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LIVRE

QUABANTE-SIXIEftlE.

lamanc¡uc, c'est d'abord qu'il avait beaucoup de

points

a

occnpcr, el qu'cnsuitc, pour vivrc <ians

un pays ruiné, il avaiL été obligé de s"étcndresur

uncspaeede plusde trente licues. Du reste, ay1nt

profttédes

le~ons

administrativcs de Napoléou,

dont il arnit été l'aidc de e.1mp,

il

avait employé

J'hivcr

il

soigncrses hommcs,

"1

réparcr son mn–

téricl d'artillcric,

a

recomposer auLant quepos–

siblc ses attelagcs, et i1 metlrc ses postes en bon

élat de défcnse. A défuut de grands magasins,

c¡n'il n'avnit pas le moycn deerécr, il avait formé

nuprcs de chaqucdivision un pctit dépót de bis–

cuit qui luí permcllait de rnanccuvrcr une c¡uin–

zainc de jours sans etrc inquict de la subsistancc

deses soldaIs.

11

avail disposé en citadelles lrois

eouvcnts qui dominaient Salamnnquc et com–

mandaient le passagc de la Tormes.

11

y avait

placé une garnison d'un millicr d"hommcs, cL

il

pouvait s'cn

éloigncr sans crninle de voir

J'cnncmi s'y établir. Ln ligne du Douro, qui se

tr·ouvait en arriCrc de Salamanque, et.qui

~1vec

son afllnent l'Esla courrait

a

la fois la Vieillc–

Castillc et le royaumc de Léon, était partouL ja–

lonnéc de postes a1scz bien occupés. Toro, Za–

mora, Bcnavcntc, Aslorg:a, promcttaicnl une

ccrtninc résist::wcc, et, en préscncc d'un ndver–

sairc circonspcct,

il

Ctnit possible, en m::inrou–

vrant sngcrncnt, de tcnir In campag:nc quclquc

tcmps, sans Ctrc amcné

a

une acLion décisivc.

!.e maréchal Marmont, aprcs les dispositions

que nous venons d'énumérer, lev:i son camp de

Salamanquc, livra la villc i1 cllc-mcmc, et alla

eampcr

a

c¡uclquc <lislancc pour se rnénagcr le

loisir de rasscmblcr ses di risions et d'obscrvcr

les projcls de l'cnncmi. S'il ne se huta pas de se

réfugicr dcrrierc le Douro, c'cst qu'il avait la

Tormcs pour se couvrir. et r¡u'il voulait rcste1·

en vue de Salamanque, aftn dedonncr <lu creur

a

la pclilcgarnison laisséc dansles trois couvcnls

fortiliés.

Lord Wcllington parul le ·16 juin dcvant Sa–

lnmanc¡uc.

lle~u

par les habitants avcc une joic

qui éclutait toujoursapres lcdépart des

Fran~ais,

etavanl l'arrivée des Auglais, il consaera un jour

ou dcux i1 la réflcxion, cLau plaisir d'avoir ainsi

acquis les honncursde l'oITcnsil'c, sans en eon1·ir

les dangcrs. Les habilanls !ni dcmandaient ele

les rlélivrcr des trois couvcnts fortiftésqui dorni–

naient la villc, et qui pouvaicnt en rouvrir les

portes aux

.F1·an~ais.

Ces couvents, cxaminés de

pres, scmblercnt exigcr une attaquc en regle.

l.ord Wcllington résolut d"y cmployer dix ou

c¡ninw jours, et n'en ful pas f¡\ché, c:11· il n'était

pas clisposé ; précipiter ses rnouvcments daos

unecontréc oú chaque pasen avant pouvait étre

un pas fait vc1·s un abimc.

11

avait amcné avcc

lni c¡uclqncs pieccs de grosse arlillcric, assczmal

approvisionnécs.

11

commen~a

l'attac¡uc des eou–

vents avcc ces moyens, el cnvoya ehercher i1

Ciudad-Hodrigo le rnatéricl qui luí nrnnquait.

Voici la position des trois couvents c¡u'il s'a–

gissait de prcndre. Le principal, le plus vastc,

cclui de Saint-Vinccnt, gros h•itimcnt car1·é,

rcsscmblant

it

un forl, avait été erénclé, pcrcé

d'embrasurcs, et cntouré de clécombres qu'on

avait rlisposés en glacis. D'un coté il dominait la

Tormes, qui passc au picd de Salamanque, et de

l'autrc Salamanr¡uc cllc-memc. .Les dcux con–

vcnts rlc San-Gaetano et de la Merced, situés un

pcn au-dessons et Ycrs la villc, fournissaicnt

eontrc clic un sccond étagc de fcux, et en assu–

raient complétcmcnt la possession.

Lord Wcllington ouvrit la tranchéc dcvant le

couvent de Saint-Vinccnt, par le dchors de la

villc. Quant anx couvenls de la Merced et de

S:rn-Gnctano, il voulul les lm1squcr, et en or–

donna l'nssaul. M:iis les troupesqui gardnicnt ces

dcux postes, secondécs par le fcu dominant de

Snint-Vinccnt, rcponsscrcnt bravcmcnt les An–

glais, et lcur tuercnt plusicurs ccnlaincs rl'hom–

rncs. Lord Wcllington prit alors le p:irti d'attcn–

clrc le gros maléricl qui dcvait venir deCiudad–

Rodrigo. La vnc de l'armée

fran~aisc,

réunie

á

quclqucs licues de 1!1, dans une bonnc posilion,

soulenait le courngc de nos pctitcs garnisons, et

prolongcaiL lcur résistancc.

Enfin, les 26 et 27 juiu, la grossc artillcrie

étant arrivéc au camp des Anglais, lord Wcl–

lington fit battrc en breche. Les trois cou1•cnts

se défcndircnt vaillamment, et dirigercntun fcu

1•iolcnt contrc l'cnnemi. Mais le principal, cclui

de Saint-Vi1iccnt, ayant éLé mis en flammcs par

desobus, il dcvint impossiblc ele s'y maintenir

plus longtemps, et, le 28, il fallut rcmcttrc ces

citadcllcs improvisées, au moycn desqucllcs on

avait cru pouvoirconsc1·vcr Salamanquc, ou s'as–

snrcr du moins le moyen cl'y rcntrcr. Nous y

pcrdimes un millicr cl'hommes hors de co111bat

ou prisonnicrs; mais les Anglais en perdircnt un

nombre au moins égal, et nous avions gagné

<louzc jours, rctard précieux pour nous, et des

lors ftlcbcux pour nos aclvcrsaircs.

11

faut sans

cloul.c

y

regarcler avant de disséminer ses forces

dnns de pctitcs garnisons dcstinécs i1 se rcndre

les unes apres les autres , mais, quand clics

cotilcntaulant de monde

a

l'enncmi, et vous font