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WASHINGTON ET SALAMANQUE. -

MAi

1812.

429

poléon de ce colé avait du se dissoudre, pour

rendrc acbaquc provincc son conlin5cnt indis–

pensable. Le général Reillc élait rctourné en

Aragonavcc H. rnillc hommes, pour

y

conscrvcr

Saragossc, Lcrida, Tortosc, pour donner la rnain

a

l'arméc du Nord conlrc Mina, pour aider l'ar–

rnéc elu centre coutrc !'infatigable Villa-Campa,

contrc Duran, conlrc !'Empecinado. et cnfin

pour sccourir :iu bcsoin l'armée de Catalognc.

Le général Decaen, elcpuis la perle de l'ilc ele

Francc, rcvcnu en Europc avec une répulation

intactc, commandait les troupes de Calalognc

sous l'autorité supéricm·c du maréchal Suchct.

11

avait 27 millc hommes pour gardcr Figucrcs,

Hoslalricb, llarcclonc, et pour se montrcr de

lcmps en temps sous Tarragonc, la plus impor–

tante desconquctcs du maréchal Suchct, car clic

empccbail les Anglais de prcndrc tcrrc dans le

nord-estdcl'Espagnc. Cesdcrnicrs, sachant com–

bien

il

nous élait difficile d'approvisionncr les

places, lachaient d'intcrdirc les communications

par mer, landis que le général Lacy !Uchait de

les intcrdire par lerre, et se llattaicnt ainsi do

rcprcndrcTarragone au moycn de la famine. Si

cetlc place nouséehappail, Lacy, établi dans ses

mursavec son arméc, rcnforcé par tes Anglais,

pourvu de tout par cux, dcvcnait un cnnc111i des

plus dangcrcux,

mcna~ait

Tortosc, la roulc de

Valcncc, et rcndait l'éracuation de cclle dcr–

nicrc ville prcsquc inévitablc. Aussi n'était-cc

pas trop de loutc l'activité du général Decaen,

de ccllc de son habilc licutenant, le général

Mnurice-Malhieu, pour suffirc aux soins divcrs

dont ils étaicnt surchargés, el pas trup surlout

de la continucllc attcnlion du maréchal Suchet,

qui, tout ca gardant Valcncc, avait constam–

mcnt J'ccil en arricrc pour sceourir au bcsoin les

généraux Rcillc el Dccnen. Lemaréclrnl Suchct,

dnns les trois provinccs de Catalognc, cl'Aragon,

de Valcnce, avnit 58 mi lle hommcs, en necomp–

tnnt q11c les présenls sous les armes. En défnl–

c¡ua11t les

-11,

millo conliés nu général Heillc, les

27 millo indispcnsoblcs nu générnl Decaen, il

conscrrait '16

a

17 millohommes, pour survcil–

Jci·

la longuc routc qui suit le rivagc de In Mé–

dilcrranéc de Tortosc

11

Valcncc, pour avoir un

corps de troupes en fncc d'Aliennlc, et pour don–

ncr

i1

Cuenca mCmc lamain aux lroupcs de Jo–

scph. C'est toul nu plussi, en occupant les postes

importants qu'il avait i1sardcr,

il

lui rcslait une

dirision mobile ele 7

a

8 millc hommcs

a

porlcr

sur les pointsmcn;'lcés.

Au nombre des díwgcrs qu·a\

1

niL

ii

craindrc

l'arméc d'Arngon (c'cst le nom général sous le–

qucl on désignait les trois armécs d'Aragon, de

Catalogne et de Valcnce), nous dcvons énumércr

l'apparition ele l'arméc anglo-siciliennc. Cclte

arméc vcnnit d'Ctre formée par lord William

llcnlinck en Sicilc. Lord William Bcntinck, !'un

ele ces Anglais simples, génércux et libéraux,

quise monl.rcnttout" coup trcs-intéressés·quand

il s'agil de lcur pays, était dcvenu un véritablc

roi de Sicilc. Fort contrarié par les llourbons,

qui, apres avoir été privés de Naples par les

Fran~ais,

se voyaicnt

en~orc

annulés en Sicile

par les Anglais, elnaturellemcnt ne négligcaient

ricn pour sccoucr le joug de lcurs protectcurs,

il s'élait elébarrassé du roi et de la reine, en les

for~ant

a

transmcllrc lepouvoir royal

a

unjcunc

princc, invcsti de Ja régence duns un <igc oll il

aurait en bcsoin d'ctrc remplacé' lui-mcme par

un régcnt, et nvait appelé

a

son aidc la nation

sieilicnnc en lui donnant une constitution de

forme anglaise. Délil'l'é ainsi de la cour dePa–

lcrme, ne craignant plus les tcnlativcs de Murat

dcpuis que eclui-ci avait été obligé de se rcndrc

en Russic, lord William avail pu disposcr d'unc

bonnc division anglaisc, et en outre d'uncdivi–

sion sicilicnne, qui resscmblait assez

a

l'arméc

porlugaiSc par Porganisation, et promeltait de

lui rcsscmblcr bicntót par la valcur. C'était un

corps d'unc douzainc de mille hommcs, qui,

pouvant, grdce aux notles anglaiscs, se transpor–

lcr pnrtout, produisait un eJTct supéricur

a

sa

force numériquc. Ce n'élait pas tout cncore. Les

Anglais, s'apcrccvant de la valcur des soldats cs–

pagnols, qui lcur scrvaient si pcu fautc d'orga–

nisation, tnnelis que les soldats portugais, sans

''aioir mieuxJ lcur

rendaicnt

tant de scrviccs,

avaient imng:iné

de fairc pour

les uns ce qu'ils

avaicnt foit pour les autres, c'cst-3-dirc ele prcn–

elre un ccrtain nombre d'Espagnols

a

lcur solde,

et ele lcur donncr des offieicrs anglais. lis em–

ployaient

a

ccllc création les ilcs Baléarcs dont

ils étaicnt les maitrcs, et le rivagc ele Murcie

1¡ui lcu1· apparlcnait prcsque tout autaot. te gé–

néral Wittingham dans les Jlalénrcs, legénéral

lloche dans le royaume de Murcie, organisaicnt

dcux légions cspagnolcs, qui dcvaicnt bicotót

lcur procurer cncorc elouzc millc Lons sol–

dals.

C'csl la ce qu'on appelait l'arméc nnglo-sici–

licnoc, lnqucllc, pouvnnt tour

a

tour

se transpor–

tcr en Catnlognc aupres du général Lacy. ou

dans le roynumc de

~l urcic

auprcs du générol

O'Donncll, étnit dcrcnuc un dangcr non plus