

états généraux

de J1Em–

pire, et amcncr Dicu sait qucllcs conséqucnccs ;

mais que sans doule l'Empcrcur y ticndrait la

main,

etqu'ils

étaicnt

prCts,

quanL

:1

cux,

ñ

vo–

tcr

les

lois dont on aurnit bcsoin pour

tcrminer

ces querelles dignes d'un nutre tcmps. Le mol

de ces tristes législateurs n'était pas sans vérité.

Ce concilc rcsscmblait eITeclivcment aux états

généraux, surtout

en un point,

c'csl que

Ja

¡H'c–

mihe

réunionde citoyens

forméc

sous ce 1·Cgnc

faisait éclater tout

a

coup, avcc une violcncc

qu'on

n'avait pas

p1·é\'UC,

et

dont on n'était

pns

mait.rc

,

les scntimcntsdont touslcscmurs

étaicnt

animés.

Napoléon, qui, mnlgré sa pcrspicacité, ne

s'était pas

attcndu

]1

ccllc cxplosion, élait sur–

pris,

il'l'ité,

se promcnait dans son caLinct avcc

agilation, proférait des mcnaccs, mais n'éclatflit

pas cnco1·c, rclenu r¡u'il était pnr MM. Duvoisin

et ele

Bnrral, qui lui

promcLlaicnt

un hcurcux

résullat de Ja convocalion du concilc, s'il savnit

patienlcr et uscr de modération.

J,c jour suivant le concilo ful calme, sclon

l'usagc des asscmblécs, qui, scmblablcs en cela

aux individus, sont paisiblcs le lcndcmain d'unc

journéc d'agitation, troublécs le lcndcmaind'unc

journée de rcpos. MM. Duvoisin, de Barral, tous

les hommcs sagcs qui craignaicnt des violcnccs

et qui ne déscspéraicnt pas cncore d'unc issue

fororahlc, se répandirent dans les rangs de la

snintc asscmbléc, disant que lorsqu'on aurnit

adopté l'adrcssc, lorsqu'on y aurait donné des

garantics au pouvoir eontre la puissance papalc,

qui avait aussises abus, témoin

1"

bulle d'excom–

munieation, lorsqu'on aurait

mont.ré

la disposi–

tion du eoncile

n

faire cesscr les rcfns d'inslilu–

tion cnnonir¡uc

1

NapolCon, rnssuré, dcvicndrait

plusaccommodant, et rcndrait le pape aux

fl–

dclcs. Gracc

a

bca11coup d'cxplications de ce

genrc donnécs en téte-11-tcte, gdcc ;\ de nou–

veaux rctrancliemcnts

qui lui

ótCrcul toul. carac–

lcre, l'adressc ful votée par la prcsquc totalité

des membrcs du concilc, cxccplé les llalicns, qui

ne purcnt s'y associcr par lcur vote

a

cause des

propositions de 1682, mais qui ne se prononcc–

rent pas contre, afin de prouvcr que c'était de

lcur part abstention et non pas opposition.

L'adressc ful done ndoptée aprcs les discus–

sions et les difficultés dont on vicnt de Jire le ré–

cit. Napoléon, profondémcnt blcssé des rctran–

chemcnts qu'elle avait du subir,

fil

déclarcrqu'il

ne la rcccvrait pas, ce qui intimida le concile

sans le modércr, car on pcut jctcr de

la

crainle

dans les crom·s qu'un sentimcnt posscde, mais

on n'eITacc pas ce scntimeut, et il jaillit de nou–

vcau

il

la

prcmiCre occasion.

Dans ces séanccs les prélals non institués

avaient été définilil'Clnent sacrifiés, ou plutót

ils s'étaicnl sacrifiés cux-mCmcs

en

rcnoncant

a

la faculté devoler qu'ilsdéscspéraicnt crobienir.

Le princc primal, chancelicr de la Confédéra–

tion du Rhin, chef de l'Église allcmande, avait

été

rc~u

dans

le

concilc

a

grand'peinc, car ces

ércqucs, peu ou foil des hommcs et des choses

de

lcur lcmps, s'ét3icnt figuré, rl'aprCs ce qu'on

lcur avnit raconté,

que

ce princc ccclésiastiquc

était un philornphe, un illuminé, un incrédulc.

lis n'imaginaicnt pns

qu'un

noble, un prCtrc,

r¡uiosait sedire ami de Napoléon et de la France,

pi'it élrenutre ehosc. Pourtant ils avaient écouté

avcc curiosité et :11·ee quclque fruit ses do–

léances sur l'état de l'Église allcmandc, état qui

était la prruvc froppantc de l'obus de l'iustitu–

t.ion

c:rnoni~uc,

lorsquc, nu licu d'étrc lagnrnn–

Lic des bons choix, elle de1•cnait une arme de