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LIVllE QUARANTE-SIXIE!IE.

sion d'un triomphe éelatant, qui aurnit fort

avancé nosalTaires en Espagne, peut-clre contrc–

balaneé dans unecerlaine mesure nos rnalhcurs

enRussie, carun grand revcrs dans la Péninsuic

cUL agi puissamment sur les Anglais, et au íon<l

les Anglais menaient l'Europc.

Pour leur ménagcr ce revcrs, il fallait lout

simplemcnt faire concourir

ii

la déícnse com–

mune les forces qui étaicnt

a

porlée, et clics

étaient plus que sullisantes sous le doublc rap–

port du nombre et de la qualité. L'arméc du

Nord, quoiquc diminuéc et n'aynnt plus les

1,6

mille hommesqu'elle comprenait aucommcn–

cement de lacampagnc, avait bien cncorc riogt

millc hommcs de troupes actives. Etit-il foilu les

détourncr loutcs pour quinzc jours, et lnisscr

~Iina,

Longa,Portier,

~lérino,

maitrcsdenoseom–

munications, on ne devnit pas hésitcr. Les An–

glais battus, ces

COlll'Curs

n'étaicul pluSl'icn. Quoi

qu'il ensoit, on aurait pu du moinsdétnchcr dix

mille hommcs pour quclqucs scnrnincs (et la

prcuve, c'csl que l'armée du i\'01·d, bien

<JllC

d'une mnnicrc inoppo1·tune, parvint plus lard

a

lcfaire); nos communications cnauraicnt été un

pcu plus dillicilcs, mais clics l'étaicntdéjii tcllc–

ment, que lemal n'cut pnsété fort nccru. Joscph,

qui avnit 15 ou

H

millc hommcs de troupes ac–

tives et 5 mille Espagnols, pouvait bien en dis–

lraire

'10

millc (il endétourna 15 mille quand le

momcnt lui sembla vcnu), et c'etit élé un 1·cn–

fort total de 20 mi lle hommes. Enfin rien n'em–

pccbait l'arméc d'Andalousic d'cnvoycr le corps

du comte d'Erlon !out cnticr, ou au moins

'10

millc hommcs sur les

'16

millc qui compo–

saient ce corps. Cinq

a'

six rnillc sufiisaient

¡,

Llcrena pour obserrcr le général llill, et, si ce

général avail commis l'imprudenee nbsolumeut

invraiscmblable de marcher cu Andalousic, le

maréchal Soult, a1·cc les 6 111illc hornmes de

Llercna, avec lout ce qu'il pouvait rasscmblcr a

Sévillc,auraitcu 25 mi lle hommes

a

lui opposcr,

tandisque le génfral llill n'cn avait pos la moi–

tié. On aurail done pu, en faisant des emprunts

modérés aux armécs du Nord, du Centre et

<l'Andalousic, assurcr au maréchal Mal'll1ont un

rcnfort de 30 millc hommcs, qui aurail porté

son arrnéc

a

70 mille, et lui aurait fourni le

moycn d'accabler lord Wellinglon, ctde le pous–

scr bien pres du précipiec <le l'Oeéan. 11 cst vrai

qu'il etit fallu un général i1 ces

70

mille 110111-

mes, et que Masséna, <lénoneé

;i

loule l'arméc

commc fatigué, usé, 1•icilli, n'était plusen Espa–

gnc. Mais cnfin les 70 millc hommcs y cussent

été; lemnréchal Marmont, d'aillcurs, n'était pas

incapablc de les condui1·e, et dans tous les cas,

Jourdan, le vainqueu1· de Flcurus, bien obéi,

auraitavcc de tclles forces suffi aux circouslnn–

res. Du reste, lord Wcllington, en préscnce

d'un pa1·eil rasscmblcmcnt, se serait certaine–

menl retiré en Portugal, ce qui l'cUt ou moins

annulé pour la carnpagne.

Les moyens exislaicnt done, et Jourdan et

Joseph, il faut le rcconr.aitrc, ne négligcrcnt

ricn pour les mcllrc en usagc. Une fois bien

convaineus que lord Wellington allait inarcbcr

sur laVicillc-Castillc, et par conséqucnt se por–

tcr sur l'armCc de Portugal, ils écrivircol aux

dcux seulsgénérauxqui fusscnt enmesurede se–

courir cettc rnnée, au géaéral CalTarelli, succes–

seur do général Do1·se1111e i1l'arméc du Nord, el

au maréehal Soult, chefde l'armée d'Andalousie,

avee lcquel on vcnait cufiu d'enlrcr en relation.

lissignalcrcol

a

l'un et

a

l'autre le dangcr évi–

dent qui

mcua~ait

le maréclial Marmonl, et en–

joignircnt au général Caffarelli de dirigcr un

détachcmcnl d'une dizaine de mille hommcs sur

Salamam¡ue, au muréchal Soult de rcnforeer

considérublcment le comlcd'Erlon, de le rnppro–

cher du Tagc, de lui prescrirc d'avoir sans cessc

les ycux ouvcrts sur les mouvernentsdu général

llill, el sicclui-ci, par les routcs inléricures que

lord Wcllinglon s'était ménagécs, se dérobait

pour venir rcnforccr son général en chef vers la

Vieille-Castillc, de le suivrc, de franchir leTage

au pout d'Alnrnraz, tandis qu'il le passcrait pro–

bablcmcnt

a

celui d'Alcantara, et d'apporter au

maréchal Marmont un renfort égal

it

cclui que

le général llill apporlei·ait ;\ lord Wellington.

Cct ordrcmalbcureusementn'élait pas le mcil–

lcur qu'il ftit possible de donner, et si plus lard

il n'e[1t été modifié, on aurait pu le eonsidércr

commc un service absolumenl nul pour l'armée

de Portugal. 11 étail

con~u

en elTet dans la sup–

position que le général Hill avait en avant de

Badajoz des forces considérablcs, que ce général

n'C:tait

In

qu'cn attendant, et qu'il scrait rappelé

vcrs Fucntc-Guinaldo lorsquc lord Wcllington

scrait pretil entrer en campagnc. Or, tout était

faux dans cette supposition. Au lieu de 50 mille

hommcs, le général Hill n'en avait pas

·!a

millc,

parmi lesquels

u

peine une division anglaisc. 11

était la pour masqucr, en dcmcurant immobilc,

les desscinsde son chef, et pour occuper le ma–

réchal Soult, pcndant que lord Wellington, qui

avait réuni sept divisions anglaises et plusieurs

di1·isions portugaises

i1

Fucntc-Guinaldo, mar-