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WASHINGTON ET SALAMANQUE. -

JUluEr

1812.

44t

chal Marmont sortit de !'asile qu'il avoit trouvé

derriere le Douro. II cssaya <l'abord de repasser

ce lleurn en présence de l'ai·méennglaisc, et le fit

avec assez d'art et <le bonheur. Les bords du

Douro étaient conformés ele tellc maniere, qu'on

découvrait d'une rivc

a

l'autre

lous

les mouvc–

mcnts des deux armécs. Le maréehal Marmont

Hlfccta ele faire desccndre par sa droite des co–

lonnes de troupesvers Toro, et lHndis qu'il don–

nait

a

eeltc démonslration la plus grande vrai–

scmblance possible, il préparait sur sa gauche,

aux environs de Tordesillas, les moyens de

franehir réellement le Douro sur plusieurs ponts

dechevalels. Dans la nuit du 16 au 17 juillet en

effet, tandis que sa droite prolongéc simulait un

projet de passage versToro, sagaucheen opérait

un véritable au-dessus de Tordcsillas, et son

centresuivant sa gauche venait passer apres clic.

Le lendemain, profilant de la surprise et de la

l'Onfusion des Anglais, il 1·amenait sa droite

u

lui, et se trouvait avec ses quaranle-deux mille

hommcs, parfaitcment intacls, confiants,pourvus

de vivrcs, au del11 du Douro, avcc toule l'appa–

rcncc d'intentions inquiélantcs pour l'armée

britanniquc.

Lord Wellington n'avait pas plus que le ma–

réchal Marmont le désir de livrer bataillc, mais

il élait bien résolu

o

ne pas se laisser couper de

Ciudad-Rodrigo, oii il avait ses vivres, ses muni–

tions de guerre, et une bonne porte pour ren–

trer en Portugal. 11 s'empressadonede lcver son

cump et de rétrograder vers Salamanque par le

chemin qu'il avait cléja suivi. Le maréchal Mar–

mont al'ait par conséquent réussi dans Je projet

de le ramencr en arriere.

En se reporlant vcrs Salamanque on rencon–

t1·ait divers allluenls du Douro , la Guarcna

d'abord,et ensuile la 'formes, sur laquclle Sala–

manque cst assise. C'étaient autant d'éehclons i1

disputcr en se retiran

t.

Lord Wellington se rc–

plia de )'un sur l'autrcavee prudence et lenteur.

Au bord de JaGuarena, le général Clausel, jeune

lieutenant général qui

annon~ail

déja les plus

grands talenls militaircs, se háta trop ele la

frnnchir, et s'exposa

a

étre ramcné. Mais ce fut

une perte sans importance, et le

'10

au soir on

coucha le long de cctte petite rivierc, bravant

lecanon les uns des aulres pour venir se désal–

tércr daos ses eaux, car la chalcur était étouf–

fante.

Dans la nuit, le maréchal Marmont remontant

Ja Guorenn pa1· sngauchc, la franchit

a

un poiut

oú clic n'étai•.nlusqu'un torrcnt insignifinnt, et

se trouva tout i1 coup en présenee des Anglnis,

surpris de n'ctre séparés de. nous par aucun

obstaclc. Aussi ne tarderent-ils pas a batlrc en

retraite. lis marchaient d'un bon pas , avee

aplomb, lcurs masses bien serrées, couvcrls par

de la cavalcrie el de l'artillerie légeres, le long

d'un platcau asscz étendu. Notre armée se tcnait

a

lcur hauteur,

s'avan~ant

sur un plateau paral–

lele

a

cclui qu'ils occupaient, montrant aulant

d'aplomb, bcaueoup plus d'aisancc, et une con–

fiancc clont legénéral en chefse laissait Jui-mémc

enivrer. L'artillerie Jégere, longcant augalop le

bord tFu platean sur lequel nous cheminions,

s'arrélait de lemps en tcmps pour canonncr les

Anglais, puis se remcttait en mouvemcnt pour

les suivre. Les deux positions se rcjoignaient 1

un villagc ou on était naturellement tenté de

se devanccr. Nos troupes y arrivcrent les pre–

micres, en chasserent quelqucs coureurs, et eu–

rent Je plaisir d'y canonner l'armée ennemie,

défilant sous notrc fcu, et

a

bonnc portée. Nous

nepcrclimes pcrsonneet tuamcsquelquesAnglais.

Depuis le passage du Douro, nousavionsramassé

un m!llicr cl'hommcs, lant blessés que lrainards.

.Le

20 ausoir les Anglais repassercnt la 'formes,

et nous eouch;imcs sur ses bords.

Le 2:1, nous franehimes cette rivicre

a

une

licue et clcmie au-dcssus de Salamanc¡uc , et

vinmcs prendre position en face des hauteurs

<lites des Arapilcs, sur lesquelles les Anglais

s'étaicnt établis, et oú il n'élait pas fucile de les

abordcr. Le maréchal Marmont était sans doute

un pcu trop enorgueilli de ses premicrs avan–

tages, et des marches qu'il avait exécutées en

présence de lord Wellington; toutcfois

il

était

résolu i1 ne pas commettrc d'imprudcnec, et

a

ne

pas renouveler les fautes de ses pré<lécesseurs,

enallant mal 1 propos attaqucr les Anglais dans

eles Jicux oú il n'y avait aucunc chance de les

vainerc. 11 campa en face d'eux, aprcs avoir oc·

cupé de son coté une positionasscz avantagcuse,

séparéc par un vallon de ccllc de l'enncmi, et

s'appuyunt

u

droite au villoge de Calvarossa de

Ariba,

a

gauchc

a

eles boisdont

il

avait cu soin

de s'cmparcr. 11 n'avail donericn

i1

crnindrc, et

s'enclormit tranc¡uillemcnt avec ses soldats, sans

autrc projct que de continucr un systcme de

manreuvrcs qui luíavait jusqu'a ce jour pai·faitc–

ment réussi.

Le lendemain malin, 22 juillet, le maréchal

Marmont monta de bonne heurc 11 chcval pour

jugcr des desseins de l'ennemi, et y conformcr

les siens. Tout était en repos des deux cótés, et