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4~0

LIVRE QUARANTE-SIXIEME.

a

Valcnce le

·I"

scplcmbre; on résolut

d'y

altcndrc dnns le repos el une sortc de bien-etre

l'nrrivéc de l'arméc d'Andalousic.

Bien que le maréchal Soult répugrn\t forl

a

quiltcr l'Andalousic, il nepouvait pas se rcfuser

plus longlcmpsi1l'évacucr. N'ayant pas conscnti

a

s'y affaiblir pcndant quelques semaincs en

fnvcur de l'arméc de Portugal, il avait pcrdu le

scul moycn des'y maintcnir.Yrcster davantagc,

c'cul été s'cxposcr au sort du général Dupont.

Se rctircr sur Valcncc valait mieuxpour lui que

se retircr sur la Manche, car il évilait ainsi l'ar–

mée anglaisc, dont il ignorait la marche et la

force ;

il

allait de plus en terrc amic, tranquillc,

et pourvuc de toutc sortc de ressourccs. Aussi

songcait-il

a

prcndrc spontanémcnt cctte route,

lorsqu'il

re~ut

les ordres les plus réccntsde Jo–

seph qui la lui prcscrivaicnt, et cettcfois l'obéis–

sance lui fut facile. Pourtant ce n'était pus saos

bcaucoup de souci qu'il allnit se trouvcr en pré–

sencc clu roi d'Espagne, et de deux maréclrnux,

jugcs, et bonsjuges des dernicrs événements. Sa

part dans les malhcurs qu'on vcnait d'cssuyr.r

n'était pas la moindrc. Sans doutc le général

Caffarelli avait pris !'alarme mal

a

propos

a

la

vuc de quclques voilcs anglaiscs; le roi Joseph,

aprcs avoir foit de son micux pour obligcr les

généraux

fra11~ais

a

s'enlr'aidcr,

avaitcommis Ja

faute de partir tard de Madrid, et la fautc plus

grande cncorc d'annonccr tardivcmcnt son dé–

part; le maréchal Marmont avait cu le tort de

manrouvrer impruJcmmcnt dcvont un enncmi

sagncc et résolu, et avait par sa légcrcté grave–

mcnt eompromis l'arméc de Portugal; nrnis

11uellc pnrt fairc dans ces malhcurs au maréclrnl

Soult., qui, malgré des avis répétés, malgré les

indices les plus frappanls, s'était obstiné

h

croi1·c

que lord Wcllington marchcrait sur l'Andalousic

et non sur la Costille, avnit rcfusé tout sccours i1

l'armée de Portugal, de lnquclle ilav:iil

1·c~11

t:int

de scrviccs, arnit noa-sculcmcnt rcfus(:de Jn

secourir, rnais désobéi au roi qui étnit son chef'

militairc, rlésobéi sans

rcxcusc,

qui pcut cbns

<¡uclques cas trcs·r:ircsjustificr la désobéiss:ince,

ccllcd'avoir raison conLreun chefqui se trompe!

Expliqucr ces acles aux ycux de Joseph et des

11rn1·échnux, qui avaicnt toul vu et tout su, étnit

crnbarrnssanl.. 11y avait toulcfois un tribun:il

plus rcdoutablc quecclui que le nrnréchal Soult

allait trouvcr

a

Valcnco, c'était le tribunal de

Nnpoléon, qui :i1·ait gardé le silcncc sur l'nffairc

diOporlo, 111nis qui pourrait

hicn

ne pns

le

gm··

Jcr sur les événcmcnls

1·éccmmcnt

:'lccompli::: rrt

Cnstillc. Corn1ncnt jugcrait-il tout ce qui s'était

pnssé, surtout si rnspngnc, commc c'était pro–

bable, finissait par étre pcrduc

'1

la suite de

l'échauffourée de Salnmanquc? T.c mnréehal

avait imaginé une singuliCre excuse pour cxpli–

quer sn désobéissance. 11 avait supposé que Jo–

scph ne lui nvait donné tous les ordres

a

!'ex<'·

cution dcsqucls il s'était refusé, que par s11ilc

d'unc secrete connivcnce avcc Bcrnadottc, dont .

il était le parcnt, al'cc lcsAnglais, avcc les Russcs,

dont

il

se scrait fait le complicc, de

fa~on

qu'il

cut été tout simplcmcnt traltrc

a

laFrancc et

a

son frerc

!

Les raisons sur lcsqucllcs se fondait

le maréchal Soult pour admcttrc celte suppo–

sition, c'cst

r¡uc,

d'aprCs les journaux

anglnis,

Ilcrnadotte nvail pris plusieurs ccntaincs d'Es–

pagnols

a

son sc1·vice, c'cst que l'ambassadcur de

Joscph ét:iit resté en l\ussie, c'est que

~lorc:iu

était arrivé d'Amériquc en Sucde, cte... Ajou–

tant ; tous ces faits

la

parenté de Joscph, qui

était bcau-frcrc de Bcrnadottc, il se croyait au–

torisé

a

supposcr que Joscph avait donné dans

une conspirotion

cont.rc

la Frunce, que le prc–

micr ocle de

cct.lc

conspiration était l'ahandon

de l'Espagne, et <1uc l'ordre d'évacuer l'Anda -

lousic était le prcmicr pas dans ccttcvoic crimi–

nellc. Cctte biznl'l'c conccption, une fois cntréc

dans !'esprit défiant du maréchal. lui avait par11

dcvoir ctrc mandéc

¡,

l'Emperc11r. el il l'avait

consignée dans uncdépCche ndrcssécau minislrc

de Ingucrrc, que, pour plus de stircté, il av11it

rernisc

a

un capitninc de ''aisscau nrnrch:md,

chargé d'nller la portcr dans un des ports fran–

cais de la Méditcrranéc.

. Sa dépcchc i1 l'Empcrr.urcxpédiée, lcmaréclrnl

Soult avait répondu au roi Joscph, et persistan!.

i1

soutenir auprCs de cclui-ci qu'aulicude

1·h1•1··

chcr

ii

se concent.rcr dans les provinccs du Nord.

il

:1urait nücux

valu s'cnfonccr tous au rnidi,

y

attircr la gucn c, et y rcfaircainsi la fort.u11<'

.ir•

la no11vcllc dynastic; il ajout:lit

né11nmoi11s

qur,

plein de <léfércncc pour les ordrcs roynux. il

;'iJ]niL r:isscmhlcr ses troupes éparses, et se rcn–

drc par i\[urcic dans leroyaumc de Ynlcncc. En

1

l'ffet., aprcs avoir détruit 011 jeté dnns la 1111!1'

rimmcnsc matéricl si péniiJlcmcnt nmnssé <lnns

les ligncs de Cadix, apres avoir forme un granrl

convoi de munitions, de vivl'cs, de

bagngt•s,

l<'

maréchal,cmmenantto11L cc

qu.il

pouvnit. trnns–

portc1· de ses nrnladcs et de ses hlcssés,

<:1111-

íl:rnt l<'s aulrcs i1 l'humanité des habitnnts •I"

Séville. rommenr.n sa retrnitc le25 nout, et prit

la

l'Ouie de

Mur~ic.

La port.ion de ses troupes