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WASHINGTON ET SAI,AMANQUE. -

itAt

1812.

423

lation définitive. Tout. le monde, en Angleterre

eomme en Europe, avait semblé remellre i1

l'époque ou

il

serait pleinement investi du pou–

voir royal, la détermination de sa véritable poli–

tique. L'opposilion en Angleterre n'avait pas

désespéré de le voir revenir :\ ses anciens amis,

et l'Union américaine, différant sans cesse le

moment d'unc guerre redoutublc, s'était llalléc

que peut-clre il apporlerail quelques tcmpéra–

ments

a

cct absolutismo maritime, qui était un

des caracteres de la politique de M. Pitt et de ses

continuateurs. Mais les restl'iclions mises

a

l'au–

torité du prinee de Galles ayanl été lcvées au

commenccment de

1812,

et aucun changcmcnt

n'cn étunt résulté dans la politique britannique,

il fnllait bien désespérer, et l'Union prit enfin le

parti de ne pas supporter plus longtemps les

vexations de-J'Angleterre, et de ne pas

alten~re

plus longtemps non plus les favcurs tant pro–

mises de Napoléon. Singulicr spectacle donné

par dcux grands gouvernements, !'un, celui de

la France, ayant toutes les lurnicres du génie,

l'autre, eclui de l'Angletcrrc, toutcs les lumiercs

de la liberté,

et

tous deux aveuglés par les pas–

sions, cntrant

a

l'égard de l'Amérique dans une

vraie concuncnce de fautes, car, il faut malheu–

reusemenl le reeonnaitrc, les pays libres se pas–

sionncnt et s'aveuglent comme lesautres : seu–

lement, on pcut dire que la liberté est encorc de

tous les remedes contre l'aveuglcment des pas–

sions, le plus stir et le plus prompt.

Le gouvernement américain, méeontcnt de la

Francc, mais indigné contre J'Anglctcrrc, pré–

para une suite de mesures militaires qui in–

diq1rnient visiblemcnt la résolution de faire la

gucrre, et il cut grand soin en ce momcnt de

s'abstenir de toutc relation avcc la légation fran–

~aisc,

afin qu'on n'allribuat point ses détcrmi–

nations

it

notre inlluence.

11

proposa de porter

l'armée permanente

a

20 mille ltommes' d'ad–

mettre les cnrólements volontaires jusqu'a 50

mille , de eréer une llotte de

t

2 vaisseaux et de

t

7 frégates, et d'cmprunter

11

millions de dol–

lars (55 millions de francs). Ces mesures furenl

discutées avec ardcur et du point de vuc propre

a elrnquc parti. Lesfédéralistes, voulant aeeroitre

de plus en plus l'cmpire de l'autorilé centralc,

et se voyant contraints

a

la gucrre, penehaient

pour l'augmcotalion de l'armée permanente et

de la marine, et repoussaicnt les enrólemcnts

''olontaircs. Par contre, les démocrates, se dé–

fiant inslinetivemcnt du pouvoi1· central , répu–

gnaicnt

il

la création d'unc arméc permanente,

et ne comprenaient qu'un genre de guerre, celui

qui consistcrait

a

jete!' une 11uée de volontaires

sur le Canada pour soulevcr ce pays, et l'atta–

cher

a

la fédération américaine. Ces opinions,

qui pcignaient si bien le génic des dcux partís.

finirent par un vote eommun en favcur des pro–

jcts soumis

a

la législalurc, un pcu modifiés tou–

tcfois dans le scns des fédéralisles, car le sénat,

oti ceux-ci avaient le plus d'iníluence, fit porter

de 20 mille ltommcs

a

55 millo l'augmcntalion

de l'arméc-permancntc. Aces mesures s'en ajouta

une

derniCrc , ce fut

J'embargo,

consistant

a

in–

terdire pcndant deux mois la sortic des pol'ts

d'Amériquea tous les batimcnts américains, afin

que les Anglais eusscnt pcu de captures

a

opérer.

Apres ces d

0

cux mois, la guerre elle-mcme dcvait

ctre déclarée.

Pendan! ce temps divcrs inciclcnts fournirent

cneot•e

a

chaquc part.i des prétextes pour essaye1·

de soutcnir, !'un la ¡rnix, l'autrc la guerre. Un

intrigant ayant fait des révélations, dcsquclles

on pouvait conclure que certains fédéralistes

avaicnt cu des relations condamnablcs avec le

gouvcrnemcnt anglais du Canada, les fédéra–

listcs, quoiquc accusés injustement, furent un

momcnt attcrrés. Bienlót cependant un autre in–

cident vint ranimer leurs esprits abattus, tant

il

scmblait que l'Amériquc, avant de prcndre sa

résolution définitive, ditt se débattre longtemps

entre les fautcs de la Franco et de l'Anglcterre.

On apprit que des frégatcs

fran~aiscs,

eroisant

dans les parages de Lisbonnc, avaicnt coulé ¡,

fond plusieurs biitimcnts américains portant des

forincs

a

l'armée anglaisc. A cctte nouvellc, les

fédéralistes se releverent, soutinrent que les dé–

crcts de Berlín et de

~Iilan

n'élaicnt pas rappor–

tés, que le décret du 20 avril

18'11

n'élait qu'un

mensongc, et demanrlcrenl eomment on osait

proposer la guerre eontre

!'

Angleterre pour n'a–

voir pas révoqué les

ordres

du

1:onseil,

lorsque Ju

France n'avait pas elle-memc révoqué les décrets

de Bcrlin et de Milao.

Il fallait cepcndant aboutir ¡,une solution, car

le gouvememcnt du président ntaddisson pou–

vait craindre de voir sa considération eompro–

mise par ces eontinuelles tcrgivcrsations. Le pu–

blic finit par eomprendre qu'nprcs tout il n'était

pas bien étonnant que la Franee voulút cmpc–

cher les ncutrcs d'approvisiooncr les nrmécs

cnncmies, et, sans pénétrer dans les difficultés

de la qucstion de droit, se calma hicntót

a

l'égard

de l'événemcnt de Lisbonnc. On lut des dépcchcs

de M. Barlow,

annon~ant

des dispositions cxeel-