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LIVRE QUAllANTE-CINQUIEME.
la journée du 27 devant Dorisow, afin d'y con- colonne des bagages, ajoutaient leur épouvante
tenir et d'y tromper Tchitchako!f. Dans cclte et lrursclnmeurs
a
ectte srcncdedésolation. Le
position, clic était séparéc du gros deson corps, général P;1rtouneaux résolut néanmoins de se
<¡ui était concentré autour de Studianka, par foircjour, et sortant de Borisow, Ja ganche
a
Ja
trois licues de boisetde nrnrécagcs. 11 était done Dfrézina,
la
droile sur les coteaux de Staro'i-llo–
it
craindrcqu'el!e ne fut coupéc par l'arrivée des risow, il essaya de remoutcr
a
travers le détlale
troupes de Platow, de
~Iiloradovitch
et de Yer- de bois
et
de nrnrécagcs glacés qui le séparaient
molorT, qui nous avaicnl suivis sur la grilnde de Slurlinnlrn.
Formé
sur :rntnnt decolonnesque
routc d'Orscha
a
Dorisow. Cclle triste cireon- de brignrles, il
s'avan~a
tete bnissée, décidé
a
slnncc, si facilcñ préroir,s'était encffet ré;diséc, s'ourrir un chrrnin ou
a
périr. 11 avait 4 mi!lc
et l'avant-gardede Miloradovitch. opérnnt sur Ja hommes pour résister
b
40 mille. Les trois bri-
route d'Orscha sa jonction avec Wittgenslein el gades , suirics de la cohue épouvantée, fircnt
Steinghel, s'était intcrposéc entre la division d'abord quelque
pro~rcs ;
1nais aceueillics de
Portouneaux eonsignée
a
Borisow' et les deux front par toutc l'artillerie russe qui était sur les
divisions de Víctor chargées de couvrir Stu- hnul.eurs, assaillics en queue par une innom-
dianka. La malbcureuscdivision Partouneaux se hrab!c cayalerie, ellrs furcnt !1orriblement mal-
trouvait done 'coupée,
a
moins que, longeant la traitées. Le géuéral Partouncaux, qui marchait
gauchc de la Dérézina :\ travcrs les bois et les avee la brigade de droite , la plus menacée ,
marécagcs, clic ne parvint
l1
rcjoindrc Je corps voulut se dégagcr, prit lrop
a
droitc
1
ne tnrda
de Víctor par lechemin qu'Ou<linot avait pris la pas
a
etre séparé de ses deux nutres brigades,
veillc pour remontcr jusqu'n Studianlrn. C'cst ful cnveloppé et presquc détruit.
!l
ne eéda
le 27 au soir que legénéral Parlouncaux s'ape1·- point ccpendant, rcfusa de se rendre malgré
~ut
de cctte situation, qui, périlleuse d'abord, plusieurssommations, et continua de combattrc.
d'hcurc en heurc dcvcnait prcsquc dérnspérée. Ses deux bri¡;ades de gauche, isolées de lui,
A l'inslant oU il se scntait ass'ailli sur Ja routc suivircnL son cxcmplc, snns
ª''oir
re~u
ses
d'Orscha, il se vil tout
a
coup attaqué d'un nutre ordres. L'cnncmi, épuisé lui-mcme,suspendit
cótéparlcs
troupcsdc Tchilcha~o!f, qui essayaient
son feu vers minuit, certain de prcndrc jus–
dc pnsser la Bérézina sur les débris du pont de qu'au de1·nicr homme cctte poignée de bravcs
Borisow.Aux irumenses périlsdontil étaitmenacé qui s'obstinaient héro'iqucment 11 se fairc égor–
se joignait l'affreux embarras de plusieurs mil- ger. JI espérnit que l'évidcnce de la situation
licrs de
lrainards,
qui dnns la croyancc d'un
les nmCncrnit
h
capitulcr. et Jui épnrgncrnit une
passagc au-<lcssous de Dorisow, s'y étaient accu- plusgrande effusiondesang. Ala pnintcdu jour,
mulés avcc lcurs bagagcs, et attcndaicnl
v;1inc-
28 aumatin, les généi'aux russcs sommCrcnt de
ment la construction de ponts qu'on ne jetait nourcau le génfral P<lrlonncaux , resté dcbout
pas. Pour mieux !romper l'enncmi, on les nvait sur la ncigc avcc
1,00
ou500 hommes de sabri-
trornpés cux·mCmes, et ils allaicnt Ct1·c sacrifiés gndc, lui monlrCrent qu'il étniL sans rcssourccs,
avcc la division Partouneaux
a
la terrible né- récluit 11
fairc tuer inutilcment les quelqucs
cessité d'abuser Tcllitchako!f. Le dauger d'clre soldaisqu'ilavaitencore auprcs de lui, et le dés–
cnvcloppé dcvenant de moment en moment plus cspoir dans l\\mc il se rendit, ou plutót il fut
él'idenl, les boulcls arrivant de tons cótés, le pris. Les clcux nutres Lrigatles, auxquelles on
désordre, laconfusion furcnt bicntót au eomble,
allaporter celle nouvclle, mirent has les armes,
et les trois petites brigades de Partouueaux, et les llusses firent environ 2 millc prisonniers,
voulant se fonner pour se défcndre, se trou- dernier rr:sle de '• millc et quelques ecuts
vcrent cornmc inondées de quclques milliers de hommes '. Un bataillon de 500 hommes réussit
malheureux, qui ponssaicnt des cris, se préci- seul
i1
la faveu1·des téncbres
n
rcmontcr
In
Bfré–
pitaient dans Jcurs rangs, et empéclrnient tou tc zina, et
n
gagner Stu<lianka. Les Cosaques pu–
manoeuvre. Des fcmmes faisant partie de
I:i
rent cnsuitc rccueillii'
a
eoups de lance quelqucs