WASHINGTON ET
SALAMANQUE. - ""'
-18·12.
et de magosins,
SUI'
laquclle les mouvcments
étaicnt aussi prompts que faciles.
C'est par suite de cctte
lc~on
si instruct.ivc que
le maréchal Marmont en se rcpol'tant du Tagc
sur le Douro, n'avait pas voulu abandonner les
ouvrages d'Almaraz, et y avait laissé la division
Foy. Mais, quoiqu'il cut tout disposé pour la
ramencr pl'omptcmcnt
a
lui
a
travcrs le Guadar–
rama, le trajct qu'cllc aurait
a
fnirc dcvait cn–
trainer une pcl'lc de cinq ou six joul's, perle
fachcuse si on était obligé 1 une conccntration
rapidc par une subitcapparition de l'cnnemi, et
il supplia Joseph de le déchal'gcl' du soin de
gardcr le pont d'Almaraz. Joseph se hiila de lui
rcndrc cescrvice, bien qu'ilenrésull:\t une nou–
velle disloeation de la faiblc arméedu Centre, et
il y envoya la division d'Armagnae.
Apeine y était-clle,qu'unctentativetéméraire
et pett conforme aucaraclcl'ede l'armée anglaisc,
signala les grands projels óc lord Wcllinglon
pour eettc campagne, et l'imporlance qu'il alta–
chait
a
empéchcr l'armée d'Andalousie d'aller au
secours de l'armée de Portugal.
Le général Hill, par Ol'drc de son chef, se
jouant de la vigilancc des troupes que le mal'é–
chal Soult lcnait dcvant lui en Eslramadurc,
quitta son poste sansqu'on s'cn
apcl'~Út,
se porta
sur le Tagc avcc une division, le remonta
a
la
dérobéc, etse préscnla dcvant le pontd'Almal'az
le 18 mai. Ce pont était situé au pie<l mcmc des
montagnes qui séparcnt la vallée du Tagc de
cclle de
la
Guadiana (voir Ja carie nº 45), et,
apri:s l'avoir franchi, lagl'andc route d'Eslrama–
durcs'élcvait, et travcrsaiL les montngnes au col
de Mirabcle. Le maréchal Marmont avait fait
construfre au sommcl clu col un ouvr;:igc qui
fcrmait la route can ossable, et qui pal' consé–
<¡ucnl ne pcrmcltaiLpns
~1
un cnncmi vcnnnLde
l'Eslramadurc d'amcncr du canon. 11 avait de
plus rcndu cet ouvrage asscz fort pour exi¡;cr
l'cmploi de la grossc artillcric. Au picd de
la
hautcur, au bord du llcm'e, il avait étahli dcux
ouvrages moins considérables, formant teles de
pont sur la rive gauchc et sur
la
rive dl'oitc. Un
pont de batcaux, qui n'élait pas toujou1·s tcndu,
scrvait
a
francl1ir le llcuve.
Legénéral llill,quiavaitdéji1surpris, <lcuxans
nuporavant, le général Girare) dans les e1wirons,
i1
Arroyo del Molinos, et qui élait coutumicr de
ce gcnred'cxpéditions, étanl arrivé pl'csqucsans
clre aper9u ;\ porlée de l"ouvrage de ThlirabCtc,
rcconnut q11'il élait 11·op fort pour essaycr de le
brusqucr, et imagina de fairc dcsccndrc par un
chcmin de traversc une colonnc d'infanlcricqui
tácbcrait d'enlcvcr
a
l'escaladcIcs tetes de pont,
landisque lereste des troupes anglaises fcindrait
d'attaquer MirabCte sur la hauteur. Ce plan
hardi réussit parfailcmcnt. Les deux ounagcs
qui formaicnt tetes de pont sur les dcux rives du
lleuvc, etque le maréchal Marmont avait.moins
fortifiés, pouvaicnt étrc enlcvés
a
l'esealadc. Les
Anglais poserent leurs échcllcssur lesescarpes
ii
peine
ma~onnécs,
et pénélrercnt dans la tele de
pont de la rivc gaucl1e. Les troupes qui la gar–
daicnt, cspcce de ramassis de l.outcs nations, se
laisscrcn"t épouvantcr malgré la belle conduitc
d'un officicr piémontais, qui se fit tucr pour les
rallier; elles s'enfuircnt, l.cntcl'cnt de se jctcr
dans quclqucs batcaux, et furcnt ou Jll'iscs ou
noyécs. L'ouvrngc de la rive gauchc cnlcvé,
cclui de la rive droitc se rcndit immédiatement.
Les Anglais saccagi:rcnt ainsi ce petit établissc–
mcnt, détruisirent les ouvrages, brulcrent les
baleaux, et se rctircrent, tres-ficrs d'unc cxpé–
dition qui lcur valait plus d'honneur que de
profit, puisqu'ils n'avaicnt fait autrcchose, apres
tout,queboulcvcrscr tcmporaircmcnt les moycns
de passagc. En apprcnant ce coup térnéraire, le
général
Foy,
quiétait avcc sadivision enmarche
vGl'SJa Caslille, rebroussa chcrnin, courut apres
les Anglais, sansréussir toutefois
a
les attcindre.
On en ful quitle pour une affaire désagréable
mais poinl irréparable,car, pour un pontdétruit,
le Tagc ne rlevenait pas un obstaclc invinciblc, et
une armée qui rcmonterail
a
tcmps pal' laroutc
d'Estramadnrc clel'ait toujours trouvcr le moycn
de le franchir.
Cct accidcnt causa une vive émol.ion1 Madrid,
car il révélair la prochaine enlréc de lord Wcl–
lingtonen eampagac, et son inlcntion demcttrc
les armécs cl'Andalousie et rlcPortugaldans l'im–
possibilité de communiqucr entre clics. Ccllc
indication aurait clú agir sur ccllcdes dcuxqu'on
appclait
it
sccourir l'autre, et Joscph renouvcla
ses instanccs, maisenvain, commeonva levoir.
Le maréchalSoult avait rccu lavisitedu colo–
nel Dcsprcz, avait laissé apcr.ccvoir sonextreme
déplaisil' de n'Clrcpas major géné1'0i de Joscph,
n'avaiLpoinLrcnouvclé une oífrc de démission,
dont on ne lui cachait pas l'acceptation immé–
tliatc si clic étail faite, et s'était obstiné¡, sou–
lcnir que le dangcr
mena~ait
non pas la Castillc.
mais l'Andalousic. 11 n'y avait pas moyen de
rcd1·csscr son opiníon l1crL égal'd,
cL
Je coloncl
Dcsprcz,
y
rcnon~nnt,
le prcssa de s'expliqucr
sur l'exécntion des ordrcs relatifs au corps du