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WASHINGTON ET SALAMANQUE. -

JUIJ.LET

·1812.

447

n'avait appris que le 211', par de vagues rumeurs,

la funestc balaillc de Salamanque, et s'était te11u

1 distance des Anglais pour ne pas s'cxposcr

lui-mCmc

a

une catastrophc; mais

i1

n'avait pas

voulu rcbroussel' clicrnin, cLrcposscr immédin–

temcnt les montagncs du Guadarrama, dans

l'intcntion de r1mdrc, s'il le pouvaiL, quclquc

scrvicc

o

l'armée de Portugal.

JI

lui en rcnduiL

un véritablc en effcL par sa scule préscncc :

c'étaiL d'occuper l'attcntion de lord Wcllin¡;tou.

Ayant communiqué avcc le général Clausel, cL

ayant su que ce général désirait que l'armée du

Centre se tint cncore quelquc tcmps en vuc,

afin de ralcntir la marche de lord Wellington, il

dcmeura sur le rcvers du Guadarrama, et n'cn

pa1·tit que lorsque l'arméc de Portugal se ful

paisiblcment rctiréc sur Burgos, et que ses pro–

pres dangers l'obligcrent lui-méme

a

se replicr

sur Madrid.

11

rentra dans cette capi tale profon–

dément affcelé, et n'attcndant que des désastres

de la déplorable siLualion oú alluit le mcllre

l'événcmcnt de Salamanque.

JI

était de rctour

le

9

aouL de celle excursion qui aurait pu éLre

si utile, et qui l'avait été si pcu.

Le parti

a

prendre ú'était malhcurcuscmcnt

que trop indiqué par la naLurc des choses, eL

par le rudc coup dont

011

vcnait d'etrc atteint.

Puisqu'on avaiL éLé baLLu fautc de se réunir 11

Lemps contce l'enncmi commun, il dcveoait cn–

core plus évidcnt qu'il fallait se concentrcr au

plus tót, et fnire expier aux Anglais la journée

de Salamnnque par une grande bataillc, livréc

avcc toutes les forces donL les

F1·an~ais

dispo–

snicnt en Espagne. Mais cctlc eonccnLration de

forces ne pouvait étrc obtenue que par l'évacua–

tion immédialc de l'Andalousic, évacuation re–

grettable, et que Joseph, tout en l'ordonnant,

déplorait fort, car l'effct moral en

dcv~it

ctre

fticbcux, el le gouvcrnemcnl de Cadix en d.cvail

recevoir un puissant cncouragcmcnt.

ll

fout

ajoutcr que cc1'laincs mcnécs

auprCs des

mécon·

lenls de Cadix, dcstinécs

a

rattucher

a

Joseph

plus d'un pcrsonnngc imporlnnt, allaicnt Ctrc

inlcrrompucs, et probablemenl abandonnécs.

Eu effct, les cortes de Cadix eu opérant des ré–

formcs désirnblcs, nrnis quelqucfois prématurées

ou cxccssivcs, avaicnt amené de profondcs divi–

sions, et bcaucoup d'hommcs, les uns

foligués

prince 11 1

uy:1i11rns,ctciontilau1·riilcu grand hrsoi11.C'cs1lc

jugcmcn1que rorlt1íü¡iolt!on sur toulccclleaffoirc, 1¡11anll

il íul a11oisé

~

l'égard de la bnt;1illc de Snlamanquc,

et

c¡u'il

.tc1'inlJl\usjuslccn\'Cl'SSOnfrCrcctcu1·crs lcmajorg:énfral.

ltr1ppro1n•aleursdétcrminations

1

muislcsjugca tardir('s. Daus

de la guerrc, les autres craignant en Espagne

une révolulion scmblable

o

cclle de France,

disaient qu'autunt valait se ratlachcr au gouver–

ncment de Joseph, qui donnerait Ju puix et des

réformes sans révolution. C'est aux hummcs

pcnsant et pO!·lant de Ju sorte que nous devions

en partie la soumissiou de l'Aragon, de Valence

et de l'Andalousie. L'évacuation de cctte der–

nicre province allait foi1·e disparaitre ces com–

menecments de soumission, el Joseph n'y répu–

gnait pas moins que le maréchal Soult. Mais,

pour elre dispensé d'un te] sacrificc,

il

eut fallu

baltrc les' Anglais, et comme on n'en avait pas

pris le moyen, l'abandon immédiat et complet

de l'Andadousie était la seule maniere d'éviter

de plus grandsmallicurs. Joseph éc1·ivit done au

maréchal Soult une lcttre sévhc dans laquclle

il lui ordonnait d'une

fo~on

absolue (avec injonc–

tion de rcmctlrc son comnwndcment au eomte

d'Erlon s'il ne voulait pas obéir) de quitter l'An–

dalousie, c'cst-a-dire d'évacuer les ligncs de

Cadix, Grcnadc, Sévillc, de sauver tout ce qu'on

pourl'ait sauver, et de se replicr sur la Manche.

La réunion

a

l'armée du Centre des 60 mille

combaLtants du moréchal Soult permettrait de

conserver·~ludrid,

et, en y ajoulanL l'arméc de

Portugal, fournirait le moycn d'aller chercher

lord Wellington parlout ou il serait, et de lui

lirrcr une batailledécisive avec des forces qui ne

foisscraient pas la victoire doutcuse. A ces con–

ditions on serait dispensé d'abandonncr Madrid,

ce <1ui importait bien plus que de conserver

Séville et Grcnadc. Mais on avuit lord Welling–

ton entre soi et l'armée de Portugal, libre de

choisir entre la poursuite de rarméc vain–

cue ou l'occupution triompbantc de la capi–

t:ilc, et l'oo ne savait en vérité laquelle de ces

choscs il préféreruit. S'il se décidait

a

marcher

sur Madrid, il était évident qu'il faudrait éva–

eucr ccllc capitale, car le ruaréchal Soult ne

pouvait pas arrivcr

o

tcmps pour la sauvc1»

Ces tristes doulcs furent bicntót lcvés par les

mouvemcnls de lord Wellinglon. Aprcs avoir

poursuivi quclqucs jours l'armée de Portugal, et

J'a\!oir mise hors dejcu, il s·arrCta uux environs

de Ya!ladolid, et

1·c~roussa

chemin pour se di–

rigcr sur

~ladrid.

Quoiqu'il y eut un grand cffet

moral

a

produire en OCCUpant la eapitalc de l'Es-

tcpmuier111omont{l'irl'itation, il sc mou1raLcaucou11plus sé·

v~reparccqu'il

i¡;norait lcs íaits, qu'il ne sutjamriis complé–

lcmcnt;

un pcumicu:i:instruit plus tarJ elunpcu pluscalme,

il s'cntintau rcprochedc lentcur, maisil y persislri.