Table of Contents Table of Contents
Previous Page  59 / 570 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 59 / 570 Next Page
Page Background

LE CONCILE. - '"'" 1811.

49

l'un et l'aulre osscz connus par lcur méritc, Jcur

rOJc conciliatcur, 1cur réccnlc mission USnvonc,

en obtinrcntchncundix-ncur. Commc il ncfallnit

qu'un mcrnbrc pour complétcr les trois nominn–

tions qu'on nrnit

a

fairc, on nppcla le sort

a

pro–

noncercntrc MM. de llnrrnlet Duvoisin, ctccder–

nicra11a siégcr au bureau. AprCs la composition

du hurcau, on lut le mcssagc. Sa rédaclion dure,

hnutninc, proeluisit In plus péniblc impression.

Tous les griefs cnvcrs l'Églisc étaient rappclés

dans ce mcssagc

an~c

une cxccssive amcrtumc,

ce qui ne concorelait pas avec la mission paci–

fique de Savone, qui scmblait avoir été ordonnéc

dans le désir d'un nrrangement aminble, et elont

Je gouvcracmcnt afTcctait mCmc de se montrcr

sntisfait afin de disposcr farnrablemcnt les es-

- prits. On se sépnra done trislc el troublé.

Les choix du concilc pour

Je

bureau étaicnt un

prernicr symplómc f:icheux. C'cst en eJTct par les

cboix de pcrsonnes que les assemblécs' mcmc

les plus discrctes, trahisscnt leurs véritables in–

clinations, car clics ont ainsi l'avantage de ma11i–

fcster lcurs opinions sans s'cxposer i1la peine ou

au dnnger de les cxprimer. Or ici, au milicu ele

l'éparpillement des suJTragcs résultnnt du défaut

de direclion, le scul mcmbrc du concilc qui ctlt

oblenu une vraic m:ijorité aprCs l'archc\•Cquc de

Ravcnne, élu par convcnancc, élnit l'archcvcquc

de llordcaux, notoircmc11t improbntcur ele la

politique religicusc du gouvcrnemcnl.

JI

s'était proeluit un nutre symplomc non

moins füchcux, et du en grande portie aux tcrgi–

vcrsalions du cardinnl Fcsch, c'était In situation

faite aux évéqucs nomrnés et non institués. Sur

vingt-scpt prélats qui se trouvnicnt dans ce cas,

il y en avait dix-huit dont on ne pouvait pas con–

teslcr la qualité épiscopalc, bien qu'on plit con–

lcstcr leur siégc.

C'étaient

ccux qui,

prornus

d'un diocCsc

a

un autrc, n'avaicnt un titre con–

testable que rclativcmcnt i1lcur nouvcau dioccsc,

mais en avaicnt un incontestable relativcmcnt ;\

l'ancien. Ainsi le cardinal Maury, aux ycux du

pape, pouvait n'étrc pas cncorc archevcquc de

Paris, rnais il était ccrtaincmcnt évequc eleMon–

lcfiasconc. Ncuf ccclésiastiqucs sur vingt-scpl ,

promus pour la prcrnicre fois

a

des siégcs, n'é–

taicnt pos cncorc tout 1 fait évcqncs pour l'icglisc,

quoiqu'ils Je fusscnt pour le pouvoir qui les avait

nommés. Puisqu'on les avait convoqués, il était

pcu séant de lcur rcfuscr voix délibéralivc, les

anciens concilcs surlout offrant l'cxcmplc de

rpcrnbrcsclélibérants qui n'étaient point évcques.

Dans les réunions préparatoircs chcz le cardinal

CO•SULU.

4.

Fcscl1, le cardinal Mnury nyont voulu introduirc

!'un eles évequcs non institués, M. de Iloulognc,

l'aulcur clu scrmon d'ouvcrturc, s'étnit écrié que

la préscncc ele ces prélats dnns lcur dioccse élait

déji1un scnudalc, que ce scandalc scrait bien

plus granel, qu'il scrait inlolérable cluns l'asscm·

bléc oú l'on allnit décielcr de lcur sort. Cctlc ''é–

hémcnlc a¡rostrophc, souffcrtc chez le présidcnt

du concilc, chcz l'onclc de l'Empcrcur, aurait

dü rcccvoir une réponsc 1 l'instant mcrnc. Tout

le

monde, aucontrairc, s'étaiL incliné

a\

1

cc une

sorlc de sournission elcvaut les parolcs de M. ele

lloulogne-, le cardinal Maury aussi bien que le

cardinal Fesch, et les

non i11slit11és,

cornrnconles

appclait, avaicnt été cxclus sans opposition des

réunions préparatoircs. Dans le scr·utin pour la

cornposilion du burcau, on lcur avait accordé

voix elélibératirc, mais enspécifiant que ce scrait

pour cctlc fois sculcmcnt, et sans lircr

il

consé–

qucncc pour !'avenir. Personnc n'avait osé com–

baltrc l'opinion qui écartait les prélals

11011

institués.

11

dcvcnait évirlcnt quesi hors ducon–

cilc on trcmblail dcvanl le rnaitrc qui dominait

l'Empirc, dansl'intéricur clu concilc on tremblait

davantagc cncorc, s'il était possiblc, elevan! u11

nutremaitrc déja fort apparcnt: c'élait l'opinion

publique, qui conelarnnait les violcnccs dcspo–

tiqucs de Nnpoléon cnvcrs le saint-siégc, et con–

darnnait ses violcuccs, il faut le dire, bcaucoup

plus que ses doclrincs théologiqucs, puisquc

M. de Boulognc lui-rncmc paraissait disposé

h

aelmctlrc des limites

a

l'institution canoniquc.

Sans doute d'ancicns royalistcs, se cachan! dans

l'ombrc, s'agitaicnl pour cxcitcr celtc opinion.

Mais l'opinion travnilléc se rcconnait bien vite :

il

faut la pousscr pour qu'cllc éclatc. L'opinion

spontnnéc, vraic, nalurdlc

1

cherche au conlrairc

ii

se conlcnir, éclalc i1 l'improvislc et malgré clic,

comme

la

passion, avcc

le

regrct

ele

s'CLrc aban–

donnée

a

ses élans. C'cst ce qu'on voyait ici, et

ce qu'onvil bien plus claircmcnt cncorc

á

choque

séancc de cctlc singulicrc asscmbléc.

AprCs ces réunions prélirninai1·cs

1

une sorlc

d'anxiété se manifcsta ¡rnrtout. !.es prélals par–

tisnns

clu

gouvcrncmcnt, et ils n'étnicnt pas les

plus nomhrcux, auraient voulu qu'on lcur don–

rn\t plus cl'appui, et qu'on ,n'abandonnat point

lcurs collCgucs non institués. lis se plaignaicnL

de n'élrc soutcnus ni par le cnrclinal Fcsch, ni

¡rnr

le

ministre

des cultcs, étrangcrs l'uu

et l'au–

trc it l'arl de conduirc une asscrnblée, et fléchis–

sant tour i1tour dcvant l'Empcrcur ou dcvanl le

concilc. Les prélats, en plus granel nombre, qui,