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426

LIVRE QUARANTE-SIXIEME.

ioconciliablcavcc Lout ce qu'on pourrail lui pres- néc précédcntc malgré les dislanccs; mais pou-

crit·c de Madrid.

vail·on raisonnablcment attendre quelqucassis-

tc reste de la Vicillc- Castillc, le royaume de lance pour le maréehal Marmont du maréchal

Léou, la province de Salamanque, jusqu'au bord Soult, qui n'avait jamais voulu rendre aucun

clu Tage,étaicotoccupés par l'armécde Porlugal. serviecili'arméedePorlugal;dugénéra!Dorsennc,

La tache de celle armée était fort étendue, puis- qui, se glorifiant deson róle spécial, se rcgardait

qu'cllc devait se baUrc au bcsoin dcpuis Astorga eommc souverain du nord de l'Espagnc, et de

jusqu'uBadajoz, sur une ligoe de cent cinc¡uantc l'infortuné Joseph, roí nominal de l'Espagnc en-

lieucs au moins. Du rólc d'arméc de Portugal il

ticrc, qui avait

a

peine de quoi gardcr Madrid et

ne luí restait que le titrc, car elle n'uvait plus la

ses cnvirons? 11 ne fallait pas s'en flattcr, et cc-

prétcnl.ion d'cntrcr clansccroyaumc, et clicavait pendant ce mémc maréclrnl Marmont, qui rnoins

pour objct unique de ten ir tétc aux Anglais, qu'aucun

aul.rc

avait chance d'Ctrc scCouru, était

surlout si, en se portan! au nord, ils essayaicnt justemcnt cclui qui en avait le plus besoin, car

de se jcter dans la Vicillc-Castille, el de menacer il était él'ident que lord Wcllington, maitrc dé-

notre lignc de communication, commc avait fait sormais de Ciudad-Rodrigo et de Badajoz, véri-

jadis le géné1·al Moorc, commc lord Wcllington tables portes du Portugalsur l'Espagnc, passcrait

pouvait élrc tenté de

Je

fairc encorc. Pour cecas, par la prcmiere et non par la scconde, car la

le maréclwl lt!armont, qui comrnandail cctte ar- scconde leconduisait en Andalousie, ou il n'avait

méc, avait missiou de s'opposcrrésolllmcnt

a

la rien d'utile

a

foire, oU il

y

avait mCme dangcr

;\

marchedes Anglais. Le général Dorsennc luí de- s'cnfonccr, tandis que la prcmicre le conduisait

vait des sccours, Joscph lui en elcvait de son coté en Castille, d'ou

il

prcnait nos armées

a

rcvcrs,

en faisant partir de Madrid une portion ele l'ar- et pouvait arracher d'un scul coup l'Espagnc de

méc du Centre, et le maréehal Soult, rcmontant nos mains. Lord Wcllington, saos montrer ces

d'Andalousic en Estramadure, avait orelrc de luí vucs vastcs, profondes, hardies, qui constituent

cnvoycr par le pont d'Almaraz quinze ou viugt le génie, avait montré un jugcmcnt si saín, si

mille hommcs de renforL. Si, au contraire, lord forme, qu'on ne dcvait gui:rc doutcr de la routc

Wcllington se portait par le Tagc su1· Madrid, qu'il adopterait, et Napoléon par loutcs ses in-

commc il l'avait eléj1 cssayé lors de la bataillcde slructions prouvait qu'il l'avait lui-mémc parfai-

Talavcra, le maréchal lt!armont devail franchir tcment deviné. Or, pour fairc facc 11

l'arméc

le Guadarrama, dcsccndrc par Avila sur le Tagc, britannique, portéc cettc annéc u

1,0

mille An-

ct couvrir Madrid. Si enfin lord Wcllington me- glais préscnts audrapeau, et u 20 mi llePortugais

na~ait

de nouvcau la bassc Estrarnadurc, ce qui dcvcnus bons soldats, c'cst.a·dire

a

60 mi llecom-

s'était vu lors du prcmicr et du sccond siégc ele battants, le maréchal lt!arrnont avait 52 millc

Badajoz, le ma1·échal Marmont dcvait passcr le hommcs cnviron, de la prcrnicrc qualité il cst

Tagc au pont d'Almaraz, et se rnontrcr jusqu'ii

v1•ai,

commandés par d'cxccHcnts divisionnaircs,

Badajoz mcme, trajet immcnsc de plus de cent tcls que les généranx Bonnct,Foy, Clauscl, Tau-

licucs, que ce maréclial avaitcxécuté l'annéc pré- pin, mais elispcrsés sur une vastc étcndue de

cédcntc pour allcr au sccom·s du maréchal Soult. pays. Napoléon, toujours occupé des provinccs

Croyant pcu

u

cclle dcrniercsupposition,et crai- du Nord, avail voulu que le maréchal Marmont

gnantsurtout pour nos communications dans un rcnvoyñt le généJoal Bonnct dans les Asturics, et

momcnt ou il allait s'éloigncr du centre de son c¡uc cclui-ci rcpassat les montagncs pour s'établir

cmpire, Napoléon avail ramcné la résidcncc

a

Oviédo, ce qui cnlcvait tout de suite

a

l'arméc

ordinai1·c du maréchal Marmont du Tagc sur

le

de Portugal 7 millc soldat.set le géoéral Bonncl.

Douro, dcPlascnciasur Salamanquc, ce qui avail llcslaicnt

!;o

mille hommcs. 11 en fallait 1,500

u

rendu si fucile

a

lord Wcllington de s'cmparcr Astorga, 500

a

Zamora, 500 i1Léon, ·1,000

a

Val-

dc lladajoz. Napoléon pcnsait avec raison que la ladolid, ·1,000

a

Salamanquc, I ,500 répartis cn-

súrcté de notrc établisscmcnt enEspagnc dépcn- tredc moindrcspostes, tclsque Bcnavcntc, Toro,

dait uniquemcnl du zclc que les généraux ci- Palencia, Avila, etc... , 2,000 au moins sui· lcs

dcssus mcntionués mcttruicnt i1 se portcr au routcs, ce qui réduisait le maréchal Marmont

u

sccours les uns des autrcs, et le lcur avait fort 57 millc com!Jattants tout au plus, en supposant

rccommandé. On ne pouvait pas úoutcr du zi:lc qu'il püt réunir assez tót les divisions qui étaicnt

que lcmaréchalMarrnont mcU.rait

1i

venir cu aidc i1Valladolid avcc cclles <¡ui étaient sur leTagc.

au maréchal Soult, puisqu'il l'avait déj1 fait l'an- Ce n'étaitplus assczpourrésistcr il60 millcAnglo-