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WASHINGTON ET SALAMANQUE. -

MU

18·12.

était pris pour nous infliger ce double atrront.

Tandis que Napoléon, ordonnant de loin, brus–

quement, avec une attention donnée un instan!

et bicntót rctirée, faisait avancer tous nos col'ps

<l'armée sur Valence , lord Wellington, loujours

bien informé par les habitonts, avait profilé de

l'occasion pour surprcndre Ciudad-Rodrigo

a

la

face de l'armée de Portugal, que ses détache–

ments sur Valence avaient fort affaiblie. Lorsque

ensuite, Vnlenee prise, Napoléon avait ramcné

en toute h:\le les forces franeaises vers le nord

de la Péninsule, pour assu;er les cornrnunica–

lions avee la Francc, et pour attirer vcrs le Nié–

mcn les détachcments dont il avail besoin, lord

Wellington, toujours aux agucls, s'était rapide–

ment porté vcrs le sud du Portugal, avait enlevé

Badajoz

o

coups d'hommcs, et avait ainsi fait su–

bir

a

l'armée d'Andalousicun affront cncoreplus

amer que celui que venait d'essuyer l'armée de

Portugal par la perle de Ciudad-Rodrigo. C'cst

nu lcndcmoin de ce double échec que Napoléon

élait parli pour la Russie, laissant

a

Joscph le

commandernent de toutcs les armées francaises

en Espagnc, et apres avoir enlevé

a

ces a1:mées

les Polonais, la jeune garde, une partic des ca–

drcs de dragons , un bon nomb1·e d'execllcnts

onicicrs, tcls <¡uc lesgénéraux Éblé, Monlbrun ,

Ilaxo. Les vingt-quatre millions de francs que

Napoléon avait promis de consacrer annuellc–

mcnl 1\ la solde, n'étaient pas encore acquittés

en 1812pourl'année 1811 ; et sur le million par

mois aceordé

a

Joseph, afin de l'aidel'

a

créer

une administralion, il était du deux millions

et demi pour 1811 , et six millions pour ·18·12.

Comme unique instruetion, Napoléon ndrcssuit

a

Joscph la rccommnndation de bien mainlenir

les communications

Ol'CC

la France, et de veiller

1i

ce que les ni·mécs de Po1·tugolel d'Andalousie

fusscnl toujours prctcs

ii

se réunir contre lord

Welliugton. Toul le ucces de la guerrc dépcn·

dait. en cffct du soiu que ces dcux armées mcl–

traicnl i1 se portcr sccours !'une

1t

l'autre? Mais

commcnl l'espércl'? commcnt l'assurcr? Nnpo–

léon s'étnit flatté q11'nvec le commandcment gé–

nfral, plus ou moins obéi, et 500 mille hommcs

d'cxcellentc troupes, donnant 2-0 rnillc com–

battants, Joscph , s'il n'accomplisfoit pas des

mcrl·cillcs

1

réussirnit néanmoins ¿, se rnainlcnil'.

Ce simple résultnt l11i suffisait, surtout a•·cc l'c.

péra11ce <¡u'il nourrissail de tcrmincr en Russie

toutcs les alTaires du monde. llicn qu'il crut peu

au génie militnire de Joseph, il comptnit sur In

sug • e, ur In grillnlo cxpéricncc du mnréchal

Jourdan, auquel, au fond, ilrendait justice, tout

enne l'aimant pas, et

il

s'élait endormi sur ccttc

grave affaire, qui lui était dcvcnue singuliere–

mcnt importune. Certaincmcnt Joseph et Jour–

dan, exactement obéis, auraient foit ce que Na–

poléon attcndait d'eux, et meme micux; mais

on va voir si les choses étaient disposées pour

qu'ils pussent oblenir la moindre obéissance. La

situnlion et la force des divcrscs armécs étaient

lcssuivanlcs.

Le générnl Dorsenne gardait avce

'•6

millc

hommes la Navarre, le Guipuscoo, la Biscaye,

l'Alava et L1Vieille-Castille jusqu'a Burgos. Dans

ce nombre étaient comprises les garnisons de

Bayonnc, Saint-Sébasticn, Pampelune, Bilbao,

Tolosa, Vittoria, Burgos et autres pctils postes

intermédiaircs.

11

ne restait pas25mille hommes

de troupes aclives pour opérer conlre Mina, qui

désolait et dominait la Navarrc, contre Longa,

Compilo, Porlier, Mérino, qui parcouraient le

Guipuscoa, la Biscaye, !'A.lava jusqu'ii Burgos,

communiquoicnt avcc les Anglais, et, séparés ou

réunis, interceptaientles routcsa tclpoint,qu'une

dépcche mctlait souvcnt dcux mois

ii

porvenir de

Paris

a

Madrid. Cependant, avec 25, mérue avcc

20 mille hommcs de troupes actives, un chef

habile aur'ail pu, sinon détruire ces bandcs, du

moins lcur laisscr aussi peu de rcpos qu'elles en

laissaienl 1 l'armée

fran~aise,

elréduirebcaucoup

Jeur importancc. Mais le général Dorscnnc, an–

cicngénéralde la garde, brave autant qu'on pcut

l'élrc, propresousun bonchef

a

lagrandeguerre,

n'avait ni l'activité ni la ruse qu'il cút fallu pour

courir apres de tcls adl'crsaires, lcur tendre des

embuches, et les y faire tombcr. Roide et or–

gucillcux, il ne_ savait obéir qu'a Napoléon. Muni

d'ailleurs deses ancienncs instruclious, qui pres·

crivaicnt au commandant des provinccs du Nord

de s'oecupcr cxclusivcment de leur pacification,

i1

moins que les Anglais ne misscnt en dangcr

l'arméc de Portugal, sachant que Napoléonson–

gcait

a

séparcr ces provinces de la monorchic

cspagnolc, autorisé par conséquent 11 les admi–

nistrcr

a

part, le géoéral Dorscnne se complai–

sail beaucoup trop dans Inspécialité de son róle,

pour se soumcttre facilcmcnt a la suprématie de

Joscph. Aussi, lorsqucccdcrnierinforma ses licu–

tcnantsdcs ordrcsdel'Empcrcur r¡ui l'instituaient

commandant en chef des armées fran\'(liscs en

Espngnc, le général Dorscnne réponilil que ces

ordrcs ne le conccrnaient point. car il

avail

uuc

mission particulicrc, tlonl on luí nl'ail trucé dr

París l'élcnduc el l'objcl, et qui était

i1

pcu pr ·.