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468

LIVRE QUARANTE-SEPTIE!IE.

u

!hit

d'avancc les

Fran~nis

de tous les rangs

a

,, l'hériticr du tróne, et quclqucfois, lorsquc

u

l'agc

du

jcuncprincc le permit, une couronne

,, fut plncéc sur sa tele, comme

fe

gagc de son

,, autorité future, et le symbolcde la pcrpétuité

u

du gouvcrncmcnt.

n

Évidcmment il y avait clans ces parolcs une

inspirntion supericurc, et c'était la prcmierc in–

dication du projet clont nous vcnons de parlcr,

Jeque! consistait

a

préparcr

a

''ª''•ncc, pour le

cas d'unc mort soudainc,

In

transmission ele la

couronne impérialc au fils ele Napoléon. Le dis–

cours du Sénat finissait par quclqucs mots sur

l'cxpéelition ele Russic, sur les élémcnts, sculc

cause de nos malhcurs, sur la barbarie des

Russes, qui avaicnt bridé lcurs villcs plutót que

de nous les livrcr, sur le chagrín de l'empcrcur

Napo1éon,qui n'nuraitpas voulu une gucrrc ainsi

faite, qui ne souhaitait qu'un arrangemcnt équi–

tablc, et sur la bravourccnfin eles

Fran~ais,

tout

préts cncorc

a

courir sous les drapcaux pour

conr¡uérir

n

lcur cmpcrcur une paix gloricuse.

Napoléon, assis sur son trónc, répondit par

quclqucs parolcs qui , bien que jctécs dans le

moule commun fourni pnr lui, avaicnt un

toul

autrc c.wactere que ccllcs de ses tristes adula–

tcurs.

- JI

avait assurémcnt fort

a

cmur, elisait-il,

Jagloircet la grandeur de la Francc, mais

il

pcn–

sait avant tout

a

garantir son rcpos et son bon–

hcur intfricurs. J,a sauvcr des cléchircmcnts ele

l'anarchicavait été et scrait le but constant de

ses cfTort>. Aussidcmanelait-il au cicl des magis–

tr.1ts couragcux, autant au moins que eles soldals

héro'iqucs. La plus bcllc mort, ajoutait-il, scrait

ccllc d'tm soldat tombant au champ d'honncur,

si la mort el'un magistrat périssant en défcndant

le souvcrain, Je trónc et les lois, n'était plusglo–

ricusc cncorc. Nos percs avaient pour cri deral–

licmcnt: Le mi

cstmort, vfre leroi!

Ce pcu de

mots conticnncnt les principaux avantagcs de

Ja

monarchic... - Faisant allusion au vreu cxprimé

par le Sénat, Napoléon disait : Je crois nvoir

étudié !'esprit que mespcuplcs out montré dans

les difTércnls sieclcs; j'ai réíléchi

¡,

ce qui a été

fait nux diverses époqucs de notre histoirc, j'y

pcnscrai encorc... -

Qunnt

a

l'cxpédition de Russic, l'intention

d'nillcurs fort sage de Ja réponse impériale fut

visiblcmcnt de ne pns cnvcnimcr la querelle

nvcc l'cmpcreur Alcxnndrc. - La gucrrc que je

sout.icns, njouta Napoléon, est une gucrre poli–

tiquc. Je J'aicnlrcprisc snns animosité, etj'cussc

voulu épargner

a

la

Russic les maux qu'cllc–

mémc s'cst faits. J'nurais pu nrmcr conlrc elle

une pnrtic de sn population en proclamant la

liberté des pnysaos... un grand nombre de vil–

lagcs me l'ont demandé, maisje me suis rcfusé

a

une mesure qui etit voué

a

In mort des millicrs

de famillcs... Mon nrméc a soufTcrt, mais par la

rigucur des saisons, etc... - Rcmcrciant cnsuite

le Sénat

ave~

asscz de hautcur, Napoléon

rc~ut

le

Conscil d'Etnt. Ce corps ne pouvnit que répéter

les parolcs prcscritcs pour ccttc circonstance, et

clics ne méritcraicnt pas d'étrc rcproduitcs ici,

sans la réponsc de Napoléon. Apres avoir redil

de la maniere convcnuc que quclques scélérnts

avnicnt voulu plongcr la Francc dans l'nnarchic,

que le crimc nvait été prornptcmcnt suivi d'un

juste chatimcnt, que la Francc avoit en ccttc

occnsion scnti rcdoubler son amour pom·

la

dynastic ;\ Jaqucllc elle devait tant de gloirc et

de bonhcur, et que, le eas survcnant, clic cour–

rait tout entiere aux picds de l'hériticr du tri\ne

pour l'y faire montcr et l'v maintcnir; npres ces

vulgaircs déclarations, le Conscil d'Etat, parlant

de Ja gucrre plus que n'avnit fait le Sénat, pré–

tcndit découvrir dans les dcrniers malhcursqucl–

<JUC

chosc qui le lransportait el'aisc et d'ndmira–

tion,disait-il,c'était le dévcloppemcnt prodigicux

d'un augustc caractCrc, qui n'avait jnnrnis paru

plus grand qu'au milieu de ces lravcrscs, par

lcsquclles

il

scmblait que Infortunccut voulu luí

prouvcr qu'cllc pouvait etre inconstante! ... Mais

c'étnil 111uneépreuvc passogcre ; la Francc nllait

en massc courir sous les drapcnux, l'étrangcr

allait comptcr ses forces et les nótrcs, et une

paix gloricuse allait s'ensuivre... Le Conscil

d'J

0

fütt

n'avait que son

admiration, son amour,

sa fidélité

a

ofTrir

¡,

J'Empcrcur en échangc de

tous les bicnfaits dont il comblait la Francc,

mais Napoléon, dans sa bonté, daigncrnit les

agrécr, ele.

Apres la multitudc soulcvéc, outragcant bas–

scmcnt les pri.nccs vnincus,

il

n'y a ricn de plus

triste

:\

voir que ces grands corps, prostcrnés

aux picds du pouvoir, J'admirant d'unc admira–

tion qui croit avcc ses fautcs, luí parlant avcc

chalcur de lcur fidélité déja prctc

¡,

s'évanouir,

et luí jurant cnfin de mourir pour sa cause, la

vcillcmemc du jour oú ilsvont félicitcr un autre

pouvoir de son avéncmcnt. Hcurcux les pays

solidcmcnt constitués, et auxqucls sont épar–

gnés ces spcctaclcs si méprisables

!

La réponsc de Napoléon est rcstéc célebre.

Elle ne pouvait pas etre bassc, meis clic était