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WASHINGTON ET SALAMANQUE. -

Ju11.1.ET

1812.

samment paré aux dispositions de sonadversaire,

sans toutefoisengager une batailledont il persis–

tait

a

ne pas vouloir.

11

était midi; toute

la

jour–

née se serait passée en manruuv1·es scmblables,

saosgrandes perles de part ni d'aulre, et ccrtai–

nemcnt vers Ja nuit lordWellington aurait battu

en rctraite pour regugncr Ciudad-Rodrigo, nous

rendant Salamanque saos combat, lorsque lema–

réchal Marmont, par une falale impatiencc, non

pas de combattre, mais de manreuvrcr, voulut

enlcvcr l'arrierc-garde de son advcrsairc, qu'il

croyaitprét

a

décamper. En conséquence,

il

porta

plusenavantencorc sa gauche, composée, comme

nous l'avons dit, de la division Thomieres, et si

en avant, qu'elle

commcn~a

a

descendrc des hau–

teurs devant la 5' division anglaise, qui était

destinée, avcc une grande masse de eavalerie,

a

lui barrer Je ehcmin. 11 porta son centre, com–

posé des divisions Maucunc et

~arrut,

plus pres

encorc du vallon qui nous s6parait des Anglais,

fit

appuyer ces dcux divisions par le général

Clausel, rapproeha la rlivisionBreuicr, sanspres–

crire

it

aucune d'abordcr les Anglais, car, ainsi

que nous venons de Jo dirc,

iJ

n'avait d'autre in–

tention que d'entamer Jeur arriere-garde lors–

r¡u'ils seretireraient. Mais, pour exéeuter de tels

111ou1•ements si pres de l'cnncmi,

il

faut avoir

it

Ja fois une dextérité et une autorité qui assurcnt

l'exécution précisc de ce qu'on ordonne. Mal–

heureuscment le maréchalMarmont ne possédait

pas ces deux avantages

á

un degré suffisant pour

se 111ontrer aussi hardi devant un adversai1·e tcl

11ue lord Welliagton. Le génét'al Maucune, com–

mandanl Ja division du centre qui élnit Je plus

en 11vant 11 gauche, élait un ofticicr d'uac bra–

voure éprouvéc et d'une extreme audace sur le

clwmp de bataille. C1·oyanl les A11glais en pleinc

retraitc, il imagina queJe morucnt était veuu de

se jctc1·sur cux. En conséquencc, il

fil

dcmander

J'ordre d'attaquer, ne l'nttendil pns, poussa dc–

vant lui les tirailleurs cnncmis, les rcplia, dcs–

ecndit dans J'intcrvallc qui sé¡rnrait les dcux ar–

mécs, el s'cngagca contrc les divisions anglaiscs

du centre, les divisions Cole el Lcith. A cct as–

pect, lord Wcllington,qui voulait hic11 se rclirer,

mais non pns fuir, acccpla Ja balaillcqu'onscm–

blait lui présentcr et fit donner

a

son centre J'or–

drcderecevoir clde repousscr l'attaquc dunólre.

Tandis

q~c

Je général Maucune commcttait

cctte témérité , le géneral Thomiercs

it

gnuehc,

co11ti11ua11L 1 ::i':w::mccr en pointc ,

dcsccndaiL

nussi en plninc s:rns

t\ll·c

nppuyél el s'cxposait

:1 rc11cont1cr

de rrnnt In

dirision cl'infanteric

Picton, et sur ses flanes une épaissc nuée de ea–

valerie. On se mela ainsi de t0utcs parts, et on

fut aux priscs sur le front cnlicr des deux ar–

mées, sansqu'aueun des dcux généraux en chef

l'etit voulu.

Par malheur, Ja division du général Clauscl,

nombrcuseet supéricurement commandée, étail

encorc en arricrc,

et.

point en mesure de ·rournir

J'appui dont nos divisions imprudemmcnt cnga–

gées auraient cu besoin.

Le marécbal Marmont, qui, du grand Arapile,

ou

il

était resté pour diriger ces divers mouve–

menls, rtperccvait avcc sa lunclle les

fautcs.com–

mises, remonta précipitamment

a

chcval pour

aller Jui-méme contenir l'impaticnce de ses licu–

tenanls. Mais

a

peine était-il en selle, qu'il

re~ut

un obusqui lui fracassa un hras et lui ouvrit le

flanc.Certesonpouvait bien ici croirea lafortune,

et surlout

a

Ja fortunc contrairc

!

Le malhcurcux

maréchal lomba noyé dans son sang, et n'cul

que le lemps de désigner le général Bonnet, le

plus ancien de ses divisionnaires , pour le rcm–

placer dans le commandemcnt. Sa blcssure étail

sigrave, qu'on ne savail pas siclic neserait pns

prochaiacmcat mortellc. Pendan! c1u'on allail

eherch~r

le général Bonnet

i1

droilc, l'Cl'S les

Arapiles, la bataille partout commcncée secon–

tinua avcc íu1·cu1· sans général en chef de 11ot1·e

coté. Le général Maucunc poussa vivement les

Anglais, 'et les accula au village des Arapiles ; le

général Sarrut lesoulint. Mais ils avaient en tete

quatrc divisions enncmics , qui , oulre qu'cllcs

étaicnt qunti·c contrcdcux, étaient indil'iducllc–

ment plus

fort.cs

<¡ue les nótres. Aprcs un pre–

mier succcs, le général Maucunc, criblé par les

redoutabled eux <les Auglais, se vil obligé de

plicr. Mais le géuéral Clauscl arrivo, pl'it la

place de Jadivision Maucunc, et ramcna les An–

glais. Le maréchal Bcrcsíord, présent sur ccltc

partiedu champ de bataillc, prcscrivit alors

a

sa

sccondc ligne de se formcr en potence sur la

prcmierc, de manifre

ú

prendrcen Oanc Ja divi–

sion Clausel. En rncmc tcmps, lord Wcllington

fil 1•crs sa gauchc atlar¡uer le grand Arapilc par

les Portugais du général Pnkcnlwm, el vcrs sa

droile iljctnsur ladi1•isio11 Thomiercs,dcsccndue

forl imprudcmmcnl dans Ja plainc,outre l'infon–

lcrie <le la dil'ision Picton, toutc la masse de

sa cavaleric.

~lalgré

ces cfforts rcdoublés de

J1cnncmi, noll·c arméc se mnintinl el

r1mscrrn

son tcn ain. Ln division llonnct, quoiquc

p1·ivél'

deson générnl , c1ui

t;t:1it

acconru vcrs

le

cculrc

pour prcndre Je comman<lcment, arróta co11rl les