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WASHINGTON ET SALAMANQUE. -

NOl't»m

1812.

457

daient pas

a

elre attaqués, et aussitót Anglais,

Espagnols, Portugais, munis d'échcllcs , s'élan–

cerent sur la premiereenceinte. Cettc fois cncorc

ils parvinrent

a

l'enlever, et coururent vers la

seeonde. Mais la brave garnison,sorlant en massc

deson chemin COUVert, les

re~ut

a

la balonnctte,

les chargea avec impétuosité, en tua un grand

nombre, et pour la troisiemc fois les rcjeta au

dela de l'enceinte un momcnt conquise. Meme

chose se passa

a

l'autre extrémité. Les assiégés

fermerent la breche pratiquée par la mine pres de

l'églisc de Saint-Roman,abattircntmeme l'église,

qui pouvaitétre utile

a

l'ennemi, et de nouveau

présenterent aux assiégeants un front formi–

dable.

11

y

avait trente et quelt1ucs jours que dcux

mille hommes, réduits par le fcu et la fatigue

a

quinze ccnts, rctranchés dcrriere quch1ucs ou–

vragcs

a

peine

ma~onnés,

et prolégés sculcment

par une rangée de palissades, en arrctaient cin–

quantemilleparleurhéro'iqucrésistance.Honneur

éterne]

a

ces braves gens,etaleur chef le général

Dubrcton

!

ils prouvaicnt ce que pcuvcnt c1i

cerlaincs circonslanccs déeisivcs les places bien

défcndues, car, en résistant ainsi, ilsdonuaicnt le

lcmps

a

l'armée de Portugal de se rcmcttrc

Cll

lignc,aux armécs du Centre et de l'Andalousic de

se porter sur le Tage,eta toutes de se réunir pour

accablcr lord Wcllingto11.

En effet le général Clauscl, ramcné sur l'Elirc,

avait

rc~u

des dépóts établis lclongdesPyrénécs,

ainsi que des pctilcs garnisons <le la fronticrc,

environ

iO

millc reerues, des chcvaux pour son

artilicrie et sa cavalcrie, ce qui lui procurait

55 millecombattanls.Legénéral Caffarclli, qu'on

a

vu,

troublé par l'épouvantail des !lottcs anglai–

scs,commelc maréchal Soult par eclui dugénéral

Hill, négiiger le dangcr principal pour le dangc1·

accessoirc, s'amcndait cnfin, et prCtait

it

l'arméc

de Portugal 10 millc hommcs qui, envoyés avant

la bataille de Salamanquc, auraicnl prévenu ·bien

des <lésaslrcs. Par malhcur le général Clauscl,au

momcnt de se mcttrc en marche

a

la tete <le ces

4~

mille combattants, avait tclicmcntsoulrcrt de

sa réccntc blcssurc,qu'il avait étéohligédequittcr

i'arméc. Le général Souham , vicjl officic1· de la

Républiquc,cxpél'imcúté et brave, le

rcmpla~ail ,

el vcnait au sccours de l'inlrépidc garnison qui

<lc¡rnis trcntc-quatre jours défendait les chétivcs

fortifications de Burgos.

Lo1·d Wcllington, placé cutre l'arméc de Por–

lu~al,

qui s'nvnn¡;nit au 11ord, et les

nr111écs

du

Cent.re

et d'Andaluusic qui

s'avau~aicnt

au midi,

était dans !'une de ces situations difficiles, mais

grandes, dont le général Bonaparlc était sorti

jadis par des triomphes inou'is. Moinseirconspect

el plus actif, il aurait pu, en se conccntrant avec

la promptitudc et l'a-propos de l'ancicn générnl

de l'armée cl'Italie, se rendrc tour

il

tour plus

fort que chncune des deux armécs <¡ui le mena–

~aient,

battrc cclle de Portugal, pu is se jctcr sur

cel\c de Joscph, les accablcr !'une aprcs l'autrc,

et restcr définitivcmcnt maitre de l'Espagne.Mais

chacun a son génie, el il est puéril ele dcmandcr

a

tcl homme ce qui n'est possiblc qu'arcc les

qualités'de lcl autrc. Lord Wellinglon, sagc, so–

lide, mais lcnt, ayant des soldats qu'on ne mcnait

pas vite, qu'on n'exallait pas facilemcnt, n'était

pas fait pour conquérir l'Espagne en une campa–

gnc, mais

il

dcvait la conquérir en plusicurs.

C'était bien assez pour le triomphc de la politique

de son pays, et pour le malheur ele la nótrc

!

Voyant approcher l'armée de Portugal renfor–

cée, il abandonna aveedépit les murs deBurgos,

qui lui avaicnt eotité 5 mi lle hommcs et le pres·

tigc de la vicloirc, cL qui allaicnt proLaLlemcnt

lui coútcr Maddd. 11 soutinl plusicurs eombats

d'arrierc-gardc,danslcsquclslegénéralMaucune,

le méme qui avait si téméraircrncnt engagé la

bataille de Salamanque, lui Lua bcaucoup de

monde, el, apres s'ctrc

a

son tour eouvcrt clu

Douro, il cxpédia au général Ilill l'o1·drc de vcnil'

le joindrc a Salamanquc, si Madl'id ne iui scrn–

blait plus tcnabie en préscncc des armécs qui

marehaient sur ccllc capitalc.

Tcls ful'cnt les événcments que Joscph cL le

maréchal Joul'dan apprirent en al'rivant su1· le

Tagc. La sagc prévoyance du maréchal Jourda11

se trouvail ainsi juslifiéc, et Madrid <1ilaits'ouvri1•

cncorc une fois

a

la nouvelle royauLé. Le

50

oc–

tobrc, les armées du Centre et d'Andalousie fo1·-

lignc du Tage, sur laquclle 011 avait

crainl de lrouvcr 70 millc Espagnols, 1'01·Lugais

et Anglais réunis¡clicspassercnt sur lecorps des

arriere-gardes du général Hill, et pénétrere11L

le 2 novcmbre dans la capilale des Espagncs,

étonnée de ces fortuncssi diverses. Joseph y fuL

bien

rc~u;

car, aprcs ce qu'ils vcnaicnl de voir,

les habitants de Madrid, olfcnsés par l'orgucil

desAnglais,dégotités par la violcncc <lesguérilias,

eommcn~aicnt

1croircqucccttcnouvcllc royauté,

excrcéc par un princc doux et sagc, valail touL

autanl. pou1· cux que des Bourbo11s

dégén~ré'.,

condu1ls par des chefs de llandes. Joscpli, dc–

ploynnt. en ce

1nomcnt

une

activité

qui ne lui

étaitpasordi11ai1·e, apresavoirséjournéquarantc-