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WASHINGTON ET SALAMANQUE. -

SEPTEatnRE

1812.

4til

qui était

a

Grenade clevait naturellement ctre

reeueillie en passant. Celle qui sous le comte

d'Erlon occupait inulilement l'Eslrumadure·dut

descendre sur les bords du Guadalquivir , le

remonler parCordouejusqu'o Bacza, et se réunir

a

Huesear

a

la eolonne prineipnle. Quoique eette

évacuation fut aeeornpagnée de moinsdemiscrcs

que cclle de Madrid, ccpcndant, grdce

ii

la sai–

son, aupnys,

1

la multitude d'hommcs et d'clTcts

qu'on trainait aprcs soi, elle fut triste aussi, et

marquéc par hiendes soulTranccs. Enfin, vers les

dcrniers jours de scplembre, les avant-gardr.s

de l'armée clu maréchal Soult

aper~urcnt

aux

cnvirons d'Almnnza celles du maréchal Sucl1ct,

et éprouvhcnl

les rcvoir une vérilablc joie ;

car, dnns ces recloutablcs et lointainsclinrnts, les

Frangais, se regardant comme dcstinés

a

pfrir

jusqu'audcrnier, nese rcnconlraientpas, mCme

les plus endurcis

1

la soulTrancc, sons se jclcr

daos les bras les uns des autrcs, et saos mani–

festcr l'émotion la plus vive.

Pendan! ce mois de scptcmbrc, Joscph avait

recueilli vnguement le bruit de l'approche clu ·

maréclrnl Soult, et il atlcndait impatiemment le

détail de sa marche el l'cxposé ele ses projets.

Tout

h

coup il apprit qu'un capitainede b;\tirnent

marclrnnd, porteur de dépéchcs frangaiscs, avait

touché

1

Grao (port deValencc), et clcrnandail

a

se décharger du dépót qu'il avait

re~u,

étant

vivement poursuivi par les Anglais. Joscph se

h:\la de prendre ces dépéchcs et de les ouvrir,

pour savoir ce qu'clles lui apprcndraicnt de

l'Andalousie, et íut fort suqiris, en les lisant, de

s'y voir clénoncé par le maréehal Soult cornmc

traitrc

á

sa famillcet

a

sa patrie. Chacun devine,

sans qu'on ait bcsoin de le dirc, le scntimcnt

qu'il éprouva. Joseph, par sa résislancc, par son

orgueil d'ainé, surtout par la liberté ele propos

pcrmisc

a

la cour de Madrid, ª''ait déplu

i1

son

frCrc, au point d'Clrc toujours condarnné, rnCmc

qu:rnd il avait raison. Nénamoins son dévouc–

mcnt pour lui n'était pasdouteux, et il était con–

vaineu de cclle vérité, qu'aprcs tout les frercs

de Napoléon lui dcvaicnt lcur forlunc, et que,

s

1

ils lapnyaicntchcr, ccpcndant ils uc pouvnient

la snuvcr qu'cn Paidnnt lui-mCmc il sa11vcr la

sienne. Si doneIn trahisonétnit cntrée ou dcvait

enl.rer dnns la famillc llooapnrtc, ce n'était pus

par Joscph. 11 fut indigné, nes'cncacha poiut, et

fil pnl'lir sur-lc-chnmp le colonel Dcsprcz pour

Moscou, nfin d'allcr rcmellrc

~

Napoléou ce tissu

d'im•cntion étrang s, et lui dcnrnndcr

d'Clrc

~1

111

foi.;:

Mhnrrnssé et vcngú du

corumrmdanl de

l'armée d'Andalousic. La proclrnine cnlrevue

avcc lemaréclrnl Soult <lcvait

do.ne

ctrc pénible,

rnCmc

ora~eurn.

Joscph, impnticnt de voir le mnréchal, et

surtout d':woi1· sous sa main l'armée

d'Andalou–

sic, nccourut

a

sa rcncontre, et lui assigna un

rendez

·YOUS

a

la rronticredcMurcie, ¡, Fuente de

Higuera.

11

nvnil nvcc lui lrs maréehauxJol1rdan

et Suche!. Ponrtant,'sur le désir de ces clcrnicrs,

qui crnignnient d'assister

ii

une sccnc pénible, il

cntrctintscul lc moréclial Soult, et lesurprit dés–

agréablemcnt en lui prouvnnt 'Iu'il nvail Ju les

dépcches dcstinécs ¡, l'llmpcrcur.11 y avait

n

cetle

dé'couvertc au moin!!i

un nvantage, c'csl que le

maréchal, dontJoscph avnit

n

se plaindrc, chcr–

ehcrait

¡,

rachctcr sr.s torls par plusd'obéissnncc.

C'étnit dans le moment la sculc chose que Joscph

riésirdt ol>tenir, r,1

1

aprCs une

vive

cxplicntion

1

i!

t~cha,

dnns

une

confércncc avcc

l<·s

lrois maré·

clrnux,d'arrctcrun planclecnmpagncraisonnablc,

nfin de foirccxpicr nux Anglais lcur triomphe ré–

ccnt par Inréunion de loutes les forces frangaises.

Bien que l'Anclalousie étant évacuée, il sembl;\t

que la clrninc qui avait tenu le maréchal Soull

asscrvi

ii

un ohjct. cxclusií ftit rompuc, et que

des lors sonjugcment dút ctre libre, il fnt néan–

moins imliossiblc d'cn tircr un avis intelligible

etadapté

ii

la situntion présenlc. Soit embarras,

soit humcur, ilrcfirsail des'expliquer clail'emcnt

sur le plan

ii

suivrc, et laissnit voir sculement

que, loin de joinclre son arméc .1ux nutres, il

entendait qu'on joindrnit les nutres o la siennc,

pour suivre la direction qu'il lui plnirait. de don–

ncr. Le maréchal Suchct de son cólé parnissail

dominé par le désir de conservcr Valcnce. Le

maréchal Jour.dan, par Loo sens et abscncc de

toute vue particulic1·e, tcnail le milicu. Joscph,

voulant sorlir de ce chnos, et nvoir

llnvis

rlc

chacun,s'adrcssad'nbord nu maréchalSoult pour

snvoir

i1

quoi il concluait. Le mnréchal Soult. lni

répondit en lui demandan! ses Qrdrcs. car pour

sonavis il ne potn•ait se décidcr

¡,

le produire

que par écrit .. Ce modc fu t adopté, et le lende·

main

ch::wun

des maréchaux rcmit

un

mémoire

au roi, sur

In

maniere de réparer le désastre de

Salamanquc.

Le mnréelrnl Soult proposnit de réunir

a

l'ar–

mée d'Andalousic, qu'il avaitamcnéc, toutc ccllc

du Centre, une portie de celle d'Arngon, el de

marcher

nveccel.tc

mnsse de

for('CS

n

lravcrs In

Manche sur le Tage et

~iadrid.

Le maréchalSu–

cl1ct, dans son mémoirc, élevait contre ce plan

de forles objections. Sur

15

i1

11,

mille hommcs