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LA m;nEZINA. -

'º''•"'"•

1s12.

591

tonniers avaicnt des peines infinics

a

mointcnir

l'ordrc, et loforce dansce qu'elle ode plus Lrulol

pouvait seulc se foirc écoutcr de ces csprils cf–

forés.

On avait 1·aison de se presser, et on ne se prcs–

sait mcmc pas assez, surlout aupont des piétons,

car l'heure de la crisc suprcmc approchait. L'cn–

nemi ou trompé, ou en retar<l, se ravisait el nc–

courait cnfin. N'oyont pas su nous cmpcchcr de

jctcr eles ponls, il ollait nous assoillir au momcnt

oU, n'ayant pns fini de les passcr, nous élions

cncore partagés enlrc les clcux rivcs de lo Béré–

zina. Tchitehakoff hcurcusemcut s'étnit complé·

temen! trompé sur le lieu qui clevait servir

it

notre passage. Arrivanl par la route de Minsk,

ayant pu se convaincre ele ses proprcs ycux eles

efforls que rious avions foits pour nous approvi–

sionncr dans cette clircction, il avait clü consi–

dérer Borisow et Minsk eomme les poinls par

lesqucls Napoléon cherciierait

a

rcgagncr Wilna.

La présence elu prince de Schwarzcnbcrg dans

le voisinage de cetle route était pour luí une

raison de plus de croire que Napoléon la pren–

drait pou1· rallier en passant l'arméc auslro–

snxonnc. Ajoutcz que Kutusof, informé par des

rapporls d'espions que la roulc de Min;k élait

celle de l'arméc

fran~aise,

l'avait avcrti de p1·cn–

dre garde

a

lui du cóté de Borisow, etau·dessous.

Pour Tchitclrnkoff, qui r11ait

b

la fois un chef et

un ennerni dans Kutusof, dcpuis r¡u'il l'avait

remplacé en Oricnt, un te! avis

élait

de grande

importancc. A se trornpc1· arce Kutusof, il

y

avait une excuse.

11

n) enav:iit pasa se trompcr

tout scul. Enfin les démonstrations de passagc

ordonnécs par Napoléon au-dcssous de llorisow

avaicnt été une clernicre cause d'illusion, et le

général Tchaplitz ayant signalé a l'arniral Tchil–

chakoff les préparalifs qu'il apcrccvait a Slu–

dianka, c'étaicntccs préparatifs, les sculssr1·icux '

que l'amiral avait pris pour les simples démons–

lrationsclcstinécs

a

l'abuscr. C'cst ainsi que nous

ne l'avions cu sur les Lras ni Je 2G ni le27, con–

centré qu'il était au·dcssous de Borisow. Pour–

tant les troupes légcrcs de Tcbaplilz ayant vu

bien posilivcmcnt le pass¡¡gc d'unc armée le soh·

du 26 et le matin du 27, Je général de l'arméc

d'Ol'ient avait fini par se détrompcr , el il ;n•oit

résolu de nous attaqucr violcmrncnl su1· la 1·ivc

clroitc. illais ne voulant Je faire qu'avcc le con–

cours eles dcux autres armécs russcs placécs sur

Ja rivc gauchc, il s'était hñté de se n1cllrc en

rapport avcc clics, el lcu1· avait proposé

28

pour le jour d'unc attaque éncrgique et simul-

tanéc. 11 devait porler legros de ses troupes sur

le point de passage choisi par les

Fran~ais,

et

uichcr de refoulcr dans la llérézina tout ce qui

l'avait déji1 lravcrséc, tandis que Kutusof et

Wiltgcnstein dcvaient essaycr cl'y précipilcr

tout ce qui n'aurail pos achcré de la franchir.

Afin de licr lcurs mouvcmcnts, Tchilchakoff

avait imaginé de fairc passcr son arriCre-gardc

sur les restes du pont bruléde llorisow, et de se

mctlrc aiusi en cornmunicalion a1·cc Kulusof et

\Villgcnstcin. JI pouvait disposcr cl'environ 50

ou 52 mille hommcs, clont

'iO

ou 12 mi lle en ca–

valcrie.ce

·qui n

1

était pas un avantagc sur le tcr–

rain ou l'on allait combatlrc.

Quont ¡, Kutusof et a \Vitlgcnstcin, 1•oici

qucllc élait leur silualion. Kulusof, qui croyoit

avoir rcmpli sa

t~\chc

UKrasnoé, en livrant Na–

poléon presquc délruit aux dcux armécs russes

de la Dwina et clu Dniéper, qui cl'ailleurs n'avait

pas Je moinelrc désir de conlribucr

a

Ja gloirc

de Tchilchakoff et lrourait ses soldats cxténués,

Kulusof >'élait OJTClé sur Je Duiépcr, 1 Kopys,

afiu de procurer CJLICllJUC repos

Q

SCS lrOUJlCS et

de Jcur rcnd1·c un pcu d'cnscmblc, car elles

étaicnt de lcur cóté uans un étal fort misérablc.

11

s'était done contculé cl'envoycr au dela du

Dniépcr Plalow ,

~liloradovilch

et Ycrmoloff

ª'ce une avaut-gardc d'cnviron dix milie

homrncs. Ces troupes, arrivécs i1 Lochnitza,

élaicnt prétcs i1 coopél'cr avcc Tchilchakoff et

\Villgcustcin

¡,

la destruction de l'armée fran–

qaisc. Quant

l1

Willgcnstcin, ayanl ainsi que

S1cinghclsuivi le corps de Victor, il était sur les

dc1Ticrcs decelui-ci, cnlrc Borisowet Studianka,

n\'ec une lrcntainc de rnillc hommcs, lH'Ct

~l

pcscr

de loutcs ses forces sur Victor pour le jctcr duns

la Bérézino. C'étaicntdonccnl'iron 72millc com–

ballants, sans comptci· le; 50 millc restés en

arriere a1·cc Kulusof, qui allaicnt fondrc cu

queue sur les ·12 ou ·J5 millc hommcs de Viclor,

fondrc en léle sur les 9 millc d'Oudinol et les

7

a

8 millc de la gardc. Eugcne, Ual'Oust, Junot,

tous

en 111a1·clic sur

Zcrnbin, n'étaicnt gui>rc en

mesure de scrvi1·sur ce point, et 28 ou 50 mille

hommcs, pa1·tagé$ sur les dcux ri\•cs de la llél'é·

zina,

gCnés

par

40

millc

t1·ainards,

al!aicnt avoir

a

comLatlrc en tele et en queue 72 millc

hommes, pendan! la difficilc opération d'un pas–

sagc dcriviCrc.

Ccltc lerrible luttc commcnqa des Je 27 au

soir. L'infortunéc division

fran~aisc

Parlou–

nenux, la mcilleurc des trois de Victor, avait

rc~u

orclrc de Napoléon de se tcnir cncore loule