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4ti8

LIVRE QUAllAN'J'E-SJXIEME.

huitheurcsdans l\Iadrid,en

sorl.it

le¡,,pour faire

sa jonctionavcc l'arméc de Portugal,et poursui–

n e lord Wcllington a la tctcde80millchornmes.

Quels résullalsne pouvait-onpas attcndre, quellc

vengcancc deSalamanquc nepouvait.-on pas ob–

ienir d'unc tclle réunion d'armées

!

Joseph y complait avcc raison, et espérait

qu'unc bataille, livréc avcc les forces dont on dis–

posait, ramimcrait les Anglais en Portugal, et le

rétablirait, malgré l'évaeuation de l'Andalousic,

daus laplénitudcde sa situationanlél'icurc. Sans

doutc on

commen~ait

1 éprouvcr quclqucs in–

quiéludcs au sujct de l'expédition de Russie,

a

intcrprélcr facheusemcnt lesilence gardé par le

illonitenr,

qui ne coutenait plus de bulletins de

lagrande arméc; mais on étaiLforL loin <l'ima–

gincr l'étcnduc des désaslres qui nous avaient

frappés, et tout au plus allait-on jusqu'i1augurcr

des difficullés commc celles qui avaient suivi la

bataillc d'Eylau, et que la bataille de Fricdland

avaitrésoluestriomphalerncnt. Joseph n'attcndait

done aucune sinistre nouvelle de Paris, et se

flattait de trouvcr le dédommagement du mal–

hcu1· qui l'avait atteinl

a

Salamanc¡uc, dans les

cnvirons de Salamanquc elle-mcmc.

Arrivé le 6 novembrcau deladu Guadarrama

avec son fidclc major général, dont les avis lui

avaient été si utiles, il aurait pu appuycr

a

gau–

che ''crs Pcilaranda, ce qui l'cút mis sur la trace

de lord Wellington;nrnis il aima micux appuycr

i1 droile vcrs Arevolo, afin de rallicr a lui l'ar–

méc de Portugal, et de n'aborder les Anglais

<1u'avcc la lolalité de ses forces.

Ce qu'il désirait ne tarda pas 11 s'cffcctucr, ca1·

lord Wellington, prcssé de se rctirer sur Sala–

manque, ne songea pas mcme

il

cmpéchcr la

jonction des armées du Nord et du Midi. Bientót

les avant-gardes se rencontrcrc11t aux environs

du Douro, et la réunion des trois armées d'An–

dalousic, du Centre et de Portugal,

pla~a

sousJa

maiu de Joseph 90 mille hommes, et environ

150 Louchcs

a

fcu bien attclées. Cclle force eút

mcmc été plus considérable si le général Caffa–

relli , aprcs avoir prcté quclqucs jours ses

'iO

millehommcs, ne s'était hatéde les rappcler,

pour continurr 1 balaillcr contrc les bandcs de

Mina, de Longa, de Merino, de Porlier. L'arméc

de Por-tugal, <¡ui avait 55 mi lle hommes en pro–

pre, en avait pcrdu un certain nombre dans la

poursuitc de lord Wellington ; les armées du

Centre et d'Andalousie, qui en partant de Va–

lence en eomptaicnt !í6 millc environ, avaicnt

laissé quelr¡ucs hommes en route, et fourni un

détaehement pom· la garnison de Madrid ; mais

loutesenscmbleclicseomprenaicnt85 milleeom–

battants des plus bellcs troupes qui fussent au

monde, irritées des succes qu'on avait laissé

rcmporter aux Anglais, etjoycuses enfin de l'oc–

casion qui s'offrait de les lcur faire expicr.

L'ardcur qui était dans les creurs étincclait

sur les visagcs, et géaéraux et soldats se pro·

rncttaient de eoncourir d'un zclc égal

a

la com–

munc vcngcance. Lord Wcllington, séparé de

l'arméc cspagnolc de Galice,

mr.is

1',enfo1·cé du

corps de llill, n'avait pas, aprés les per.tes de

In

eampagne, plus de 60 mille hommes, dont

'•0 mi lle Anglais, beaucoup moins ficrs <1u'au

lendcmain de leur victoirc des Arapiles. Mais

pouvaient-ils tcuir tele

ti

85 mille

Fran~ais

pas–

sablemcnt commandés? Personnc ne le croyail,

et eux pas plusque nous.

Nos trois armécs s'avancCrent done sur la

'l'ormcs, exaclement par la route qu'avait suivic

le nrnréehal Marmont pour aller se fairc batlre

aux Arapiles. Elles ma1·cbaicnt de manic1·e

a

tourncr la position de Salarnanque, et

a

prendre

une rc1•anchc de lord Wellington en se

pla~ant

sur sa ligne de eommunication: Le ·11 novcm–

brc, on se trouva en ligne

il

quelque distance de

la Tormcs, l'armée d'Andalousie agauche, ecllc

du Centre au centre, cellc dn Portugal

a

clroitc.

Le maréchalJourdan, en compagnie de Joseph,

se porta sur le bord de la Tormcs, et apergut

lord Wellington aux Arapiles,

y

attendant assez

tranquillcmcnt les

Fran~ais,

parce que, eoofianl

dans une position déja éprouvéc, et ayant sa

rctraile to11jou1·s assurée vers Ciudad-Hocl1·igo,

il croyait pouvoir se replier

il

lemps. Mais il

avait commis une faute qui aurait pu lui coüter

chcr , et que le maréehal Jourdan, avec son

coup cl'reil non pas vif mais excrcé, clécouvrit

promplcment.

La 'formes, qui, bien qu'assez grossc enhiver,

était cneorc guéable en plusicurs endroits, cou–

lait elcvant nous :\ lrarers la petite ville d'Alba

de'formes, situéc

a

not1·e gauchc, ¡iuis,elécrivant

un dcmi-cerclc, allait a droite s'enfonccr vers

Salamanc¡uc. Lord Wellington, trop pcu pressé

de se mettre

a

l'abri ele nos entrepriscs, nvait

laissé le général Hill 11 Alba de To1·mcs, et avcc

le gros ele son armée avait occupé Salamanquc.

Entre deux se trouvail la position de Calvarossa

de Ariba, qu'il n'avait fait oceupc1· que par un

faiblc elélachcmcnt. Trois licues séparaient le

corps du général Hill de celui de lord Welling–

ton, et l'idéc qui s'offrait naturcllement, c'était