Table of Contents Table of Contents
Previous Page  422 / 570 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 422 / 570 Next Page
Page Background

~08

LIVllF. QUARANTE-CINQUIEMF..

2,!)86

qu'on

supposnil grlés,

011

pris

po111•n·nvui1·

pu suivrc, c1csL-i1-dirc 4/1-fl

1

disp:irus dcpuis

Smolcnsk, parmi lcsq11cls 028srnlcrncnt nttcints

pnr le fcu.

11

y en nl'nil

·J

,1,71

dcboul. le 20 dé–

rcmbrc, don!

!JOO

cnpnhles de tircr un coup de

fusil.

k

tnblc;in de ces perles ful rcmis por le

mnréchal J.cfciJl'l'C :'1 l'état-nrnj01', et c'était le

scul corpsauqucl il e1'it été fait eles dislributions

rr\guliCrcs

!

De

la

jcunc gnrdc il ne

l'('SlniL

ricn.

11

y

avniL

a

Kccnigsbcrg

Cll\'Íl'Oll

dix millc in–

rliviclus dnns les l1ópilaux, dont un prlit nombre

blcssés, el

1n

plupartmaladcs.Pnl'll1i ces dernicrs,

les uns nvnicnt des mernb1·cs gclés, les nutres

étaicnt allcinls d'unc espi:cc de peste que les

rnédccinsappclaient fii:vrc de congélalion, et qui

était horriblcmcnt conlngieuse. L'héro'iquc Lar–

rcy, quoiqueépuisé de fatigue et de souffrancc,

ttail nccouru ;\ ces

J11ipitnux

pour y soigncr nos

rnalndcs, et il

y

g;1gna

cctlc conlngion funcstc

don! il foillit rnourir. L'héroismc, de quclquc

gcnrc qu'il soit, csl In consolnlion des grnnds

désastrcs. Ccllc consolalion nous ful nccordéc

lout cnticrc; clic égaln h1 grnndcur de nos mnl–

hcurs. AKrenigsbcrg, nu milieu de la foulc eles

inl'ortunés qui cxpi:1icnt en mournnt, ou l'arnbi–

tion de Napoléon, ou lcur propre inlcrnpérnnee,

il y cut eles rnorls

n

jarnais rcgretlablcs, dcux

nolammcnt, ccllc du général Lnriboisii:Joc el ccllc

du général Éblé! Le prcrnicr accablé de fatigues,

supportécs avcc une rore conslancc malgré son

:lgc, nrnis inconsolable surtoul de la mort d'un

fils tuésousses ycux

n

la bataillcde la Moskowa,

mourut de lacontngion régnantc

:1

Krunigsbcrg.

On lui donna l'illustrc Íiblé pour s11cccsscur dans

la place de co1nmandant générnl de J'artillcric.

Mais ce noble vicillard, attcint lui-mcmc d\mc

maladie mortcllc i1

la

Jlérézina, et n'ayant foit

que languir dcpuis, expira Jcux jours aprcs le

chef qu'il venait de rcmplaccr. Des cent pon–

tonnicrs qui

ú

sa voix s'étaicnt plongés dans l'cau

de la Jlérézina pour conslruirc les ponts, il en

rcstait douzc. Des lrois ccnls nutres il en rcstait

un quart

a

peine.

Ce nécrologc de l'arméc est déchirant, nrnis il

fnut que les grancls hornmcs et les nalions sa–

clicnt ce que coúlcnt les folles cntrcpriscs, et ce

que coula ccllc-ci, ccrlaincmcnl !'une des plus

inscnsécs et des plus rncurtrii:rcs r¡uc jamais on

ait tcntécs. On a souvent cssayó d'évalucr les

perles de la Francc et de ses alliés dans l'cxpédi–

lion deRussic, comptc cffroyablc et im¡iossiblc!

Toutcfois,on pcuL app1·ochcr de In véi-ité snns y

atlcindrc. L'arméc

total~

dcslinéc i1agir clu l\hin

an Niérncn s'élcvait

a

G12

rnillc hommes et

a

1oO

mille chcvaux, et avec les Autrichicns i1G48

rnillc hommcs. 1,20 millc avaicnt passé le Nié–

mcn. Dcpuis il s'élait joint

u

cux le 9' corps

(maréchal Viclor) de 50 rnillc comballants, la

division l.oison de

12

millc. la rlivision Durultc

rlc

·15

millc, r¡uclqucs alliés el. quclqucs batail–

lons ele morcl1c, au nombre de 20 millc hornmcs,

el en fin les 5G mille Autrirhicns, ce qui fnit une

rnassc lolalc de

~53

millc homrncs qui avaicnt

passé le Niémcn.

11

rcslait., sous le princc de

Scl1wnrzcnl1crg el le générnl Rcynicr, cnviron

'•0 rnillc A11trichicns et Sax:ons, se rclirnnt 11 pas

comptés entre le llug et la Na1·cw,

15

rnillcPrus–

sicns el Polonais sous le nrnréchal Macclonald,

s'clfor\!ant de rcjoinrlrc le Niémcn, et quclques

soldnts isolés, rcgngnant

a

travcrs les plaincs de

la Polognc la lignc de la Vistulc. De ces soldats

isolés, on en recucillit plus tarcl trente ou 1¡ua–

rante millc. llcslcraicnt done 1,5g millc hornmcs

qui auraicnt été'pcrdus, et sur lcsqucls les Russcs

en relcnaient cent millc cnviron cornmc prison–

nicrs. A ce cornplc 540 millc auraicnt péri.

llcurcusemcnt non

!

Un nombre, qu'on ne peut

pas clétcrmincr, s'élant débandés au cornmencc–

rncnt de la campagnc, avaicnt rcjoinl peu

n

peu

lcur pays i1 lravcrs la Pologne et l'Allemagnc;

nrnis

il

n'y

naucunc rxagération

1

dirc que 500

millc homrncs cnvfron moururcnt pnr le fcu, par

la misérc ou par le froid. Qucllc part les Fran–

\!Ois avaicnt-ils dans ccllc horrible hécatombc?

Les flultct11•s ele Napoléon clans lous les lcmps,

cnr

il

en

a

curégnnnt etdétróné, viTantet mort,

les Oallcurs ont voulu nous consolcr, en disant

1¡ue les alliés de la Frunce avaient dans ce sacri–

ficc de trois cent mille hommcs une plus large

part que nous, fnussclé maléricllc , car nous

avions plus des dcux Licrs de ce lot affrcux. Muis

rcpoussons ccllc indigne consolntion, el tcnons

pour Fran\!ais lout allié mort avcc nous!

Ce triste complc éiaLli, que dirc de l'cntrc–

prisc cltc-mCmc? qucljugcmcnl porlcr, que

n'ait

prononcé d'avnncc le bon scns des nations?

Quant i1l'cnlrcprisc, ricn ou prcsquc rien ne

pouvait la fnirc 1·éussir. L'infnillibilité mémc de

Ja conduitc n'cn nurait pas corrigé le vice csscn–

Licl. Avcc les faulcs qui furcnt comrniscs, et qui

pour la pluparL découlaicnt clt1 principe lui–

mcrncde l'cntrcprisc, lesucccs élait cncorc plus

irnpossiblc.

D'abord politiqucmcnt clic n'était pns néccs–

saire

¡,

Napoléon : en poursuivant avcc pcrsévé·

rancc la gucrrc cl'Espagnc, lout ingratc qu'était