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WASHINGTON ET SALAMANQUE. - '"'" ·1812.

gagncr aulanl de lcmps, il n'y npas <le rcgrels

n

conccvoir.

Jusqu'ici les opérations du marérhnl

~brmonl

ét:1icnt tout

ce qu'clles pouvaicnt Ctrc; nrnisSa·

lamanquc prisc,

il

n'était pns s:-igc:1

lni de

se tcni1·

si pres de l'nrmée nnglaise, el il passn le Douro

a

Tordcsillns, clérirlé

a

!ni bien disputcr cetlc

lignc. Du rcstc. lacirconspcction des Angla is ne

faisnit pas cr:iindrc de icur part une offcnsivc

11·Cs-vi\'c.Lord Wcllinglonsuivil l'arméc de Por·

Lugal, et

vint hordcrlccours

du

Donro,

qui <lans

c·ctlc

saison n'était p:is lrCs-volumincux, rnnis

1ú:Lrtit ccpcndant pas guéablc

1

cxccpté

dans un

pelit

nombre

d'cnóroit~.

Ce fleurn,

commc nous

l"nvons dit, étniLpoui·vu de bons postes, tcls que

Tordrsillas, Toro, Zamora, el méme Bcnavcntc

et Astorg:i, en considéraat l'Esla

cL

l'OJ-bigo

co111111c nn prolongcmcnt de la lignc du Douro.

Astorga 11olammcnt, outre de bons ouvragcs qui

avnicnt déjü résisté, tanlót rnx

Fran~ais,

tantót

aux Espagnols, eontcnait unccxcellcntc garnison

de 1,500 hmi1mcs bien résolus

ii

se défcndre, et

dcvait

1

en donnant un fort appui ¡, notrc droite,

gcncr bcaucoup la gauche des Anglnis. Lord

Wcllington, arrivé le 1•' juillct sur leDouro, s'y

arrctnpour lnisscr

a

l'arméc cspagnolc de Galice

le temps d'cnlcvcr Astorga. C'étaicnt, sclon

lui,

quinzc ou vingl jours cncorc d'cruployés utilc–

mcnl., snns s'engagcr trop vite dans cellc hardic

campagnc enlrcprise sur les dcrriCres des Fran–

i;:ais; mais c'élnit, on doit le rcconnailre, lcur

laisser auEsi le tcmps de se réunir poui· l'accn–

blcr. 11 follait en clTct qu'ils fussenl avcuglés par

d'étrangespassions, pour ne

pas

cmployerce

dé~

lni

a

rnsscmblersoixante el dixmi llehommescon–

tre l'armée anglaise. Aussi, en se tenant

le

long

du Douro, lord Wcllington ne ecssait-il d':1drcs–

scr les plusvives iastanccs, d'un cóté

a

l'nrn1ée

anglo-sicilicnne, pour qn'cllc donnat une forlc

occu¡rntion nn maréclrnl Suchct,ctdc l'aulrc aux

forces navales anglaiscs croisant dans legolfc de

lliscayc, pour qn'clles lisscut craindrc au générnl

C:iffarclli un gros débarqucmcnt sur les eótcsdes

Asturics.

Dans ccl inlc1·valle, le maréchal Marmont, étn–

bli dcrricre le Donro, s'étnit occnpé

a

concen·

trcr les huit divisions dont était forméc l'arméc

rle Portugal. Aprcs nvoir rccouvré la prcmicrc

de ces huil divisions, ccllc du génél'nl Foy, il lui

l'CSlait

a

J'CCOUVI'Cl'

b

huitiCmc, ccllc tfugénéral

Donnct, composéc de lroupcs bonncs et nom·

brcuscs, supérieurcmcnt commandéc, et coníi–

née sur le rcvcrs des Asturics pour

y

batailler

cont1·e les Anglais et eontrc les handcs de Por–

licr. Les Asturics vnlnicnt nssurérncnl

la

peine

d'Ctrc

C()nscrvécs

1

ainsi que l'a\'nit prcscrit Na–

poléonen pnrlnnt pour

la

Russie, mnis clics n'é·

tnient rien au¡wcs de l'objct qui préoccupait en

ce morncnllcmaréchal Mnrrnont. Aussi n'avnit·il

pas hésilé

a

dépcchcr " la huiticrnc <livision

fordre d'Cvncucr

les

Asturics,

et

cct orílre :wait

trouvé

legénéral Bonnetenroutc,earcctofficicr,

nonmoinsintclligentqu'intrépidc,comprcnantcc

que tnntd'autres plusélcvésengraclc necompre–

nnicnl point, avait jugéque tout intéret clcvcnait

nccessoirc dcvnnt lanéeessitédercpousscrlcs An- .

glnis.Endéfalquant loutcc qu'onpcrdou laisscen

nrriCrc

a

lasuite d'uncrctraitcrapidc, Jegénérnl

Bonnct nmenait 6 rnillc hommcs, cxccllcnts par

lcur vnlcur proprc. cxccllcnls par sn présencc

it

lcur

We.

Cctlc adjonction inspira bcaucoup ele

confiancc nu maréchal Marmont. Elle portnit i1

56 ou 57 millc hommcs son inl"antcric. Ce qui

lui

mrtnquait, c'étuit la cnvnlerie, car clic

s'étnit

épuiséc

i1

courir les routes pour les purger

des

guérillas. Pressé de la rcmontcr, le maréchal

Mnrmont nvail fait enlcver lout ce qu'il y avail

<le chcvaux de selle dans In contréc, et il nvnit

ninsi rnrtrnssé un millicrdehons chcvaux, ce

qui

avnit porté 1 5 millc cnvalicrs bien montés el

vi3ou1·cux le total de sa cavalcric. Avcc son ar–

tillcric, bien servic el cornposéc d'unc ccntninc

ele houchcs

a

fcu, il avail cnviron 42 millc sol–

dnts, qui,rcnforcés sculemcntpnr dix ruillchom–

mcs, scraicnt dcvenus trCs-supéricurs aux

An–

glais,el, tclsqucls, pouvnicnt lcur tenir tete, s'ils

étaicnt conduits avcc

un

peu de sagessc et

de

bonhcur.

Sans doutc ils n'étnienl pas mal commnnclés

par le maréchal Mnrmont, rnais ils ne l"étnicnt

pas suremcnt.. Ce mnréchal,nynnt de!'esprit, <le

l'inslrnclion, de la bravoure, et le lnlent de bien

lcnir ses lroupcs, possédait quclqucs qunlitésdu

général en chef, nrnis était loin

de

les

réunir

loulcs. Quoique dissipé dans ses goúls, il pcn–

rnit fort

f1

ce

qu·¡¡

avait

i1

!'aire,

combi1rnit

bcnu–

coup, trop pcut-Ctrc, enr dans l'action

In

justesse

des idécs vaut micux que l'abondnnce. llnLon–

dancedcs

id~cs,

en c(fct: sans

un

jugemcnt

fermc

el prompl, éblouit an licu d'éclaircr. De plus,

ce mai·cehal ne passait pns pour hcurcux.

J,c

lionhcur, qualité indéfinissnblc, est-il une vainc

supcrstition des hommcs, ou bien une réalité?

Est-cc une faveur du sort capricicux, donn:-inl

¡,

!'un pour les

l'CÍUSCl'

ü

I1autrc ces circonstnnccs

de froid, de chauel, rlc pluie, ele solcil,d'ar1·ivécs