WASHINGTON E'!' SALAMANQUE. -
JUI•
1812.
ment des nations portugaise et espagnole, avec
touteJa puissance de l'Angleterre,aprcs plusicurs
campagncs heureuscs,
il
était parvenu
it
réunir
sur l'Aguéda, aux premiers jours de juin, les
forces suivantes : sept divisions d'infanterie an–
glaisc, présentant environ 5B
a
56 mille hommes
d'une solidilé
a
l'éprcuve (une huiticme division
était sous legénéral Hill en Estramadure); cinq
ou six mille hommes de cavalerie anglaise et
allemande excellentc; deux brigadcs d'infanlcrie
portugaise ; plus cnfin, une division espagnole
sous le général don Carlos d'Espagne. Ces auxi–
liaires, difficiles
1t
compter, surtout les Espagnols,
a
cause de Jeur organisation trcs-imparfaite,
pouvaient monter
a
l4 ou 15 mille hommes.
Ainsi l'armée de lord Wellington était d'environ
5B mille hommes. Les guérillas, tres-propres
au service de troupes légeres, ajoutaient
a
son
effcetif une force impossible
a
évaluer, mais
réelle. On voit qu'avec un peu d'entente entre
nos généraux, avec nos bravcs so!Jals, avee
500 mille hommes d'effcctif donnant 250 mille
combattants, il cut été fncilc, en se eoneentrant '
ii
propos, d'opposer une masse écrasanle
a
cette
poignéc d'Anglais, solides et bien conduits saos
doute, mais dont la force était tout entiere dans
la sagessc de leur chef, et clans la désunion de
nos généraux.
Lord Wellinglon le sentail si bien, que ee
n'éloit <1u'e11 lrcmblont (si ce mot peut ctre em–
ployé en pnrlant d'un tcl homme) qu'il s'avan–
~ail
en Castille. La conquéle de Ciudad-Rodrigo
et de Badajoz élant accomplie, il fallait qu'il
cnt1·cprit quelquc chose; or,
i1
entreprendre
quelque ehose, il ne pouvait cssayc1', commc
nous l'avons montré, qn'une marche ofTcnsivc
en Castille. Sa fcrmc raison n'admellait sur ces
points aucuu doutc; mais, en sougcant qu'il
nllnit se jeter sur les clerrieres des
Fran~ais,
entre les armécs du Nord et de Portugal d'un
cóté, les armées du Centre et d'Andnlousie ele
l'aulre, qui, senlement en cnvoyant chacuoe un
détnehcment, nuraient pn l'accabler, il étnit saisi
d'une vérilnble crninte, non pas de la erainte
des ames faibles, mnis de la c1·aiule des limes
forlcset éclairées, qui,sans s'exagércr ledanger,
en apprécient pom·tont In gravité. S'il se rnssn–
rnil au poinl de marchcr au-dcl'ant de lels
périls , c'cst d'nbord qu'il était obligé de lenter
quelquc chose, sous peine de perclre l'oecnsion
In¡>lus f:ivorable, cellede l'abscncc deNapoléon;
e'cst c1n1ilc qu'il co111pl11it sur les misérables
tiraillcmrnt donl il s'ctnit
aper~u
dcpuis lon•-
cu,~t1ur.
4.
temps, et qui jusqu'ici avaienl cmpeché nos
généraux de l'accabler par la réunion de leurs
forces. Une seulc fois il avail vu celte 1·éunion
s'opérer
a
temps : e'étail l'année précédenle,
Jorsque le maréchal Marmont était accouru en
Eslramadure , et ce mouremenl lui avait fait
manqucr Badajoz, apres une perle de six.millc
homrnes. Au conlraire, dans les trois prcmicrs
mois de la présente annéc, cette concentration
n'ayant pas cu lieu, il avait pu prendre Badajoz
et Ciudad-Rodrigo. Cette fois eneore, il se
flaUait d'avoir le méme bonheor, grace aux
mCmesctiuscs.
Résolu
a
se porter en avant, il écrivit néan–
moins
¡,
son gouvernement qu'il ne fallait pas se
Uatter d'obtcnir de grands résultats, car il suffi–
rait aux
Fran~ais
de se réunir conlre lui pour
qu'il fut promptement rejeté en Portugol.
11
de–
manda done expressément que l'armée anglo-si–
eilienne tenl,it unedesccnte daos la province de
Murcie, ou dans celle de Catalogne, pour cmpc–
ehcr l'arméed'Aragon de faire des détachemenls
au profit de l'armée du Centre; il demnnda aux
lloltes anglaiscs qui croisaient dans le golfc de
Discaye, et communiquaient avce les chefs de
Landes, <(e simuler
u11
débarquemenl pour em–
péeher le général Caffarelli d'alle1· au sceours du
maréchal Marmont. Ces préeautions prises, il
passa l'Aguéda dans les premiers jours de ju in,
el se dirigen sur Salamanque. Sachant, par des
rapports exr.ets, dus au zcle des Espagnols, que
Je maréchal Marmont avail été obligé dedisper–
serses
1..li\
1
isions pour les fairc vivrc, qu·aucun
renfort ne lui était cncore arrivé, il espérait
trouvcr l':lrméc
fraa~aise
disséminéc, en touL
cas forle ou plus de
1,0
mille hommes, et proba–
blement m:il pou1•vue de malériel. Par ces dive1·s
molil's, il se flallait delui foire au moins én1cucr
Salamanque, et de la repousscrau <leladu Douro,
cequi élaitun heureuxcommencement deeampa–
gne.
11
se proposait ensuited'agirselon les événc–
menls, qu'il Ol'aitassez de sang-froid pour atlcn–
dresans trouhle,et assez de préseneed'espritpour
snisir avceíl-propos.
Le maréchal Marmont, qui
é~1it
sur ses "ar–
des, quoique mal servi par ses espions, connul
bientót J'ap¡ll'ochede l'armée an•laise, et se mil
en mesure de n'clre pos sur¡wis. Ayant en le
temps de 1·éunir quatre oueinq divisions, grñce
nu rctour de la division
l~oy,
il put formcr un
rassemblcment 1·espcctablc, et ca¡1ahlcd'im11oser
i1
l'cnncmi une cxtrCmc
1·éscrl'c,
i
toute son
armCc
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