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LIVRE QUARANTE-CINQUIEME.
tous ces licux oll ils auraicnt trouvé
a
vivrc, et
les voyant se fcrmcrmCme dcvant Jeur argent,
en enfonccrcnt les portes. Wilna fut bicntót une
villc saccaaéc. Si des troupes sous un chef fermc
el prévoyant, avaicnl d'avance
été
conscrvécs
pour mainteni1· l'ordrc, si dans les licux aisémcnt
acccssiblcs des vivrcs cusscnt
été
d'avance mis
a
la portéc des plus impaticnts, ccttcconrusion cut
été prévcnue. Mais Napoléon parti, pcrsonnc
n'ordonnait, et pcrsonnc n'obéissait.
~furat
n'é–
tait pas plus capablc de fairc !'un que d'obtcnir
l'autrc.
L'armée arrivasuccessivcmcnt les 8el 9déccm–
brc. Quclqucs jours de repos étaient bien néccs–
saircs
a
nos soldats épuisés, et il cut été fucile de
les lcur procurcr, sil'on n'avait pas exposé
il
périr
inutilcmcnt sur les routcs les troupes fraichcs
qui occupaicnt Wilna, surtout si l'onavait fait
parvcnir au prince de Sehwarzcnberg et au
général Rcynicr des ordrcs qu'ils étaient en
mesure et en disposition d'cxécuter. En clfct, le
princc de Schwarzcnbcrg, aprcs avoir
rc~u
cinq
i1
six millc hommcs de rcnfort, était rcvcnu sur
Slonim, et Je général Rcynicr s'étnit avancé vcrs
la Narcw pour donncr la rnain it la division
Duruttc, quivcnait de Varsovic. Ce dcrnicr avait
rencontré sur son cliemin le général russe Sac–
ken, !'avait attiré
a
Jui, Ct Jui avait fail
CSSU)'Cl'
un sanglant échcc. Le princc de Schwarzcnbcrg,
avcrti
il
tcmps, s'étail rabatlu sm· le flanc de
Snckcn,
l'antit
assailli
il
son tour, et avait con–
tribué
a
le rcjclcr en désordrc vcrs la Volhynic.
Ces succcs qui avaicnt couté 7
a
8 millchomrncs
a
Sackcn, avaicnt l'inconvénicntd'ctrc rcrnportés
trop loin de la llérézina et du point décisif de
lacampngnc; mais ilsavaicnt l'avantngcdemcllrc
Sackcn hors de cause pour r¡uelquc lcmps, des
lors de rendrcau princc de Schwarzenbcrg et
a
·Rcynicr une sécurité pour leurs dcrricrcs, dont
ils avaicnl besoin pour marchcr en avant; et si
des le
19
ou le 20 novembrc on leur eut parlé
claircmcnt, si l'on ne se ftit pas borné
il
lcur dirc,
commc le faisait M. de llassano, que tout allait
bien
a
la grandearméc, que rEmpercurrcvcnait
de Moscou vicloricux, si on lcur cút dit au con·
trairc que l'arméc arrivait poursuivíc, cruc!lc–
mcnt lrailéc par la saison, que son rctou1·
i1
Wilna n'était assuré qu'it la condition d'un
puissant secours, ccrlaincmcnt le prince de
Schwarzcnberg, arraché
u
sa limidité par sa
loyaulé pcrsonnelle, aurail marché, et il pouvail
ctrc, avcc le général Rcynicr,
i1
Minsk avant le
28 novcmbrc,
it
Wilna avant le
W
déccmbre.
Dans ce cas, avec les troupes qu'on avait :\
Wilna, on aurait réuni une soi:rnnlainc de millc
hommcs, et soixanlc et douze avec lesdébris de
la grande arméc. Orles Russrs étaicnl loin de
pouvoir en réunir autanl. Mais Napoléon était
partí sans donner d'ordrcs; M. de llassano, qui
l'avnit immédiatcmcnt suivi, ne s'était pas cru
aulorisé
i1
le suppléer, el le pt'Íncc de Schwar·
zcnbcrg ainsi que legénéral l\cynier étaienl 3 se
morfondre entre Slonim et Ncswij, ne sachant
que fairc, ne sachant que croire entre les nou·
vclles satisfuisantcs qui lcur \'enaicnt des Ft·an–
~ais,
et les nouvcllcs toutcs contraircs que lcur
faisaicnt parvenir les Russcs
1 •
On vicnt de voir
que le corps bavarois de Wrcdc, la division
Loison, les brigadcs Coutard el Franceschi,
cnvoyés du scin de l'abondancc et d'unc·bonne
températurc au milicu des horrcurs de cette
rclraitc, avaicnt été frappés pa1· le froid et com–
plétcmcnt désorganisés. Wilna était done toüt
ouvcrt,
cL
il
n'y avait nucunc chance de s'y
défcndrc contrc les trois corps cnncrnis qui
s'aw1ngaicnt.
Depuis le passagc de la llérézina, le généra–
lissimc Kutusof ayant laissé sa principalc arméc
en al'l'ici·c pour prcndrc le commandcmenl supé–
ricur des armécs russcs réunics,
avniL
ch~ll'gé
Witt.gcnstcindc s'a\'anccr sur ' '<'ilna par la route
de Swcnziany, Tchitchakolf d'y accourir par
ccllc d'Ochmiana, et avait achcminé cnfin, mais
plus lcntcmcnt, ses propres troupes sur Nol'o'i–
Troki, afin d'empcchcr la jonction de Schwar–
zcnbcrg avcc Napoléon. Ccrtaincmcnt il n'al'ait
pas
Cl'l
lout SO mille hommcs disponibles, et il
n'cn pouvait pas rasscrnblcr plus de 40mille sur
le rncmc point, un jour de hataillc.
~lais
Wilna
étant découvert., une avanL-garde de einq
i1
six
millc hommes suffisait pour y jctcr la confusion.
Cctte avant·gardc cxistait daos les Cosac¡ucs de
Platow et l'infantcrie de Tchaplitz.
Du cóté des
Fran~ais
il n'y avait pus un. scul
corps dont
il
rcst,it quclque débris. Le ·I" (Oa–
voust), le 2° (Oudinot), le 5° (Ncy), le
1,•
(princc