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LIYHE QUAHAYfE-CJNQUIÉME.
tcric de maniCrc
il
chargcr lui-mCmc
a
la ba'ion–
ncllc soit ou ecnlrc soit
a
gnuchc. En otlcndont
il éloblil un fcu ci'nrlillcric l'iolenl sur les masscs
russcs odosséesa loporlic la plus époissc des bois.
Doumcrc, impaticnt de saisir l'occasion,
apcr~ut
sur lo droilc six ou scpl millc Ilusscs de l'icillc
infonterie (c'éloit cellc qui dcpuis trois ans com–
bailait les Tures) oppuyés par une lignc de eol'n–
lcric, et fit ses dispositions pour les chargcr.
Afin de garantir ses flanes pendan! qu'il scrnil
cng:1gé, il plaga sa cavaleric IégCrc
a
droilc, le
'" de euirassicrs
il
gauehc, puis
il
lnn~o
le 7' sur
l'infontcric russc, et sc mit en mesure dclc sou–
lcnir al'cc le 14•. Le eoloncl Dubois, coloncl
du 7• de euirossicrs, animo ses soldals, lcur dit
que le solut de l'arméc dépcndait de lcur eouragc,
ce qu'il n'cut pas de peine
il
lcur pcrsuadcr, el
fondit ou galop sur l'infanteric 1·ussc forméc en
earré. La ehargc ful si l'iolenle, que, malgré un
fcu de mousquctcric des micux nourris, le carré
enfoneé linaentréc i1 nosearalicrs. Ceux-ci alors
se rabattant sur les fontassins rompus, se mircnt
1
les pcrccr Je lcurs
longs
sabres.
AnmCrnc in–
stant Doumcrc nccourut avcc le
uc
de cuirns–
sicrs pou1·empécher les ligncs russes de se refor–
mcr, tandis que leM
1
contcnait
n
gauchc lacavalc–
riccnncmic,etque Ja cn\'alcrie légCrc la
contcnnil
a
d1·oitc. On
ramassa ainsi
Cll\'iron
dcux millc
prisonnicrs, oulrc
un millirr
ci=!1ommcs frappés
¡,
coups de sob1·c. Ney,
il
son tou1·, po1·lo son in–
f'antcric
en nnmt.
L'hfro.iquc Maison, mcttarit
picd
a
lerrc, se saisit d'un fusil, chorgen ren–
ncmi
:i
la tele de ses fontassins, culhula les
J\usses, et les obligca de se rcplicr dnns l'épnis–
scur des hois. Ncy qui dirigeail le eombat fit
continuer la poursuitc jusqu'a l'cxtrémité de la
forét <le Stnkow,
a
moitié chcmin deIlrill
a
llori–
sow.
La,
dcvant un rnvin qui sépnrait les deux
nrmécs,
il
s'arrCta, et cntretint une
cnnonnndc
pour finir la journéc. Mais
il
n'y availplusoucun
dangcr d'étrc forcé de ce coté, el la vicloii'e )'
élait assuréc. L'cnncmi
nvait
pcrdu, outre 5mille
prisonnicrs, enviran 5 mi lle morts
ou
Llcssés.
Cellc bonnc nouvcllc, répanduc sur les der–
ricres,
y
provoqua les occlomalions de la jcunc
et de la l'icillc gardc, qui des ce moment res–
laicnt disponibles pour portc1· sccou1·s de !'nutre
cólé ele la llérézina,
si un dangcr
prcssanl vcnaiL
¡,
s'y produirc. Le combot
y
élait oehnrné, car
Viclor, avcc
~
:i
10 mi lle soldats, cmbarrassé de
10 ou 12 millc lrainards et d'unc mullilude de
bagagcs,
y
lcnoit tele
a
pres de 40 millc cn–
nemis.
llcurcusemcnl, surcellc ril'cgauchc de laDé–
réziua, qu'il fallail füpulcr le plus longlemps
possihlc al'ant de la quitler définitil'emcnt, le
lerrain se prclait
a
la défense; le maréchal Yiclor
arait
pris position
sur
le
hord cl'un ravin
asscz
lal'ge,
c¡ui
venaitaboutir
a
la
Bérézina. ety
a\'ait
r*1gé
la division polonq.isc
Girard,
ninsi
que la
dil'ision allenrnndc et hollandaisc de llerg. Par
sa droitc il coul'rail Studinnko el protégeait les
ponls; par sa gauchc
il
s·appuyail
a
un hois qu'il
n'avait
pasasscz
ele
forces pouroccuper, maisen
avanl duqucl il avoit placé ks 800 chcvaux qui
lui rcstaicnl, el qui étaient sous les ordrcs du
général Fournicr.
A
\'Ce
son artilleric de
t
2,
il
al'ail établi sur les J\usses un fcu dominant el
mcurlricr, et étnit
ainsi p::irvcnu
a
les
conlcnir.
C"étail le
~énfral
Dicbiteh, chef d'étnl-major
de Wittgenstein, qui dirigcait l'alloquc, dcvenuc
tres-vive des la poinlc du jour. Apres une forte
cnnonn:idc,
le
sénéral
russc,
voulant
se débarras–
scr de la gauchc rlcs
Fran~ais,
composéc de la
ca\'alcric Fournier, la
fil
auaquer por de nom–
brcux cscadrons, qui, placés i1 la nnissance du
ral'in, n'avoicnt pas de grands ohstaclcs
a
fran–
chir
pou1·
nous aborder.
Le général
Fournicr,
CiHll'f)Cílllt
h
SOll lOUI' ftV('C
Ja
plus
extrCme
vi–
S:llClll',
pnr\'inL
1
rcpousscr
la
c:walcric cnncmic,
quoiquc trois ou quatrc fois plusnombreusc que
la
nótrc,
et
réussit
mCmetl
Ja
ramcncr au del:\
du
ravin.
En
mCmc tcrnps les chasscul's russes
dºinfonlcric, aUaquont sur nolrc droitc, élRicnt
dcsccndus dans le fond du ral'in, s'élnicnt logés
dans les broussaillcs, et
ª"ª
ient clonné le moycn
au "Ónéral Diebilch d"établir une forle hntlcric,
qui, lirant par dcli1 notrc droilo, allcignail les
ponls, pres desquels une nrnsse de lrainards el
de bagages se pressoit al'ce épouvanle.
Lemaréchal Victor, quicrnignail pou1·ce cóté
de sa ligne, cnr
e'étaicnl
les ponts qu'il dcvait
surtout s"oUnehcr
il
défcndre,
lon~a
plusicurs co–
lounes dºinfantcric afin d"écarler les balterics
russcs, lanclis que sur l"aulre bord de la Bérézi1rn
la gardc impérinlc, s'étnnt
aper~uc
du pé1·il,
avail disposé quclqucs piéecs de canon pour
eontre-batlrc l'arlillcrie cnncmic. On échangca
ainsipendant quclques hcures une grclcde bou–
lcls de !'une
a
l'autre ril'c, el loul pres des ponls
<1ui reecvaicnt une portie des projcctilrs russcs.
JI
n'esl pas bcsoin de dirc quellc confusion
elfroyahlc se ¡ll'oduisil alors dans In foulc deccux
qui avaicnt
négligJ
ele passcr Jes
ponts, ou de
ccux qui étaicnl arril'és 11·op lord pour en profi–
ler. Les uns et les autrcs, ignorant qnc le p1·e-