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40ü

Lll.l\E QUAl\ANTE-CINQUIEME.

roulaicnlcn brisanl loulccc¡u'ellcs rcncontraicnl. chcrchanl dans la chalcur inléricurc un sccours

Apres plusicurs hcurcs rlc ce lunrnltc etde cctlc conLrc Je froid cxtéricur, el ils se luaient par

impuissancc, on prit le parti de coupcr les trails impaticncc de rcvil'!'c. Les rucs furcnt en un

des chcvaux et d'abandonncr les précicux objcls inslanl couverlcs de tonncaux enfoncés , de

accumulés au picd de cctlc montéc. 11 y périL soldatscxpirant entre le saisisscrncnt du froid et

encare des blessés et des maladcs. Les fourgons eeluide l'ivressc.

du trésor conlcnaicnl dix millions en or el en

Le 12 déccmbrc nu matin, Muratavait asscm-

argcnt. Le paycur, fort attaché

¡,

ses dcroirs, blé les maréchaux, le prinec Bcrthier et M. Daru

parvint ecpcndant

a

sauvcr quclqucs-uns de ces

pou1· délibércr sur la conduite

i1

tcnir. Lerap·

f'ourgons, mais en abandonna le plus grand port de lous les chefs fut qu'il n'y avait plus de

nombre

a

l'aviditédes soldats. 11 y cut des mal- soldats dans aucun corps, qu'il rcslait cncorc

hcurcux qui, scntant lcurs forces ranirnécs par 2 millo hommcs pcul-ctrc

o

la division Loison,

ce spcclaclc, curcnt le couragc ele se chargcr Je et 1

,500

dans lesrangs de lagardc, dont bOO toul

métnux précicux. Mais aprcs avoir évcntré les au pluscapables de lirer un coup de fusil. Mural

fourgons, ils donnaicnl millo francs en argent qui, rlans sa mobilité, passait pour Napoléon de

pour avoir cent francs en or, car le poids ótait l'amour

a

la hainc, et qui en ce momcnl uc lui

toule valcur

a

ce qu'il fallail cmporlcr.

11

res- pardonnait pas de mcltrc en péril les couronncs

tcrcnl quclques-uns des trophées de Moscou, et de la famillc Bonaparte, laissa échappcr des

bcaucoup de drapcaux enlcvés 11

l'cnncmi. La plainlcs conlrc le nrnilrc dont l'ambition inscn–

nuit s'achcvaiL lorsquc les Cosaqucs accoururcnt séc, elisait-il, les avail précipités dans un abime.

pour mettrc fin au pillagc des

Fran~ais,

et y sub- Tous les crours partagcaicnt ces scntimcnts ;

stitucr le pillagc des Russcs. Jamais l'avidité ele

mais la plupart rctcnus cncorc par la craintc,

ces fuyards ne s'était trou1·éc appcléc n fai1·c un el'autrcs,commcNcy, consoléselesmalhcurs pré-

parcil butin.

scnls par la gloirc acquisc daos ccltc campagnc,

Le iO, le H, le 12 furcnt cmployés

ii

par- d'autrcsaussi,commcDavoust, trourant élrangc

courir les vingl-six licues qui séparent Wilna ele

que les hommcs qui avaicnt Je plus profité ele

Kowno, et les elébrisde l'arméc afllucrcnt dans

J'ambition de Napoléon fusscnt les prcmicrs it

cetlc dcrnicre vi lle pcndant Jcsjournéesdu

t

·Jet s'cn plaindrc, accucillircnt les récriminationsde

du 12 déccmbre. Dansqucl état, dans qucl dé- Mm·at par le silcnce ou par le bl:imc. Davoust

mimcnt, elans qucllc conl'usion on i·cpassait ce

surtout, qui avait une aversion inslinctivc pour

Niémen glacé, que six moisauparavant on avait les qualités autant que pour les déíauts du roi

franchi par un bcau solcil, au nombre ele

de Naplcs, et qui avaiLcu avcc Jui de violentes

400

millc hommes, avcc

60

millo cavalicrs, avcc allcrcations, lui imposa silcnce en disant que si

·I

,200

bouchcs

a

fcu, avcc un éclat incomparable! l'ambition de Nnpoléon dcvait rencontrcr des

Quiconr¡uc n'avait pas pcrdu le scntimcnt sous censcurs elans l'armée, ce n'était pas cbcz ccux

ces trente elcgrés de froid,nc pou1•aits'cmpcchcr de ses licutcnants qu'il avait íaits rois ; que du

de fairc cctle cruclle comparaison, et d'en avoir reste il ne fallait avoir dans les circonstances

les yeux rcmplis ele !armes. Le Niémen étant presentes qu'un objct en vuc,cclui dese sauvcr,

gclé, les ponts que nous avions construits et sans ajoutcrparde mauvais cxemples

:i

l'indisci-

cntourés ele solides ouvragcs, n'étaicnt plus un

plinc des t.roupes. Cctle sccnc, qui révélnit l'élat

moyen cxclusil' ele passer le íleuvc, et les Cosa- des csprits, n'ayant pas cu ele suite, on s'occupa

ques l'avaicnt déja lravcrséau galop. On ne pon- de ce qu'il y avait

a

fairc. On eléféra d'un com-

vait done pasaspircr

a

gardcr Kowno, pas plus mun accord au maréchal Ncy la défense ele

que Wilna, le Niémcn n'offranl plus dansccttc Kowno, et Ja elircction de ccttc fin ele rclraite.

saison une véritablc lignc dedéfcnse. Vidcr les JI dcl'ait, pour elonner au lorrcnt des fuyards

le

magasins, e'cst-a-elirc les pillcr, était Ja scule tcmps ele s'écouler, défcndrc Kowno penelant

maniere d'cn tircr parti. On s'y rua avcc une quarante-huithcurcs, avcc le reste de la division

sortc de furcur. lis étaicnt bien autrcmcnt ri- Loison,avec r¡uclqucs troupesele la confédération

ches que ccux de Wilna, parce que Ja navigation gcrmanique, et cnsuitc se rctircr sur Kronigs-

intéricurc de la Vistulc au Niémcn y avait fait bcrg, 0[1il seraitjoint par le maréchal Maedo–

afllucr. groce¡, l'activité du généralBaste, toulcs nalel, qui, de soncóté, rétrogradait de lliga sur

les richcsscs de Dantzig. Nos malhcurcux solelats

1

Tilsit. Quanl aux tt·istcs elébris de l'arméc, il ful

s'adressercntsurtoutaux magasinsde spiritucux, jugé impossiblc de les rallicr ailleursque sur la