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Lll'llE QUAR.-INTE-SEPTIEME.
parut comme une sorte de speetre et le remplit
de surprise en se nommant, en lui disanl avec
qui il était, et en le conduisanl
a
la modcste
hótellerie oú Nnpoléon étail sccrctement des–
cendu. M. de Pra<lt aceourut auprcs de Napo–
Jéon, qu'il lrouva dansun méehant réduit, ayant
de Ja peine
a
s'y faire allumer du fcu, et dissi–
mulanl sous une fcinte gaieté les immenses souf–
frances de son orgueil. Quelle dilTércnee entre
ce momcnt et cclui oU, six mois auparavant,
il
Jui donnait d'un ton si leste les plus cxtraordi–
naires instructions sur la rcconstitution de
Polognc, et sur le rcmanicmcnt du tcrritoirc
curopécn
!
Napoléon, trouYant dans la force de
sa volonté de quoi surmontcr ccttc situation,
alTcetaden'ctrcni ébranlé, ni surpris, ni changé.
- J)u sublime au ridiculc, il n'y a qu'un pas,
dit-il au prélal ambassadeur, avee un rire con–
traint, qui prouvait l'cxcCs de son embarras en
voulant lecaehcr, mais aussi Ja vigueur de son
caractCre. - Qui n'a pas cu de rcvers?...
ajouta+il.
11
cst vrai que persounc n'cn a
éprouvé de parcils; mais ils devaicnt ctrc pro–
po1·tionnés
U
llla forlune, et, <lu reste, ils scro11t
p1·ochaincmcnl réparés. - Alors il vanla sa
santé, sa force pcrsonnclle, se mil
a
répéter
qu'il étaitfaitpour les aventures extraordinaires,
<¡ueJe monde bouleversé étail son élément, qu'il
savait
y
vivrc, mais qu'il sauraiL le rcmcttrc
cu urdre, que bienlot il scrait de rctour su1· la
Vistule avec t1·ois cent mille hommcs, et fcrait
cxpicr aux Husscs des succes qui étaicnt l'ou·
vrage de la nature el non pas le kur. Dans lout
cela, il était facilc <le voir que, s'il soulTrail, Je
rcssort de su procligicusc intclligcucc n'ét:iit, ni
forcé ni affaibli. 11 fiLappelcr les principaux
ministres polonais, en leur recommandanL le
secrct Je plusabsolu sur sa préscnce it Varsovic,
lac!ta <le rclcvcr leu1· couragc abaUu, lcur pi·o·
rnit de ne point abandonncr Ja Pologne, de re·
paraitrc prochaincment au milicu d'clle
it
la
tete d'unc puissantc arméc, lcur aílirma que les
Husscs avaicnt été plus maliraités que lui, qu'ils
ne pourraicnt pas réparcr Jcurs perles, tandis
lfU'il
allait
réparc1· les sicnncs en un clin d'roil,
et que Ja disproporlion fondamentalc cnL1·c Ja
puissa11ce de Ja F1·ance et ccllcdc la Hussic écla–
tcrait
dnns
troís mois,
de maniCrc
il
rcmelLl'c
loutcs choscs
it
lcur place. Apres avoir cssayc de
rcHClre
quclquc
co11fü1ncr.;111x rninistrcspolo11aís,
il parlit,
loujours inconnu, et tuujou1·scourant
sur Ja ncigc, arri\'a
i1
D1·csdc,
dcscendit
cl1cz
son
ministre,
M.
1lc
Sena,
fiL
appclcl' le
paunc rui
de Saxe, tcrrifié de cet étrange changemcnt de
fortunc, lui dit qu'il ne fallait pas s'alarmcr des
dcrnicrs événcmcnts, que ce n'était qu'unc des
mobilcs et variables apparenccs que
la
gucrre
prenait quclquefois, qu'cn quclqucs scmaincs
iJ
rcvicndrait plus rcdoutable que jamais, lui con–
scrverait cettc Polognc, chimc1·e vicillc elchérie
eles princcs saxons, et Joissa prcsque rassuré ce
bonhommc couronné, habitué non pas
it
le com–
prcndre, mais
a
le croirc.
11
lui recommanela le
sccrct, donl il avail besoin cncorc pour quarante–
huit heurcs, prit quclqucs instants pour éerire
a
son bcau-pcrc, Jui annonga qu'il revcnail sain et
sauf, plcin de santé, de sérénité, de confiancc;
que les choscs étaient !clics qu'il les avait diles
elans son 29' bulletin, qu'il allait ramcncr sur Ja
Vistulc une arméc formidable, qu'il comptait
tonjours sur l'allianec de l'Autrichc , sur le
prompt recrutcmcnt du corps autriebien, et
qu'il désirait qu'on lui cnvoyat
a
Paris un diplo·
mate d'importance (l'ambassadcur, pl'in_cc de
Schwarzcnbcrg, étant néccssai1·e en Gallicic), car
on auraiL de grandes alTaircs
it
traitcr.- Apres
avoir essayé ele procluirc par écrit sur son bcau–
pC..e l'imprcssion qu'il chercbait
a
produire par
ses paroles chcz tous ccux qu'il rcneontrait, il
partil pom· \\'cimar. Le trainage n'étanl plus
d'usagc dans les licux qu'il allait traverser, il
cmprunta la YOiturc de son ministre, M. de
Saint-Aignan, et courut la ·poste jusqu'i1 Paris.
Arrivé sur Je Ilhin, il n'avait plus
a
se cachcr,
carsi pour Ja Francc
il
étaiLun souvcrainabsolu,
cxigeant,
tyranniquc
mCmc,
il était aussi son
gé–
nél'al, son défcnscur, et il pouvait se montrcr 11
clic en surcté. Pour ne pas trop surprendrc, il
s'était fait précédcr par un offieicr qui portait
quclqucs Jigncs dcsLinées au A/onileur. Ces ligues
disaicntque, le Ll déccmbre, il avait asscmbléses
généraux
a
Smorgoni, t1·ansmis le eommandc·
mcnL au roi Mu1·at pour le tcmps sculcment Ott
le fruid paralyscrail les opéraLions militaires,
qu'il avait t1·avcrsé Varsovic, Drcsde, et qu'il
allail :irrive1·
it
Paris pour
y
prcndrcen main les
alfaires de l'Ernpire.
Ccllc nouvcllc étaiL indispensable i1 do1111c1·:,
car, si le 29' bullctin, i1 jamais célebre, laissait
e11t1·cvoir
une
piut.iede la vérité, il
devaiL CLrc
bic11tóL cr11cllcrnc11LeommcnLé pa1· la correspo11-
dancc des officic1·s avcc leu1·sfamillcs, el il fa!lait
y
parcr
en
montranLNapo!Con
présonL
it
Paris,
ce quiétaiLlcscul moyendomaintcnir les esprils
d1rns
lcurét.atordinail'c
de
cnlmc
1
de
soumission,
dedé1·oucmcnL sincere ou affcclé.