WASHINGTON ET SALAMANQUE. -
MAi
1812.
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poléon de ce colé avait du se dissoudre, pour
rendrc acbaquc provincc son conlin5cnt indis–
pensable. Le général Reillc élait rctourné en
Aragonavcc H. rnillc hommes, pour
y
conscrvcr
Saragossc, Lcrida, Tortosc, pour donner la rnain
a
l'arméc du Nord conlrc Mina, pour aider l'ar–
rnéc elu centre coutrc !'infatigable Villa-Campa,
contrc Duran, conlrc !'Empecinado. et cnfin
pour sccourir :iu bcsoin l'armée de Catalognc.
Le général Decaen, elcpuis la perle de l'ilc ele
Francc, rcvcnu en Europc avec une répulation
intactc, commandait les troupes de Calalognc
sous l'autorité supéricm·c du maréchal Suchct.
11
avait 27 millc hommes pour gardcr Figucrcs,
Hoslalricb, llarcclonc, et pour se montrcr de
lcmps en temps sous Tarragonc, la plus impor–
tante desconquctcs du maréchal Suchct, car clic
empccbail les Anglais de prcndrc tcrrc dans le
nord-estdcl'Espagnc. Cesdcrnicrs, sachant com–
bien
il
nous élait difficile d'approvisionncr les
places, lachaient d'intcrdirc les communications
par mer, landis que le général Lacy !Uchait de
les intcrdire par lerre, et se llattaicnt ainsi do
rcprcndrcTarragone au moycn de la famine. Si
cetlc place nouséehappail, Lacy, établi dans ses
mursavec son arméc, rcnforcé par tes Anglais,
pourvu de tout par cux, dcvcnait un cnnc111i des
plus dangcrcux,
mcna~ait
Tortosc, la roulc de
Valcncc, et rcndait l'éracuation de cclle dcr–
nicrc ville prcsquc inévitablc. Aussi n'était-cc
pas trop de loutc l'activité du général Decaen,
de ccllc de son habilc licutenant, le général
Mnurice-Malhieu, pour suffirc aux soins divcrs
dont ils étaicnt surchargés, el pas trup surlout
de la continucllc attcnlion du maréchal Suchet,
qui, tout ca gardant Valcncc, avait constam–
mcnt J'ccil en arricrc pour sceourir au bcsoin les
généraux Rcillc el Dccnen. Lemaréclrnl Suchct,
dnns les trois provinccs de Catalognc, cl'Aragon,
de Valcnce, avnit 58 mi lle hommcs, en necomp–
tnnt q11c les présenls sous les armes. En défnl–
c¡ua11t les
-11,
millo conliés nu général Heillc, les
27 millo indispcnsoblcs nu générnl Decaen, il
conscrrait '16
a
17 millohommes, pour survcil–
Jci·
la longuc routc qui suit le rivagc de In Mé–
dilcrranéc de Tortosc
11
Valcncc, pour avoir un
corps de troupes en fncc d'Aliennlc, et pour don–
ncr
i1
Cuenca mCmc lamain aux lroupcs de Jo–
scph. C'est toul nu plussi, en occupant les postes
importants qu'il avait i1sardcr,
il
lui rcslait une
dirision mobile ele 7
a
8 millc hommcs
a
porlcr
sur les pointsmcn;'lcés.
Au nombre des díwgcrs qu·a\
1
niL
ii
craindrc
l'arméc d'Arngon (c'cst le nom général sous le–
qucl on désignait les trois armécs d'Aragon, de
Catalogne et de Valcnce), nous dcvons énumércr
l'apparition ele l'arméc anglo-siciliennc. Cclte
arméc vcnnit d'Ctre formée par lord William
llcnlinck en Sicilc. Lord William Bcntinck, !'un
ele ces Anglais simples, génércux et libéraux,
quise monl.rcnttout" coup trcs-intéressés·quand
il s'agil de lcur pays, était dcvenu un véritablc
roi de Sicilc. Fort contrarié par les llourbons,
qui, apres avoir été privés de Naples par les
Fran~ais,
se voyaicnt
en~orc
annulés en Sicile
par les Anglais, elnaturellemcnt ne négligcaient
ricn pour sccoucr le joug de lcurs protectcurs,
il s'élait elébarrassé du roi et de la reine, en les
for~ant
a
transmcllrc lepouvoir royal
a
unjcunc
princc, invcsti de Ja régence duns un <igc oll il
aurait en bcsoin d'ctrc remplacé' lui-mcme par
un régcnt, et nvait appelé
a
son aidc la nation
sieilicnnc en lui donnant une constitution de
forme anglaise. Délil'l'é ainsi de la cour dePa–
lcrme, ne craignant plus les tcnlativcs de Murat
dcpuis que eclui-ci avait été obligé de se rcndrc
en Russic, lord William avail pu disposcr d'unc
bonnc division anglaisc, et en outre d'uncdivi–
sion sicilicnne, qui resscmblait assez
a
l'arméc
porlugaiSc par Porganisation, et promeltait de
lui rcsscmblcr bicntót par la valcur. C'était un
corps d'unc douzainc de mille hommcs, qui,
pouvant, grdce aux notles anglaiscs, se transpor–
lcr pnrtout, produisait un eJTct supéricur
a
sa
force numériquc. Ce n'élait pas tout cncore. Les
Anglais, s'apcrccvant de la valcur des soldats cs–
pagnols, qui lcur scrvaient si pcu fautc d'orga–
nisation, tnnelis que les soldats portugais, sans
''aioir mieuxJ lcur
rendaicnt
tant de scrviccs,
avaient imng:iné
de fairc pour
les uns ce qu'ils
avaicnt foit pour les autres, c'cst-3-dirc ele prcn–
elre un ccrtain nombre d'Espagnols
a
lcur solde,
et ele lcur donncr des offieicrs anglais. lis em–
ployaient
a
ccllc création les ilcs Baléarcs dont
ils étaicnt les maitrcs, et le rivagc ele Murcie
1¡ui lcu1· apparlcnait prcsque tout autaot. te gé–
néral Wittingham dans les Jlalénrcs, legénéral
lloche dans le royaume de Murcie, organisaicnt
dcux légions cspagnolcs, qui dcvaicnt bicotót
lcur procurer cncorc elouzc millc Lons sol–
dals.
C'csl la ce qu'on appelait l'arméc nnglo-sici–
licnoc, lnqucllc, pouvnnt tour
a
tour
se transpor–
tcr en Catnlognc aupres du général Lacy. ou
dans le roynumc de
~l urcic
auprcs du générol
O'Donncll, étnit dcrcnuc un dangcr non plus